Gevrise Emane, triple championne du monde de judo, en visite à Johannesburg

C’est Guillaume Cadot, coach sportif et judoka, qui est à l’origine de la venue de Gévrise en Afrique du Sud. A l’approche de Paris 2024 et de l’engagement des ambassades Françaises à promouvoir le rôle social du sport à l’international, Guillaume recevait le soutien de l’ambassade de France en Afrique du Sud et du Consulat Général de France à Johannesburg pour mettre en place son projet, en collaboration avec l’association Judo for Peace dont il fait partie.

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Ce qu’il souhaitait c’est faire venir une ancienne championne féminine, ayant réussi tant sur les tatamis que dans la vie mais aussi investie socialement et représentant à la fois la France et le continent africain, une « figure » à laquelle les jeunes de quartiers défavorisés pourraient s’identifier, dont ils pourraient se sentir proche. Gévrise, qui a déjà mené des actions pour l’association Judo for peace, notamment en Iran dans le cadre d’une action en faveur du Judo féminin, répondra bien sûr favorablement et le projet se concrétisera en mai 2023.

Pendant une semaine, Gévrise viendra à la rencontre de jeunes immigrés et sud-africains des quartiers défavorisés du centre de Johannesburg mais aussi des townships d’Alexandra et de Soweto. Des sessions de Judo seront organisées, dans un dojo de Judo for peace et dans les locaux du Sacred Heart College, établissement d’accueil pour les jeunes réfugiés du projet Three2six. L’occasion de partager, en association avec l’entraineur des lieux, un entrainement de Judo avec ces jeunes, mais aussi d’échanger avec eux, d’être à leur écoute, de leur parler de son parcours sportif.

Portrait d’une athlète accomplie

Gévrise Emane, née au Cameroun puis rejoint la France à l’âge de deux an et demi. Elle débute le Judo assez tardivement à l’âge de 12 ans dans la section UNSS de son collège. Elle progresse rapidement dans des compétitions de niveau junior. En 2001, après un podium aux championnats de France Juniors, elle intègre l’INSEP. C'est en 2003 que la judoka se révèle en obtenant ses premiers podiums en Coupe du monde. Triple championne du monde de Judo, médaillée de bronze aux JO de Londres et quintuple championne d'Europe, Gevrise connait pourtant une grande désillusion aux Jeux Olympiques de Pekin en 2009 où elle ne remporte pas de médaille. Cet échec, compliqué à gérer au départ lui permet pourtant de prendre du recul puis de rebondir et d’aller de l’avant. Sa philosophie, la voici : savoir se remettre en question et continuer d’avancer, accepter les leçons que la vie a à donner pour pouvoir évoluer. Le message que souhaite transmettre Gevrise c’est « Oser ! même si ce n’est pas gagné d’avance ». « Devenez la meilleure version de vous-même ».

« Oser ! même si ce n’est pas gagné d’avance »

Même investit à 100% dans sa carrière d’athlète de haut niveau, Gevrise choisie dès le départ de poursuivre des études et obtient une licence en droit et un master en gestion des collectivités territoriales. En 2017, elle choisit de mettre fin à sa carrière de Judo. Elle est actuellement cadre d’état à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP), au sein du pôle haut niveau, où elle s’occupe de l’accompagnement individualisé des athlètes. En 2018, elle intègre la commission des athlètes qui va travailler à la préparation concrète des jeux olympiques et paralympiques de 2024. Également Vice-présidente de la fédération française de judo, elle est une véritable ambassadrice du Judo Français à l’internationale.

Judo for Peace, une association au service de la cohésion sociale.

Crée par la fédération internationale de Judo, cette association est présente sur le territoire monde. Les antennes locales, réparti dans différents pays, agissent principalement sur des territoires en conflit, en guerre ou dans des quartiers difficiles, sensibles. En Afrique du Sud, la fédération internationale de Judo était entrée en contact avec l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) afin de développer la pratique du Judo et l’utiliser comme une plateforme de cohésion sociale, dans des quartiers peuplés d’un grand nombre de migrants, réfugiés, sans papiers et enfants déscolarisés.

Judo For Peace South Africa, c’est Roberto Orlando qui en est le coordinateur. En 2017, un premier dojo est créé dans le CBD de Johannesburg, à Hillbrow. Au fil du temps l’association s’est étoffée avec la mise en place de 5 dojos supplémentaires répartis dans la région de Johannesburg, notamment dans les townships d’Alexandra et de Soweto. Des partenariats ont également été créé avec différentes associations centrées sur la solidarité; dans le cadre du projet d'éducation des enfants réfugiés Three2Six, créé par le Sacred Heart College, des cours de judo ont été mis en place pour les jeunes, afin de les rassembler autour d’un sport et de ses valeurs.

Le mettre de mot de Judo for Peace c’est le Judo pour tout. Plus qu’un sport, le judo est un véritable état d’esprit, une manière de vivre. Venant du Japon, signifiant « voie de la souplesse », le code moral du judo est basé sur l’entraide, le respect et la prospérité mutuelle. Au-delà de la pratique sportive, Judo for Peace propose à ces jeunes de différentes communautés, religions, antécédents, un travail accès sur le code moral du judo avec par exemple des sessions de sensibilisation sur les droits de l’Homme, la violence foncée sur le genre, mais aussi des sessions sur la promotion du Judo féminin.

Ravie de son séjour et des actions menées en Afrique du Sud, Gévrise souhaiterait dans le futur associer Judo for peace Afrique du Sud et la fédération française de Judo afin de mener de nouvelles actions conjointes.