Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Daniella Tchana, une femme dans le monde des start-up

femme start upfemme start up
Écrit par Julie Sicot
Publié le 7 mai 2019, mis à jour le 7 mai 2019

Daniella Tchana a déjà crée plusieurs start-up. Cette française qui vit à Amiens était début mai à Boston, avec la Banque Publique d’Investissements (BPI) pour défendre son dernier projet : BeSmart Edu qui aide les étudiants à préparer les concours des grandes écoles. À 29 ans, elle est l'une des rares femmes dans ce milieu. Sans complexe, elle veut suivre ses idées et les développer.

 

Lepetitjournal.com New York : Expliquez-nous ce qu'est BeSmart Edu, votre dernier projet ?                                                                                                    Danielle Tchana : Les meilleures écoles préparatoires sont sur Paris, donc ceux qui sont dans les petites villes, les banlieues, ne sont pas toujours en capacité d'avoir une belle préparation. Il y a beaucoup de lycéens, partout en France qui ont mention "très bien" au bac mais il ne suffit pas d'avoir de bons résultats pour réussir les concours. Il faut aussi de bons profs, des modèles, et cela ne se trouve pas toujours dans les petites agglomérations, à la campagne ou en banlieue.

BeSmart Edu propose de mettre à disposition de bons profs à distance pour avoir les mêmes avantages que les autres. Une trentaine d'élèves sont aujourd'hui soutenus, et nos résultats au baccalauréat et aux concours sont de 100% pour le moment.

 

Est-ce difficile de lancer un projet ?

Au début, nous avons été aidé par des incubateurs. La BPI nous a fourni des subventions. Aujourd'hui nous sommes en pleine levée de fonds, nous cherchons un million d'euros pour continuer le développement de la start-up. Mais, les femmes ont toujours plus de mal à trouver des financements que les hommes et ne me demandez pas pourquoi.

 

Justement, vous êtes une femme dans ce milieu qui est encore très masculin, comment cela se passe-t-il ?

Je ne considère pas le fait que je sois une femme comme un complexe ou une infériorité. Je suis là, j'ai de belles idées et je vais vous prouver que je peux les porter. C'est vrai que c'est un tout petit peu plus difficile. Les gens sont plus habitués à voir des hommes. Par exemple, sur les 10 start-up qui étaient à Boston, je suis la seule fondatrice. Mais, une fois que le projet est lancé, nous sommes considérées comme les hommes. Il faut juste réussir à sortir du lot au début.

J'ai un parcours scientifique, et c'était déjà la même chose, il y avait plus d'hommes dans les rangs. Moi, je veux dire aux femmes que c'est possible et surtout démystifier les sciences.

 

Aux États-Unis, est-ce différent ?

Oui, ici il y a beaucoup d'écosystèmes qui mettent en valeur les femmes. Si on veut développer le projet ou s'installer, il y a des aides spécifiques. Quand on comprend comment cela fonctionne aux Etats-Unis, c'est beaucoup plus simple de développer son business ici. Nous voulons essayer d'intégrer des écoles internationales à BeSmart Edu, mais aussi intéresser des américains aux écoles françaises.

 

Avez-vous d'autres projets ?

Quand j'identifie un besoin et que j'ai une idée, je la porte. Parfois, je crée le concept et je laisse d'autres personnes développer la start-up, c'est ce que j'ai fait avec Potago (une plateforme qui propose des produits frais 24/24 dans des casiers réfrigérés) mon précédent projet.

Quand on est entrepreneur, il ne faut pas avoir peur de l'échec et créer pour une bonne raison.

 

 

julie sicot
Publié le 7 mai 2019, mis à jour le 7 mai 2019