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EXPAT- Réussir sa recherche d’emploi à l’étranger

Écrit par Bertrand Fouquoire
Publié le 21 janvier 2013, mis à jour le 20 janvier 2013

La recherche d'emploi à l'étranger n'est pas simplement la transposition dans un autre pays de la démarche que vous auriez menée en France. Lepetitjournal.com Singapour vous propose une série d'articles sur la recherche d'emploi en expatriation. Première clé : le projet professionnel, avec un impératif, celui de rester ouvert aux opportunités du pays de destination.

Avoir une idée claire de ses contraintes et motivations
Si c'est une lapalissade de dire que les projets de chacun varient en fonction de la situation respective des intéressés, force est de constater que le contexte de l'expatriation est d'une grande créativité quand il s'agit d'introduire de la variété. Qu'ils soient débutants ou professionnels expérimentés, qu'ils aient un statut d'expatrié ou non, qu'ils soient célibataires ou mariés, qu'ils aient des enfants ou qu'ils n'en aient pas, les chercheurs d'emploi à l'étranger peuvent avoir des motivations et des contraintes extrêmement diversifiées.

La plupart du temps, les motivations ressortent d'une combinaison entre les aspects financiers (gagner un salaire pour vivre sur place, faire vivre sa famille, garantir son autonomie ou financer des projets), les objectifs professionnels (s'exprimer dans son domaine de spécialité, acquérir de l'expérience et faire progresser sa carrière) , et le besoin d'exister (être actif pour être reconnu(e), se sentir utile,  avoir des interactions sociales ou simplement pour ne pas tourner en rond chez soi).

Quant aux contraintes, voulues ou subies, elles sont aussi à prendre en compte : qu'elles soient liées aux enfants, pour lesquels il faut rester d'autant plus disponible, qu'on doit souvent, en expatriation, compter d'abord sur soi, ou bien à des projets (études, vacances, voyages?) et un art de vivre qu'on veut entretenir.

Une manière d'élargir le champ des possibles
Identifier ses motivations et ses contraintes est sans doute nécessaire pour mener une recherche d'emploi efficace.  C'est aussi le moyen d'ouvrir le champ des possibles : pourquoi, par exemple, ne pas envisager une activité associative s'il s'agit avant tout d'être utile et de développer des compétences qu'on pourra plus tard valoriser ?

Si l'ancrage est d'abord de faire carrière ou de s'exprimer sur le plan professionnel, on pourra profiter de l'expatriation pour faire ce qu'on n'aurait pas fait aussi facilement dans son pays d'origine : exercer des responsabilités, tester un nouveau métier, reprendre des études?

Si à l'inverse la contrainte majeure est d'ordre financier on aura intérêt à rester pragmatique : s'appuyer sur ses compétences, éviter de changer de métier, et se concentrer sur les secteurs qui, localement, sont les plus demandeurs de son expérience.

Etre attentif aux particularités du pays
Le fait d'être à l'étranger bouleverse les repères. Certaines expertises valables en France perdent leur pertinence dans le contexte local. A l'inverse, d'autres compétences, à commencer par la maîtrise de sa langue maternelle, qui ne présentaient pas d'intérêt particulier dans son pays d'origine, prennent localement un relief particulier.

Un jeune ingénieur allemand qui était récemment à Singapour en Vacances, terminant un périple de 3 mois en Asie, a ainsi trouvé un emploi en? une semaine. Troquant short et tongs pour un costume emprunté à un ami, il a fait du porte à porte son CV à la main. Banco ! Une entreprise lui a fait une offre immédiatement. La raison de ce succès fulgurant ?  Le parcours de l'intéressé sans doute, sa personnalité, mais aussi tout simplement sa maîtrise de l'Allemand. L'entreprise avait un cruel besoin d'embaucher un ingénieur capable de dialoguer aisément avec le siège en Allemagne.

Les questions à se poser sur le contexte local :
?    Le contexte légal du pays d'accueil: qu'est-ce que j'ai le droit de faire ? Quelles sont les formalités de visa-autorisation de travail? Ma profession est-elle soumise à une règlementation particulière ? ?
?    Le contexte économique: en quoi mes compétences prennent-elles un relief particulier dans le pays d'accueil ? Quelles opportunités le pays/ la situation d'expatriation offre-t-ils que mon pays d'origine n'offrait pas ?
?    Lorsque le pays d'accueil ne permet pas une continuité de carrière logique, quelles sont les compétences que je peux développer dans un autre contexte/secteur, qui soutiendront à moyen terme mes objectifs de carrière.
?    Le fonctionnement du marché de l'emploi et le processus de recrutement: qu'est-ce qui fonctionne différemment de mon pays d'origine. Quelles adaptations prévoir (CV,..)? Quels compléments de formation incontournables ou simplement judicieux (langue, métier?)? Quels entraînements (entretiens de recrutement, networking, ?)

Se faire plaisir
Le succès de la recherche d'emploi dans un pays d'expatriation tient souvent moins à la rationalité des choix et à la cohérence de son parcours, qu'à la capacité de s'adapter au contexte du pays pour en faire ressortir, au milieu du fatras de contraintes et d'impossibilités, les opportunités concrètes. Dans cette perspective, l'important est de ne pas s'isoler dans la tour d'ivoire de ses attentes et exigences de carrière.

Le succès à l'étranger impose parfois certaines ruptures : changer de secteur, travailler autrement, créer son activité,... L'essentiel est de trouver du plaisir dans ce qu'on fait et d'exploiter à fond son activité professionnelle pour optimiser son expérience d'expatriation. Il est bien rare qu'à l'arrivée, n'en déplaise aux tenants d'un parcours rectiligne, ces expériences ne débouchent pas sur de nouvelles compétences susceptibles d'enrichir la pratique de son métier de référence ou d'envisager de nouvelles pistes.

Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com-Singapour) lundi 21 janvier 2013

Bertrand Fouquoire
Publié le 21 janvier 2013, mis à jour le 20 janvier 2013

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