


Des événements coordonnés par les Alliances françaises
Cette semaine, un large public est attendu dans la petite ville de Tenares, au nord de San Francisco de Macorís, pour profiter de la 5e édition du festival culturel Hermanas Mirabal qui a lieu tous les deux ans. Autour de la foire d'exposition d'art et d'artisanat, se déroulent de nombreuses animations culturelles. La France, en tant que pays invité, organise également des événements, coordonnés par les Alliances françaises de Santiago et de Saint-Domingue. Sur le stand « France », les visiteurs peuvent ainsi découvrir des produits gastronomiques et suivre des ateliers de cuisine (ci-dessous).


La région des « Mariposas »
La région de Salcedo, où se tient le festival, a été renommée en 2007 « Provincia Hermanas Mirabal » en hommage aux trois sœurs victimes du dictateur Rafael Leónidas Trujillo. C'est là, en effet, qu'elles vécurent avant d'être assassinées avec leur chauffeur, le 25 novembre 1960. Ce jour-là, Minerva et María Teresa, revenaient d'une visite à leurs maris emprisonnés à Puerto Plata, accompagnées par leur sœur Patria, quand leur voiture tomba dans une embuscade. Leur crime : avoir voulu s'opposer au régime tyrannique de Trujillo qui concentrait, à l'époque, dans ses seuls mains, le pouvoir politique et économique du pays. Noris González Mirabal , fille de Patria, avait 16 ans au moment de leur disparition. Aujourd'hui à la tête de la fondation Hermanas Mirabal, elle est venue témoigner, au début du mois, lors d'une conférence organisée par l'association « Saint-Domingue Accueil » (ci-contre).
Le 25 novembre, aussi journée internationale contre la violence à l'égard des femmes
Cinquante-cinq ans après, la phrase prononcée par Minerva prend tout son sens : « S'ils me tuent, je sortirai le bras de la tombe et je serai encore plus forte. ». Le martyre des trois sœurs fut, en effet, le détonateur qui motiva un groupe d'hommes à assassiner Rafael Leonidas Trujillo le 30 mai 1961, seulement 6 mois plus tard. « Elles ont payé de leur mort le prix de la conquête de notre liberté.» constatait finalement Noris. Leur légende a depuis largement dépassé les frontières de la République dominicaine, inspirant l'ONU qui en 1981 déclara le 25 novembre « Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes », en leur mémoire.
La quatrième sœur, Bélgica Adela, plus connue sous le nom de Dédé a été la seule survivante de la fratrie. Morte en 2014, elle a passé sa vie à honorer la mémoire de ses sœurs et à s'occuper de leurs enfants dont Minou, la fille aînée de Minerva et de Manolo. Cette dernière a choisi d'entrer en politique comme ses parents. Elue députée depuis 2002, elle est aujourd'hui la première femme à briguer la présidence de la République dominicaine.
Gaëlle Le Gall Nicolas (www.lepetitjournal.com/republique-dominicaine), mercredi 25 novembre 2015.
Pour recevoir nos informations du lundi au vendredi, cliquez ici et abonnez-vous à la newsletter, c'est gratuit

