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ECO – Au sud de l’Egypte, le défi de la culture en plein désert

Écrit par Lepetitjournal Le Caire
Publié le 3 septembre 2006, mis à jour le 9 janvier 2018

Pour tenter de réduire le déficit alimentaire, le gouvernement égyptien s'est lancédans un chantier gigantesque au sud de l'Egypte. Alimentée par les eaux du Nil via le lac Nasser, la dépression de Toshka devrait fleurir en plein désert. Mais le projet suscite bien des critiques.

En plein désert, des champs de luzerne de 50 hectares irrigués par de gigantesques pivots (photo LPJ).  

Au sud de l'Egypte, la dépression de Toshka se situe au milieu d'une étendue sans fin, brûlée par le soleil, hérissée ça et làde rochers aux formes étranges. Pourtant dans cet endroit perdu en plein désert poussent luzerne, vignes, arbres fruitiers, melons?
L'idée de cultiver la dépression de Toshka ne date pas d'hier. Mais c'est en 1997 que le coup d'envoi est donné. Le gouvernement égyptien prévoit alors la bonification de 225 000 hectares de ces terres. À charge pour les investisseurs d'irriguer leurs terrains.
Les terres sont réparties en quatre immenses parcelles reliées au canal Cheikh Zayed par des cours d'eau secondaires. Cette voie d'eau de 72 kilomètres de long relie le lac Nasser àla dépression de Toshka. Elle fut inaugurée en 2003 par le président Hosni Moubarak avec une station de pompage d'une capacitéde cinq milliards de mètres cube par an.

Une grande partie àsec
Seulement, trois ans après l'inauguration, une grande partie du désert reste àsec. Seules deux branches sont en cours de bonification. L'une appartient àl'Etat, l'autre àla sociétéKadco. Le chantier de construction du troisième canal serait en panne. Les investisseurs se font discrets. Les critiques pleuvent sur le projet : mal préparé, trop grand, trop cher.

Dépendance alimentaire croissante
Pourtant l'Egypte a-t'elle le choix? La population égyptienne pousse d'environ 2% par an. Elle devrait atteindre en 2040 près de 120 millions d'habitants. Dans un pays dont 5% seulement des terres sont cultivables, la dépendance alimentaire est croissante. Et le gain de productivitéréalisable dans la vallée du Nil est très faible.
Toshka n'est d'ailleurs pas le seul projet de bonification de terres désertiques en Egypte. Les zones est et ouest du delta, dans le nord du pays, ont étéles premières àbénéficier de ces politiques. Au sud-est de Toshka, des champs poussent en plein désert, irrigués par des sources fossiles.
Preuve de son intérêt pour la culture désertique, le bureau de liaison agricole franco-égyptien finance une ferme pilote affectée àla recherche sur l'agriculture désertique, àproximitéde Toshka. Le projet, de plus d'un million d'euros, est financésur la base de l'aide alimentaire versée par la France àl'Egypte.
Les données ainsi recueillies permettront d'améliorer la productivitéet peut être de rendre ce projet économiquement viable. Condition sine qua non de sa réussite.
Guillaume de Dieuleveult (www.lepetitjournal.com) dimanche 20 août 2006

Kadco, un savoir-faire et de grandes ambitions.
La sociétéKadco possède 42 000 hectares dans la dépression de Toshka. Pour l'instant, 450 sont exploités. La ferme compte une ferme expérimentale et une douzaine de champs de 50 hectares, irrigués par pivot. La production destinée àla consommation égyptienne s'élève à95%.

Publié le 3 septembre 2006, mis à jour le 9 janvier 2018

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