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ECURIES D’AUGIAS : Sweet Micky indésirable à Jacmel comme aux Gonaïves

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Scène de carnaval en Haiti
Écrit par Lepetitjournal Haiti
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 11 janvier 2021

 La participation du groupe musical Sweet Micky, du chanteur et ancien président Michel Martelly, a été interdite au carnaval de Jacmel (Sud-est), qui se déroulera le week-end prochain, suivant une décision officielle de la mairie de cette ville.

Tout comme la municipalité des Gonaïves (Artibonite, Nord), celle de Jacmel vient de décider d’interdire Sweet Micky dans le défilé du célèbre carnaval local, dans un communiqué daté du 29 janvier et dont copie est parvenue à AlterPresse.

Le leader du groupe, Michel Martelly, est réputé pour la grivoiserie exacerbée de ses chansons carnavalesques et pour ses propos obscènes, violents et haineux lors de ses interventions publiques, ses spectacles et au carnaval.

Le maire Marky Kessa et ses deux assesseurs fondent leur décision sur le fait que « la période carnavalesque ne doit pas constituer un moment de débauche, de violence, de vengeance, d’incitation à la débauche, encore moins d’infractions aux bonnes mœurs ».

« Le carnaval de Jacmel constitue un patrimoine » et « peut intéresser toutes les catégories sociales », considère encore la municipalité, qui, avant de prendre sa décision, a consulté divers secteurs de la commune de Jacmel ainsi que l’Association des maires du Sud-est.

Marie-Ange Noël, coordonnatrice de l’association féministe Fanm Deside de Jacmel, se réjouit de la mesure annoncée par la municipalité.

Cette organisation ainsi que plusieurs autres avaient pris position publiquement contre la participation de Sweet Micky au carnaval.

Quelques proches de Martelly à Jacmel ont exprimé leur colère à la veille de la décision de la mairie, selon des informations communiquées à AlterPresse.

Des pressions auraient été exercées par de hautes autorités de Port-au-Prince pour contraindre le maire à faire marche-arrière.

Avant ces derniers développements à Jacmel, un mouvement anti-Sweet Micky a pris corps aux Gonaïves et a abouti, la semaine dernière, à l’exclusion du groupe de Martelly au carnaval de cette ville.

Des citoyennes et citoyens des Gonaïves avaient appelé les autorités concernées à disqualifier Sweet Micky et d’autres groupes musicaux à caractère immoral et irrévérencieux.

Des festivités carnavalesques se déroulent dans plusieurs villes et en particulier à Jacmel, le week-end prochain, une semaine avant la tenue du carnaval de Port-au-Prince, prévu du 11 au 13 février.  

martelly et sweet micky

 

P-au-P, 26 janv. 2018 [AlterPresse] --- Le groupe Sweet Micky de l’ancien président Michel Martelly a été retiré de la liste des formations musicales devant participer au carnaval des Gonaïves (département de l’Artibonite, Nord), les vendredi 2, samedi 3 et dimanche 4 février 2018.

Cette décision a été prise par le comité du carnaval des Gonaïves après que des citoyennes et citoyens dans la ville des Gonaïves (département de l’Artibonite, Nord) ont appelé les autorités concernées à empêcher l’éventuelle participation de Martelly, à ces festivités carnavalesques dans leur commune.

Les propos de certains groupes musicaux « à caractère immoral, irrévérencieux » dont Sweet Micky sont contraires aux valeurs inculquées par la famille, les institutions spirituelles et morales pour éduquer nos enfants, ont dénoncé ces citoyens, dans une lettre, en date du 18 janvier 2018, adressée à l’administration communale des Gonaïves.

Après une rencontre avec les protestataires, la majorité des membres du comité ont voté contre la participation de Martelly préalablement programmée au carnaval de l’indépendance, qui doit dérouler autour du thème : « An nou mete men pou yon lὸt Gonayiv », fait savoir le maire principal des Gonaïves, Neil Latortue.

Un budget de 10 million de gourdes a été alloué pour l’organisation de ces festivités.

L’un des citoyens contestataires issus des Gonaïves, Jacques Woubins Bordenave dit se réjouir de cette décision qui constitue un rejet de l’immoralité au sein de la famille et des institutions de l’Etat.

Les citoyens de Gonaïves avaient déclaré Martelly « Persona non grata » pour la deuxième édition du carnaval dans la cité de l’indépendance, mais également pour toutes autres prestations musicales qui pourraient s’y tenir, à l’avenir.

Martelly avait tenu des « propos irrévérencieux » à l’endroit de certains confrères de la presse, entre autres, à l’occasion du carnaval national aux Cayes, déroulé les 26, 27 et 28 février 2017.

Un autre collectif mis sur pied à Jacmel (Sud-Est) veut également empêcher la participation de Martelly au carnaval de cette commune, prévu pour le dimanche 4 février 2018.

Martelly est réputé pour ses obscénités, ses attitudes sexistes et ses propos misogynes.

Si les autorités municipales font fi de ces dénonciations, elles seront attaquées en justice et accusées d’atteinte à la pudeur, de corruption des mœurs, d’incitation à la violence et d’association de malfaiteurs, a mis en garde le collectif.

Embarrassée, la mairie de Jacmel promet de s’asseoir, ce vendredi 26 janvier 2018, avec le comité du carnaval en vue de décider de la participation ou non de Martelly au défilé de Jacmel, fait savoir Claudy Donnet, membre du collectif « Sove Sidès ».

La mairie de Jacmel ferait actuellement l’objet de pressions de la part du pouvoir central pour accepter la participation de Martelly dans le défilé carnavalesque, indique-t-il.

Le Ministère de la culture aurait menacé de ne pas financer le carnaval de Jacmel au cas où les organisateurs refuseraient d’y acquiescer, poursuit Donnet qui dit détenir des informations à ce sujet.

L’imposition de Martelly aux festivités carnavalesques pourrait générer des violences à Jacmel, met-il en garde soulignant combien la présence du chanteur ne contribuerait pas à permettre d’exploiter et de vendre la culture de la commune.

Dans un communiqué, en date du 20 janvier 2018, le Ministère de la jeunesse des sports et de l’action civique (Mjsac) a appelé à un divertissement sain durant la période pré-carnavalesque débutée le dimanche14 janvier 2018.

Il a invité la jeunesse à résister à toute tentation, pendant ces moments de défoulement et de réjouissance, « de s’adonner à la consommation de toute substance attentatoire à leur santé mentale et physique ».

Les comités du carnaval des communes de Jacmel et de Port-au-Prince emboîteraient-ils le pas à celui des Gonaïves ?, se questionnent plus d’un.

Port-au-Prince doit accueillir le carnaval, du dimanche 11 au mardi 13 février 2018, autour du thème « Ayiti sou wout chanjman ».

Mardi 30 janvier 2018

 www.alterpresse.org

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Publié le 30 janvier 2018, mis à jour le 11 janvier 2021

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