

Après Kofi Annan et Bernard Kouchner, l'ex-présidente d'Irlande et Haut Commissaire aux Nations Unies pour les Droits de l'Homme de 1997 à 2002 était l'invitée de la troisième conférence annuelle de la fondation Nadia Younes à l'Université américaine{mxc}
Mary Robinson a rendu hommage dimanche 25 novembre au parcours de Nadia Younes, Egyptienne tuée en 2003 lors d'un attentat contre les quartiers de l'ONU à Bagdad, après trente ans de carrière au sein de l'organisation internationale.
Devant une assemblée conquise, elle a mis en parallèle son "rôle pionnier"pour la présence des femmes dans les prises de décisions internationales avec celui des réfugiées soudanaises qu'elle a rencontrées récemment au Tchad. Victimes de déplacements forcés, viols et mauvais traitements, celles-ci refusaient cependant d'être des "victimes passives"et lui ont avancé des propositions concrètes.
Mary Robinson y voit un signe de la volonté internationale de placer les droits de l'homme au coeur de l'échiquier à tous les échelons, local comme international.
Mary Robinson veut placer les droits de l'Homme au coeur des priorités politiques et économiques (Photo DR)
"Les droits de l'Homme dépassent eux aussi les frontières"
L'ex-présidente d'Irlande a réaffirmé la dimension universelle des droits de l'Homme, refusant fermement de les résumer à une idée occidentale. Dans un monde globalisé, elle a considéré comme "urgent et nécessaire"de les replacer au coeur des priorités politiques et économiques. Sécurité, justice, santé, mais aussi éducation et égalité raciale, sont autant de conditions nécessaires à la paix au développement.
Alors que de nombreux défenseurs des droits de l'Homme ont le sentiment que leur liberté d'action et leur légitimité sont remises en cause depuis le 11-Septembre, Mary Robinson perçoit le 60e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme comme une opportunité pour rebondir.
Après en avoir lu quelques extraits, l'ancienne Haut Commissaire aux Nations Unies pour les Droits de l'Homme a rappelé la dimension universelle de ce texte de référence, traduit en plus de 300 langues, négocié et accepté par l'ensemble des pays participants en 1948.
La situation dans la bande de Gaza est "intolérable"
Interrogée sur des questions d'actualité, Mary Robinson a notamment qualifié la situation dans la bande de Gaza d' "intolérable", soulignant que la situation s'était beaucoup détériorée depuis 2000 tout en portant ses espoirs sur la conférence d'Annapolis.
Prise à partie par un auditeur sur le Darfour, elle a estimé que la question était "plutôt bien connue"par l'ensemble des responsables internationaux avant de souligner la difficulté de "rassembler les forces en faveur de la paix", principal obstacle à des négociations de paix. Pour elle, la paix passera par une résolution de l'ONU et un renforcement des forces de l'Union africaine.
Elsa FOUCRAUT. (www.lepetitjournal.com - Le Caire) lundi 3 décembre 2007








