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CULTURE EGYPTIENNE- Cinéma et musique, à la recherche du temps perdu

Écrit par Lepetitjournal Le Caire
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 septembre 2009
La culture égyptienne n'a plus l'éclat des années 1950 et 1960, mais l'Egypte reste le premier pôle culturel du monde arabe. Et à travers le cinéma ou la musique, plusieurs éléments semblent attester d'un renouveau. Les provinces sont néanmoins délaissées

Il est loin l'âge d'or de la culture égyptienne, sous Nasser, où elle rayonnait sur tous les pays arabes. Depuis les années 1970, c'était plutôt une stagnation de la création artistique, à l'image du cinéma égyptien, vraie culture populaire dans le pays. La production cinématographique nationale a connu une nette régression, tant sur le plan de la quantité que sur celui de la qualité. Mais depuis quelques années, le cinéma égyptien a retrouvé des couleurs, sous l'impulsion de jeunes réalisateurs qui n'hésitent plus à aborder les problèmes de société les plus sensibles, tel Youri Nasrallah, dont le pygmalion n'est autre que Youssef Chahine, le monstre sacré disparu il y a un an.

La quarantaine de films produits l'année dernière atteste aussi du renouveau. Les investissements ont été relancés et bon nombre de salles modernisées. S'il y a plus de films, il n'y a en revanche pas beaucoup de variété. « Les films ont tendance à être comiques car les gens veulent pas voir trop de problèmes », explique Soheir Fahmi, rédactrice en chef adjoint et responsable culture d'Al-Ahram Hebdo. Photos LPJ - Du Cairo Jazz Club à Al Sawi en passant par l'Opéra

Le Caire très dynamique mais les provinces délaissées
Depuis Oum Kalsoum, « le visage et la voix de l'Egypte », la chanson n'est plus aussi hégémonique dans le
monde arabe. Mais là aussi, la nouvelle génération prend la relève. Porté par son style et ses musiques novatrices, Amr Diab pulvérise les ventes. La musique nubienne et traditionnelle reste en vogue, et Maher Kamal chante avec talent de la musique andalouse arabe et soufie. Les nouveaux groupes s'inspirent de la tradition ou chantent des poèmes.

Ainsi, l'heure est plutôt à la réinsertion du cosmopolitisme dans le corps de la culture égyptienne contemporaine. Au Caire il y a toujours quelque chose à faire. Cette vitalité est attestée par le dynamisme, l'ecclectisme et la richesse de programmation de certains lieux culturels phares où se produisent des artistes égyptiens et des invités étrangers : l'opéra du Caire et le centre culturel El-Sawy à Zamalek ou le Cairo Jazz club. Le problème c'est qu'en dehors du Caire ou d'Alexandrie, c'est un peu le néant. « C'est très pauvre culturellement dans les provinces. C'est là que les efforts doivent être faits », explique Soheir Fahmi. A bon entendeur ?

Clément THIRIAU (www.lepetitjournal.com - Le Caire - Alexandrie) mardi 15 septembre 2009
Publié le 15 septembre 2009, mis à jour le 14 septembre 2009
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