COMMUNICATION – La "Mobile communication" phénomène culturel ?

Que ce soit pour des questions démographiques ou d'absence de réseau câblé terrestre, tout porte à penser que l'engouement pour la communication par mobile va continuer de s'étendre et de se développer en Egypte

Le marché
La population approche des 80 millions à grands pas et la lutte pour les parts de marché entre les trois compagnies autorisées fait la part belle aux clients. Avec 40 % de taux de pénétration la téléphonie mobile est dans le peloton de tête des réussites commerciales et technologiques. La population augmente mais les réseaux câblés ne suivent pas, c'est ainsi que des quartiers comme Meirag, près du magasin Carrefour de Maadi, ne sont pas desservis par des téléphones "traditionnels filaires" de Egypt Telecom qui les a remplacés par des connexions satellitaires "wireless" qui vous permettent de joindre vos correspondants mais interdisent l'Internet à haute vitesse ou ADSL. Le coût d'installation de ces lignes Egypt Telecom "sans fil" est le même, environ 850 livres, que celui "avec fil" mais sans lien pour le web. Alors, pourquoi avoir un téléphone fixe si la communication mobile coûte moins cher à l'abonnement et à la consommation ?

Phénomène culturel
Mais là n'est pas la raison majeure au développement rapide des "Mobiles communication". D'après Riham Zahra, Responsable des Relations Publiques chez Vodafone, la téléphonie mobile est liée à des phénomènes culturels et en particulier en Egypte. Les Egyptiens aiment communiquer, se parler, échanger, même pour dire des choses très simples de leur vie quotidienne. Ils ont un besoin d'épanchement énorme que le mobile permet de satisfaire à tout moment, de n'importe où et avec n'importe qui ou presque.

Coup de projecteur sur le N°1
Vodafone est le premier des trois fournisseurs de téléphonie mobile. Riche de près de 14 millions d'abonnés, son accession à la 3G lui permet déjà de compter parmi ceux-ci plus d'un million d'utilisateurs. Techniquement le service est assuré par des réseaux différents pour la 2G et la 3G, ce qui induit un confort d'utilisation et une qualité supérieure. La couverture assurée est quasi-totale en terme de population bénéficiaire et elle va continuer à se développer. Le succès de Vodafone n'est cependant pas lié à la technique uniquement. La possibilité de transférer de l'argent ou de créditer les cartes de téléphone de ses enfants, ou de quiconque est offerte à tous leurs abonnés entre eux via leurs téléphones portables. Tous ces atouts commerciaux favorisent grandement l'extension de la demande. Et le service marketing ne manque pas d'idées pour garder cette première place.

Ce développement des mobiles et des réseaux engendre des questions sur les nuisances possibles générées par exemple par les ondes ou par la conduite en téléphonant. Cependant ces inconvénients ne semblent pas être la préoccupation majeure des utilisateurs de mobile en Egypte comme ailleurs.
Haroun AHMED METWALLI (www.lepetitjournal.com ? Le Caire) Jeudi 21 février 2008