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TOURISME - Le long du Nil, en felouque

Écrit par Lepetitjournal Le Caire
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

Les images des berges fertiles défilent : les cris des enfants qui se baignent, les sabots des ânes sur les chemins poussiéreux, le soleil qui nous honore de ses rayons généreux. Bienvenue sur le Nil !

Les voiles claquent au vent et les flots taquinent la coque de la felouque. Nous voici installés à bord d'une confortable embarcation, surmontée d'une tente et recouverte de matelas. L'embarras du choix pour dormir à la belle étoile. Nous sommes six à bord : deux capitaines, un cuisinier, un guide et nous.

Tous les repas sont préparés à bord et le chef nous épate dès le premier jour. Dans 2m2, il accomplit des merveilles et sera baptisé en conséquence ''le magicien''. Entre poisson du Nil, poulet aux légumes sautés, crêpes et autres tours de magie, le séjour n'en a été que plus envoûtant.

Le Nil et ses villages
Notre traversée sur le Nil est ponctuée d'arrêts le long des berges pour se baigner ou faire des visites. La première ablution est un peu hésitante. La Bilharziose hante nos esprits, alors on hésite, on met un petit orteil, une main, et puis on se lance ! Et quelle récompense lorsqu'il fait plus de 45°C ! C'est aussi l'occasion de prendre une douche. Aussi magique qu'une traversée en felouque puisse être, la toilette et les toilettes ne sont pas des plus commodes. La première est réglée par des petits sauts quotidiens dans le fleuve (à des endroits spécifiques recommandés par l'équipage). Quant à la seconde, il faut souvent s'armer de patience? ou de courage. Le contact avec la nature devient alors une nécessité.

Les visites sont des occasions de plonger dans l'Égypte authentique, loin des circuits touristiques et du rabattage intempestif. Qu'il s'agisse de villages assoupis, d'enfants timides qui sourient derrière des murs décrépis, de fermiers somnolant à l'ombre d'un palmier, la torpeur gagne tous les habitants. Si nous pouvions, nous nous désaltérerions avec cette eau laissée à la disposition de tout un chacun dans des jarres qui gardent le contenu bien frais.
Mais cette eau du Nil nous ferait bien trop de mal et sur le bateau, ce n'est définitivement pas le moment de souffrir d'indispositions diverses et variées?

Nous avons entres autres eu la chance d'accoster le jour du marché à bestiaux de Daraw. Les femmes brillent par leur absence, des tentes improvisées font office de café et les hommes marchandent,  observent, estiment, vendent et surtout  achètent. Le tout dans un joyeux brouhaha de rires, de braiments, meuglements et autres modes d'expression. Le soleil tape, la poussière s'élève, le son du fouet claque dans l'air mais les chameaux impassibles ? tout droit venus du Soudan ? veillent.

Contemplation
Le reste du voyage défile entre visites de temples, contemplation, lecture et discussions avec l'équipage. Le Nil déroule son tapis de merveilles et notre regard, perdu dans l'horizon, croise inlassablement le reflet de mille et un palmiers.
On échange et chacun découvre un peu de l'autre. Mais surtout on écoute sans en perdre une miette. Ce moyen de locomotion permet de voyager de manière écologique, de vivre au rythme de la nature et de visiter des sites que les gros bateaux de croisières ne fréquentent pas. À l'inverse, les felouques ne nécessitent pas de sites de mouillage particuliers et peuvent accoster près d'édifices antiques moins courus. Ainsi la navigation et les balades dans les villages occupent une part importante de la croisière. Et les distractions nocturnes à bord consistent à contempler le ciel étoilé et à écouter la musique ou les éclats de rire de l'équipage.

Hind BOUGHEDAOUI (www.lepetitjournal.com - Le Caire - Alexandrie) mercredi 7 juillet 2010

Publié le 7 juillet 2010, mis à jour le 13 novembre 2012
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