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AIR VISUAL EARTH - Découvrez en temps réel le niveau de particules fines dans l’air que vous respirez!

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 9 janvier 2017, mis à jour le 9 janvier 2017

Que vous soyez en plein c?ur de Kolkata ou dans les rues d'Oslo, ne vous êtes-vous jamais demandé quelle était la qualité de l'air qui rentrait dans vos poumons? Air Visual, une start-up française basée à Pékin, propose de consulter, grâce à une carte interactive, les niveaux de pollution partout dans le monde.

En utilisant l'indice AQI (Air Quality Index) qui considère 6 polluants communs de l'air (O3, SO2, NO2, CO, PM10, PM2.5), Air Visual réalise une animation qui informe les utilisateurs sur la qualité de l'air où qu'ils se trouvent. Les vents, transports des particules fines, y sont aussi représentés. Interview du fondateur de cette start-up prometteuse, Yann Boquilloq, représentant de la French Tech en Chine.

Lepetitjournal.com : Comment avez vous réalisé cette animation en trois dimensions ?

Yann Boquilloq: Nous avons réalisé l'animation en trois dimensions grâce aux mesures de nos capteurs, associés aux données gouvernementales et aux imageries satellites disponibles sur la qualité de l'air autour du globe.

Pourquoi mettre cette animation en libre service ?

Nous sommes une entreprise dite sociale, c'est-à-dire que nous utilisons une partie de nos revenus pour une cause sociale. Pour Air Visual, il s'agit d'informer le plus d'humains possibles sur la qualité de l'air dans le pays, la région, la ville où ils vivent. Avec cette animation à l'échelle du globe, nous aimerions que chacun comprenne, du simple citoyen au dirigeant, que le problème de la qualité de l'air est global et ne connaît pas de frontières.

Comment vous est venue l'idée de créer Air Visual ?

J'ai créé AirVisual l'année dernière. Ma première préoccupation était de savoir quelle était la qualité de l'air dans la ville où je vis, Pékin, mais aussi à l'intérieur de mon appartement. En particulier pour mes enfants. Travaillant dans les télécoms et le Big data, j'ai donc décidé de créer un contrôleur de qualité d'air à destination des particuliers, le Node.

En effet, bien que la Chine fasse figure de bonne élève, dans la plupart des pays les données gouvernementales sont parfois difficilement accessibles, voire incomplètes dans ce domaine. Surtout ces données ne permettent pas de mesurer les données sur la qualité de l'air à la fois à l'intérieur et à l'extérieur du foyer.

Quelles sont la mesure et la nature de la pollution que vous mesurez ?

L'organisation mondiale de la santé estime qu'aujourd'hui 92% des gens qui vivent dans les villes sont exposés à la pollution des particules fines, appelées P.M. 2,5 (en raison de leur taille inférieure à 2,5 microns) et dont les amas sont plus connus sous le nom de SMOG dans les pays anglo-saxons. Les zones où la qualité de l'air est la plus détériorée aujourd'hui sont le Moyen-Orient, le Nord-Est de l'Inde et le Sud-Est de la Chine.

Une grande partie de cette pollution aux particules fines vient du chauffage, au bois notamment, ainsi que de la pollution industrielle. Il est difficile d'évaluer la pollution aux particules fines émises par les transports. L'effet néfaste des transports est en revanche avéré en ce qui concerne les gaz à effet de serre.

Votre plateforme informe en temps réel, combien de contrôleurs d'air AirVisual émettent à ce moment précis dans le monde ?

Aujourd'hui plusieurs milliers de contrôleurs d'air sont installés à travers le monde, principalement en intérieur. Grâce à eux, nous obtenons une vision plus précise car plus affinée géographiquement.

Ces capteurs ne sont pas destinés uniquement au foyer, nous en installons aussi en extérieur. Par exemple aux Philippines, nous avons pu renseigner les habitants de l'archipel sur la qualité de l'air en nous associant avec le gouvernement philippin et une entreprise locale. 

Comment se protéger ?

Contre la pollution aux particules fines, il est très difficile de se protéger.  La meilleure solution est encore d'en réduire au maximum la production par les activités humaines et bien évidemment l'exposition.

Aujourd'hui c'est près de 7 millions d'humains qui meurent chaque année à cause de la pollution due aux particules fines et dans la majorité des cas il s'agit de pollution domestique, à l'intérieur du lieu de vie. En effet dans beaucoup de régions du monde, le chauffage ou la cuisine se font au bois, à l'intérieur de la maison, avec un foyer ouvert, ce qui représente le plus gros risque en terme de pollution de l'air par les particules fines.

Mais la prise de conscience a déjà commencé, en Chine où je vis notamment. Le gouvernement avait par exemple annoncé un pic de pollution pour aujourd'hui et la moitié des chinois portaient des masques dans la rue. Si le masque est utile dans la rue, il ne doit pas faire oublier les risques à l'intérieur de la maison. Des fuites d'air ou des défauts dans l'isolation d'un appartement ou d'une maison peuvent engendrer des risques importants en intérieur où l'on s'imagine être protégé, à tort parfois.

En Chine où la pollution est l'une des plus élevée au monde, beaucoup de familles optent pour des purificateurs d'air. Le Node représente alors pour eux le moyen de contrôler l'efficacité de ces purificateurs.

Que pensez-vous de la sensibilisation gouvernementale en Chine et en France ?

Le gouvernement et les villes donnent certes des données à leurs échelles mais il est difficile d'obtenir des données claires, certaines particules très fines et très nocives manquent ainsi dans leurs études.  La situation a cependant beaucoup évolué en Chine depuis 4 ans. Le gouvernement chinois ne révélait pas les données sur la pollution mais la pression publique l'a forcé à changer de position et le ministère de l'environnement dispose désormais de plus en plus de pouvoirs.

Le travail de sensibilisation à l'échelle mondiale est cependant loin d'être achevé. Pour vous donner un exemple : bien que le problème de la pollution soit évidemment d'une toute autre mesure en Chine, Pékin dispose de 70 stations de mesure de l'air tandis qu'à Paris, l'association mandatée par les pouvoirs publics AirParif n'en dispose que de 3 stations de mesure du PM 2,5. 

Propos recueillis par Robin Marteau (www.lepetitjournal.com) vendredi 6 janvier 2017

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Publié le 9 janvier 2017, mis à jour le 9 janvier 2017

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