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PORTRAIT - L’homme du désert aux portes de la nuit

Écrit par Lepetitjournal Le Caire
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 9 janvier 2018

Le soleil se couche sur le désert de Wadi Degla. Dans ce décor de carte postale, je recueille les confessions d'Ihab Georges Iskandar, Cairote de 27 ans, homme de la nuit et amoureux du désert

A 27 ans, Ihab Georges Iskandar est un passioné de musique, mais aussi du désert (photos LPJ)

Aimer le calme du désert et travailler dans le monde de la nuit? Paradoxal ? Pas pour Ihab Iskandar. "On peut être amateur de chocolat et aimer les plats salés". Une comparaison insolite, à l'image du personnage. 
Arrivé en Egypte à 10 ans, ce Cairote d'origine marocaine s'initie à la batterie à l'âge de 17 ans. "J'ai découvert cet instrument dans une église du Caire, et j'ai pris l'habitude de venir jouer chaque semaine". Lorsque cette même église investit dans du matériel électronique, Ihab n'hésite pas. "Comme personne ne savait s'en servir, je me suis lancé". Au fil des mois, il se perfectionne, et décide alors de partager son savoir en donnant des cours de batterie. "Pour moi ce n'est pas juste un instrument, c'est une vraie thérapie".
En parallèle, il décroche un poste de technicien du son sur un bateau à Zamalek, "The Place", où il restera 7 ans.
 
Prof de batterie, technicien du son, guide touristique? Ihab enchaîne les professions
Alors qu'Ihab s'épanouit dans sa passion, il va rencontrer son meilleur ami : le désert. En 2002, son frère, guide touristique à Sharm El Sheikh, lui propose d'accompagner des touristes dans le désert. Pour ce citadin, c'est une révélation. "J'aime ce calme, cette nature? Chaque fois que je viens ici, je me sens purifié".


Pendant trois ans, le jeune homme jongle entre ses deux professions. Mais en 2005, sa carrière prend un nouveau tournant, on lui propose d'enseigner la batterie dans un lycée international du Caire. Dès le premier semestre, Ihab prend ses marques, mais un accident de moto l'oblige à s'éloigner de la vie active pendant plusieurs mois. Une fois rétabli, il retourne travailler pour "The Place", avant de recevoir une nouvelle proposition du lycée international, où il travaille toujours actuellement .
 
Son souhait ? Suivre une formation professionnelle en Europe
Décidément, un métier ce n'est pas assez pour lui. En Juin 2006, il devient ingénieur du son au Cairo Jazz Club, où il travaille depuis, 4 soirs par semaine. "Au début, je n'aimais pas trop vivre la nuit, mais ici j'ai rencontré une super équipe donc je me sens bien comme ça", résume-t-il. 
L'avenir? Ihab le laisse venir au fil des jours et préfère profiter du présent. S'il n'a pas envie de quitter sa ville, son désert, cet autodidacte a un rêve qui lui tient à c?ur : suivre une formation professionnelle d'ingénieur du son en Europe.
Jessica BISSAY (www.lepetitjournal.com - Le Caire ? Alexandrie) mercredi 3 septembre 2008

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Publié le 3 septembre 2008, mis à jour le 9 janvier 2018
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