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La République Dominicaine reconnaît la Chine et laisse tomber Taïwan

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Le chancelier Miguel Vargas Maldonado et Wang Yi après la signature de l’acte d’établissement des relations diplomatiques entre la République Dominicaine et la Chine Populaire.
Écrit par Lepetitjournal République Dominicaine
Publié le 2 mai 2018, mis à jour le 2 mai 2018

Nul ne s’attendait que dans la nuit du 30 avril au 1er mai la République  dominicaine annoncerait cette nouvelle combien inattendue, surtout après que le FMI et d’autres instances internationales aient menacé la République d’Haïti de le faire sous peine de fortes sanction économiques.

Cependant ne dit-on pas que les nations n’ont que des intérêts, pas de pitié. Les dirigeants haïtiens n’ont pas su se battre pour défendre ceux de leur peuple aux abois.

Le président Medina, quant à lui, doit être félicité pour avoir vu les nécessité, les potentialités, les perspectives que représente cette décision courageuse pour l’avenir du peuple dominicain.

Comme il le rappelle dans un communiqué de son gouvernement, la Chine est la seconde économie mondiale et représente le leader du monde pour l’industrie et l’exportation.  Son système bancaire détient le plus grand nombre de dépôts de la planète, sa population est le plus grand consommateur avec une demande de produits et services qui ne cessent d’augmenter. La Chine est actuellement le principal destinataire et le principal fournisseur de toutes les plus grandes et les plus innovatrices entreprises de la planète, dans tous les domaines, de l’intelligence artificielle à celui de la santé. 

Depuis quelques années, les secteurs productifs et novateurs dominicains ne cessaient de solliciter un rapprochement avec ce méga-pays qui compte actuellement quelque un milliard trois cent millions d’habitants, ce qui représente 20% de la population mondiale.

Saviez-vous que la Chine populaire, après les Etats-Unis est devenue le deuxième fournisseur de la République Dominicaine et les échanges tournent autour de deux milliards de dollar par années ?

Dans les mois et années à venir, d'énormes opportunités de coopération s'ouvriront progressivement, non seulement dans le domaine commercial, mais aussi dans les domaines financier, technologique, touristique, éducatif ou énergétique.

À titre d'exemple, le secteur du tourisme compte plus de 135 millions de touristes chinois qui visitent des destinations internationales chaque année et l'établissement de ces relations diplomatiques permettra à une partie de ce tourisme de circuler en République Dominicaine. 

A partir d'aujourd'hui, les institutions publiques et privées dominicaines rentreront en activé pour signer les accords nécessaires à court et moyen terme dans le tourisme, le commerce, l'agriculture, la culture, l'éducation, la technologie, les investissements et tous les domaines qui profiteront au peuple a déclaré l’un des responsable du gouvernement de Medina.

Cependant, en tant que «partie incontournable de cet accord, le gouvernement de la République dominicaine reconnaît qu'il n'y a qu'une seule Chine dans le monde et que Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois», a-t-il expliqué. 

"Dans l'après-midi d'aujourd'hui nous avons communiqué à la partie taïwanaise la rupture des relations diplomatiques entretenues jusqu'ici avec Taiwan, à laquelle nous apprécions profondément la coopération que nous avons partagée au fil des ans et qui a permis le développement de nombreux programmes de grande importance pour notre pays."

De son côté, la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, furieuse, a déclaré aujourd'hui, lors d'une cérémonie militaire que Taiwan ne cédera pas à la pression de Pékin, après la rupture des relations diplomatiques avec la République dominicaine et a donne l’ordre de cesser toute aide ou futurs projets dans le pays. A cet égard, elle exhorte aussi la Chine Populaire à cesser immédiatement toutes actions qui affectent la paix et la stabilité dans la région caraïbe.

Taiwan regrette profondément la décision de la République dominicaine et fera tout son possible pour sauvegarder les intérêts de sa nation, d’en défendre la souveraineté et la dignité et de travailler avec ses amis dans la communauté internationale pour assurer la paix et la stabilité régionale. 

Ces dernières semaines, Taiwan avait fourni une aide de 35 millions de dollars et deux hélicoptères, 90 camions militaires et 100 motos à la République dominicaine dans l'espoir de renforcer les liens d’amitié. 

Avec cette rupture, Taiwan ne dispose plus que de 19 alliés diplomatiques, dont 10 en Amérique latine et dans les Caraïbes, en comptant Haïti, le deuxième plus gros client de la République Dominicaine. 

Il y a un peu plus d’un an le Panama nouait des relations diplomatiques avec la Chine en abandonnant aussi Taiwan et dans nos colonnes du Petit Journal, nous profitions pour relater l’espoir qu’avait Haïti de nouer des relations d’amitié avec la Chine populaire.

Mais à quoi doivent s’attendre les dominicains ? Il n’y a qu’à évoquer les promesses faites par la Chine à Haïti et bloquees par les instances internationales.

 

La République populaire de Chine prône une coopération « en profondeur » avec Haïti

Quand à Haïti et selon ce que rapportait le quotidien Le Nouvelliste l'année dernière (2016), le représentant permanent du Bureau commercial de la République populaire de Chine en Haïti, M. Ling Jun, a célébré le jeudi 29 septembre 2016 à Port-au-Prince le 67e anniversaire de la fête nationale de son pays. M. Ling Jun en a profité pour toucher quelques mots sur les relations sino-haïtiennes et proposer de résoudre les différends par le dialogue afin de créer des conditions favorables pour la tenue de l'élection présidentielle et la mise en place du nouveau gouvernement.

En prélude au premier tour de la présidentielle du 9 octobre 2016, M. Ling Jun avait émis le souhait que le processus offrirait de nouvelles opportunités à la paix et à la stabilité en Haïti.

« La Chine souhaite que toutes les parties en Haïti restent unies et résolvent leurs différends par le dialogue, afin de maintenir la stabilité dans le pays et de créer des conditions favorables pour la tenue de l'élection présidentielle et la mise en place du nouveau gouvernement », avait déclaré le représentant permanent, qui rappelait que la paix et la sécurité sont essentielles au progrès et au développement en Haïti.

« On souhaite qu'Haïti puisse établir la stabilité sociale, développer son économie et améliorer les conditions de vie du peuple sous la conduite d'un nouveau président élu et créer un avenir merveilleux », avait-t-il poursuivi.

Présent à cette cérémonie, le ministre des Affaires étrangères, Pierrot Délienne, dans son allocution, avait assuré que l'actuel gouvernement provisoire était « résolu à ne rien négliger qui puisse favoriser la stabilité du pays, dont au premier chef, la réalisation des prochaines élections dans les meilleures conditions possibles de transparence, d'honnêteté et d'inclusivité. »

Plus loin, le chancelier avait fait savoir que la République d'Haïti se félicitait d'avoir la République populaire de Chine comme partenaire et était disposée à travailler avec elle afin d'intensifier et d'amplifier les relations bilatérales à tous les niveaux dans l'intérêt des deux peuples. Évoquant les relations sino-haïtiennes, M. Ling Jun considérait que les coopérations économiques et commerciales entre la Chine et Haïti disposaient d'une grande potentialité et d'énormes perspectives. Ce dernier avait aussi vanté des progrès réalisés par les deux parties en matière d'infrastructure, d'agriculture, de tourisme et d'énergie.

 « Je suis convaincu que les coopérations entre nos deux pays gagneront en profondeur et bénéficieront aux deux peuples », avait-t-il pronostiqué.

Le chancelier Pierrot Délienne, de son côté, avait fait part de l'appréciation de la République d'Haïti, qui se trouve confrontée à un énorme besoin de coopération et d'investissements massifs dans la durée pour favoriser son démarrage économique et son développement social, des possibilités de crédit offerte par la République populaire de Chine afin, disait-il, d'impulser la croissance dans les domaines de l'énergie et des ressources naturelles, de l'infrastructure, de l'agriculture, de l'industrie, de l'information technique et de l'approfondissement de la coopération mutuellement bénéfique.

La cérémonie s'était déroulée en présence de plusieurs officiels haïtiens, dont les ministres des Affaires étrangères, Pierrot Délienne et de la Planification et de la Coopération externe, Aviol Fleurant. Rappelons que ce dernier, lors d'une conférence de presse, avait informé qu'il avait signé, au nom du Gouvernement haïtien, deux protocoles d'accord dans le cadre d'une coopération commerciale avec la CACS, une banque de développement de la République populaire de Chine. Le premier accord portait sur la construction d'un réseau électrique national comprenant un parc éolien et solaire à hauteur de 1.2 milliards de dollars américains; le second consistait au renforcement de l'agriculture pour un montant de 800 millions de dollars américains. Quid de ces projets ?

Selon un accord, la Chine promet à Haïti un parc éolien et solaire à hauteur de 1.2 milliards de dollars

Si l'effet domino atteint Haïti, la Chine aiderait-elle le pays qui a presque atteint le fond de l'abime,  à fonder des villes charters qui pourront la sauver ?

Shenzhen est la première Charter City établi par les Chinois eux-mêmes sous le haut patronage de l'ancien dirigeant chinois Deng Xiaoping, Hong Kong ayant été crée par les britanniques et Macao par les portugais. La Chine aiderait-elle Haïti à faire de même ?

 

HAITI-CHINE: Le grand projet du président Xi

Quelque mois plus tard, après l’avènement du nouveau président haïtien la mairie de Port-au-Prince annonçait que la Chine Populaire était prête à investir des milliards de dollars pour sauver la capitale haïtienne détruite lors du tremblement de terre. Mais ne veut donc pas l’évolution d’Haïti ?

Le palais national d’Haïti, avant et après le tremblement de terre
Le palais national d'Haïti, avant et après le tremblement de terre.

 

Dans le reportage de la page haïtienne du Petit Journal, nous relations que la formidable nouvelle que la Chine planifie d'investir US$ 30 milliards de dollars en Haïti doit nous remplir de joie des deux côtés de la frontière. La surprise a été grande puisque le continent américain ne représente pas, jusqu'à présent,  une grande destination de l'investissement chinois dans le monde. Ce projet  pourrait changer beaucoup dans l'économie dominicaine en réduisant l'impact de la migration haïtienne, en augmentant le marché des produits dominicains en Haïti, le second partenaire commercial de la RD et surtout provoquer une avalanche de débouchés pour le tourisme bilatéral.

L'investissement chinois en Haïti, comme annoncé, sera surtout destiné à des travaux d'infrastructure. On annonce la construction d'une usine électrique de 600 mégawatts, tous les services de la mairie de Port-au-Prince, la reconstruction de toutes les rues et avenue de cette ville, un service ferroviaire avec des trains desservant tout le pays et des milliers de logements pouvant accommoder les sinistres du terrible tremblement de terre de 2010. Il n'y a pas de doute que tout ceci aura un impact énorme sur le développement d'Haïti. En tenant compte de l'investissement chinois en Rwanda, pays dévasté par le  génocide, en 1994, de l'ethnie Tutsi, nous pouvons espérer que la version haïtienne n'aura rien à envier à cette expérience africaine.

Vœux pieux.

www.lepetitjournal.com/haiti

Sources divers et www.accento.cm.do

lepetijournal.com republique dominicaine
Publié le 2 mai 2018, mis à jour le 2 mai 2018

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