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UNIVERSITE D’ETAT D’HAITI - Manipulation, lynchage médiatique et mépris social ne constituent pas une solution réelle à la crise de l’UEH !

Écrit par Lepetitjournal Haiti
Publié le 11 août 2016, mis à jour le 16 août 2016

Mise au point du collectif JANIL autour de l'article « Les nouveaux Cacos Jésus et le projet de démantèlement des institutions haïtiennes », de Myrtha Gilbert

Par le Collectif Janil pour le Développement de l'Université haïtienne [2].

Il y a de cela quelques jours, le 27 juillet dernier, l'agence de presse en ligne AlterPresse a publié un article de Myrtha Gilbert. Sous le titre « Les nouveaux Cacos Jésus et le projet de démantèlement des institutions haïtiennes : Un regard sur les constantes de l'histoire d'Haïti », M. Gilbert s'est proposée de passer en revue l'exemple des Cacos Jésus (paysans sans terre terriblement appauvris par le système de production en cours dans la plaine de Maribaroux et de la Grande rivière du Nord, à la fin du XIXème siècle, et au début du XXème siècle).

Ils étaient, nous dit la professeure, constamment ??trompés par certains grandons du Nord, Seigneur de guerre en quête du fauteuil présidentiel, maîtres du système'' qui les embrigadaient avec force promesse de pillage et de distribution de terres. Au final, ils sont restés toujours aussi pauvres et toujours sans terre, en conséquence ??condamnés à servir continuellement de chair à canon aux projets présidentiels de leurs principaux ennemis de classe.'' La professeure a voulu voir dans la situation de mobilisation sociale que connait actuellement le pays, à partir notamment des cas types de l'UEH et de l'HUEH, une certaine similitude avec la situation des Cacos Jésus. Aujourd'hui, nous dit-elle, ce ne sont plus les masses paysannes qui sont manipulées. ??Différentes couches sociales pauvres ou harcelées par la précarité en milieu urbain et dont le désespoir est habilement man?uvré par des secteurs économiques et politiques aux fins de défendre des privilèges liés au maintien du STATU QUO.''

Myrtha Gilbert  ne saurait être laissé-pour-compte

Ainsi, pour Madame Gilbert, il y aurait aujourd'hui de NOUVEAUX CACOS JESUS, constitués principalement des étudiants de l'UEH et des résidents en grève de l'HUEH. A la tête de ceux-ci, il y aurait des meneurs ayant reçu de leurs sponsors « des promesses, notamment celles d'être pourvus (une fois la tâche accomplie) en postes bien rémunérés et en bourses à l'étranger, au grand dam de la piétaille ! » L'objectif final (inavoué) de ces nouveaux Cacos Jésus serait en ce qui a trait à l'UEH ??son affaiblissement pour le compte de leurs ennemis historiques et autres opportunistes conjoncturels''. S'agissant de l'HUEH, l'objectif ultime des résidents en grève ??serait de donner un coup de pouce à l'anémique secteur privé de santé et les ONG en mal de financement''.

Même si comparaison dit-on n'est pas raison, et même si dans ce cas précis, la comparaison semble très fortement tirée par les cheveux, on ne saurait ne pas prendre au sérieux un article de Mme Gilbert, ne serait-ce qu'en raison de son courageux passé dans la lutte pour le changement aux côtés du peuple haïtien et de son positionnement ? même théorique ? encore aujourd'hui. Si elle-même a pu se tromper, tout le monde pourrait l'être. Sur divers points essentiels et fondamentaux, notamment en ce qui a trait aux objectifs globaux de la lutte qui fait rage à l'Université d'État depuis maintenant quelques années, la professeure semble s'être fourvoyée. De bonne foi pensons-nous ! Nous préférons la considérer de bonne foi, même quand elle semble se fourvoyer. Et loin de nous de penser qu'elle verserait dans la manipulation parce qu'opérant en service commandé comme le soutiennent certains. Pour nous, la courageuse camarade Myrtha Gilbert sera toujours au-dessus des petits intérêts de clans et de castes !

A la lecture de l'article, ce qui ressort avec clarté dès les premières lignes c'est que Myrtha ne fait pas dans la complaisance avec ce genre des mouvements sociaux. Plutôt que de comprendre la préoccupation des secteurs en lutte, l'empressement est à la condamnation, la diabolisation des stratégies de luttes utilisées tant par le syndicat du personnel administratif de l'UEH (SPA/UEH) et certains de leurs allié-e-s étudiant-e-s et professeur-e-s dans leur lutte pour un renouveau de l'UEH, vers une université moderne, socialement intégrée et réformée que par les résidents en grève à l'HUEH. Apparemment, le tout est lié, mais les deux mouvements sont sans motifs réels de revendication. Le principal souci de l'auteure semble d'incriminer.

 

UEH campus de Limonade

Autant dire que l'article ne se préoccupe nullement de discuter l'aspect technique ou politique des problèmes posés, mais d'établir une parallèle (voir une constante) à grands renforts de sous-entendus, d?implicites et de non-dits. La stratégie consistant à verser sciemment dans l'insinuation, l'amalgame et l'identification facile. Sans rien établir de factuel. Démarche au demeurant passionnée, mais très peu scientifique ! Soit

En dehors des problèmes conceptuels majeurs figurant dans le texte, par exemple le caractère fluctuant du cadre référentiel d'origine, on pourrait se demander à quoi Mme Gilbert [3] fait-elle référence quand elle parle de statu quo ? Que (qui) représente le statu quo aujourd'hui ? Qui veut le changement ? L'auteure elle-même se pose-t-elle en agent du changement ou en garant du statu quo ?

Voilà pourquoi nous avons jugé nécessaire de dissiper quelques quiproquos et malentendus émaillant l'article en question. D'autant que depuis quelque temps, à l'Université d'État d'Haïti, la natation en plein imbroglio semble le sport de prédilection de soi disant militants et autres confusionnistes. Une petite clarification s'avère urgente.

Disons le d'entrée de jeu : les questions formulées par le mouvement revendicatif étudiant autant que le Syndicat du personnel et les professeurs concernent l'avenir et le devenir de l'UEH voire ceux du pays. Elles ne sauraient être laissées-pour-compte !

Contrairement à ce qu'affirme la professeure Gilbert, le mouvement des occupants du Rectorat n'a pas commencé au début de l'année 2016. Une militante du calibre de la professeure devrait ? en tout état de cause ? pouvoir appréhender les séquences d'une mobilisation sociale. Le 5 février, le mouvement de revendication est passé à une phase ultérieure avec l'occupation du Rectorat de l'UEH. Pourquoi ? Telle est la question que devrait se poser légitimement toute personne intéressée à vraiment saisir les tenants et aboutissants de cette ultime crise.

Pendant plusieurs semaines rien n'a été fait : Rappelons brièvement les faits [4].

Le combat du Syndicat du Personnel Administratif de l'UEH (SPA/UEH) a débuté au cours de l'année 2013. Mais c'est à partir du mois de mars 2014 que ? souvent allié à la Cellule de réflexion pour une nouvelle UEH, au Syndicat du Corps enseignant de l'UEH et à d'autres structures de mobilisation ? le SPA/UEH a activé la lutte pour de meilleures conditions de travail (dont un meilleur accès à l'assurance santé, à l'assurance-vie, la résolution des problèmes de transport, la formation continue), des mesures d'augmentation salariale et la représentation du personnel au sein du Conseil de l'Université d'État d'Haïti, contre toute discrimination, en tant que corps à part entière de l'université.

Une première étape a été franchie quand, durant toute la semaine du 19 au 23 janvier 2015, une grève a été observée. Celle-ci a complètement paralysé les activités académiques au sein de l'UEH. Bien que les revendications formulées n'aient pas trouvé satisfaction, les grévistes ont consenti de bonne foi à lever la grève pour « laisser un peu de temps aux membres du Conseil Exécutif » et faciliter la concertation en vue d'une solution réelle à la crise.

Une deuxième étape sera réalisée le 20 mai 2015 lorsque, de nouveau, un arrêt de travail illimité a été observé. Celui-ci durera jusqu'au mois de juin. Là aussi, en dépit des bons sentiments et les déclarations de bonnes intentions du Conseil Exécutif, cet arrêt sera levé de bonne foi sans qu'aucune revendication du personnel administratif n'ait été satisfaite. Le seul motif ayant été que le Syndicat ne voulait pas que l'année académique soit perdue pour les étudiants-tes.

 

Hôpital de l'Université HUEH

La troisième étape est celle en cours actuellement. Celle-ci a été déclenchée avec le lancement de la grève illimitée du personnel le 18 janvier 2016. Malgré la paralysie complète des cours dans les principales facultés de l'UEH, une stratégie ??intelligente'' de laisser pourrir la situation a été adoptée par le Conseil Exécutif et le Conseil de l'Université. En réalité, pendant plusieurs semaines rien n'a été fait. Devant la nonchalance, la mauvaise foi ou l'incompétence avérée des ??responsables'' de la principale institution universitaire publique, le vendredi 5 février soit exactement trois semaines après le lancement de la grève, des étudiants solidaires au mouvement du SPA ? et conscients de la nécessité de coordonner les luttes conjointes ? se sont transportés au Rectorat pour appeler les Recteurs à assumer leur responsabilité de répondre de toute urgence aux revendications. Aux dires des étudiants arrivés sur les lieux, à leur vue, les principaux responsables ainsi que les cadres administratifs ont fui ! Ils ont dès lors décidé de camper sur les lieux

Beaucoup oublient trop souvent que la lutte pour le changement réel ? que cela soit au niveau du pays, à l'échelle d'une institution ou d'un secteur ? est un combat de longue haleine. Il faut avoir le souffle long. Pour utiliser une image sportive, elle serait plus proche d'une course-relais ou d'un marathon plutôt que d'un sprint de 100 m ou de 200 m. Il ne suffit pas d'avoir de belles jambes et de savoir courir, mais il faut surtout savoir quand varier la marche et la course, avoir le souffle long et être près à faire le relais. On peut avoir bien démarré et perdre la course car trop vite fatigué.

On ne peut que déplorer le fait qu'en dépit des diverses rencontres réalisées, dans leur ténacité à ne pas prendre en compte des années de revendications légitimes, dans leur manie ??politicienne'' de toujours recourir ? comme leurs prédécesseurs des années de plomb ? aux man?uvres dilatoires et diffamantes, les Recteurs de l'UEH, le Conseil de l'Université et les responsables des différents décanats aient contraint le Syndicat du Personnel de l'UEH (SPA/UEH) à radicaliser le mouvement. C'est à ce stade que nous sommes actuellement !

Madame Gilbert, pense-t-elle réellement que l'objectif poursuivi par les mouvements qu'elle indexe soit d'affaiblir encore plus les structures publiques au profit du privé ? On ne saurait trop le dire mais à suivre son argumentation et la teneur de ses propos, on serait tenté de croire qu'elle le pense réellement. Au fond, en admettant qu'elle le pense réellement cela reviendrait à invalider les problèmes posés par les protestataires comme spécieux et fallacieux. Au regard de la situation actuelle de l'Université d'Etat et du pays, Madame Gilbert peut-elle soutenir une telle position sans crainte de tomber dans l'absurde, le trivial et le ridicule ?

Le besoin de médecins est criant dans le pays : Notre position

Pour notre part, nous pensons que s'il est vrai que dans sa forme le débat en cours s'est déroulé avec beaucoup de passions et d'intrigues indignes d'universitaires de part et d'autre, dans le fond, la violence du débat autant que sa persistance atteste d'un problème profond et sérieux de mal-gouvernance au niveau de la chose universitaire haïtienne. Ne pas le reconnaitre, c'est faire preuve de cécité, de ténacité propre à conduire l'institution vers l'implosion. Ce que la société haïtienne, qui finance à travers ses taxes et impôts le fonctionnement et l'entretien de l'Université, ne saurait jamais accepter !

En effet, quand on combine ceux présents au conseil de l'Université (la principale instance d'orientation et de pilotage) aux membres du conseil exécutif, les acteurs au timon des affaires, aujourd'hui, le sont depuis au moins 25 années. Toute une génération !

Tout acteur un tantinet soucieux du bien commun ne peut s'empêcher de se demander qu'est-ce qu'ils ont fait de l'Université haïtienne ? Qu'est-ce qui a été fait en matière d'accessibilité, pour l'augmentation de la quantité, en matière de qualité des filières de formations ? Qu'est-ce qui a été fait en vue de doter le pays de jeunes professionnels qualifiés, critiques et innovateurs capables de contribuer à l'éclosion d'un véritable projet de société ? Que représente l'UEH aujourd'hui dans le dispositif universitaire ?

De l'aveu même des officiels de l'UEH, le poids (relatif) de l'institution n'a pas cessé de diminuer au cours de trente dernières années avec l'explosion démographique et l'amélioration de l'accessibilité à l'éducation primaire et secondaire. Elle est réduite à une peau de chagrin pour satisfaire la vision étriquée et minimaliste de quelques uns, on ne saurait ne pas tenir ces acteurs pour responsables.

Chaque année depuis 1990, plusieurs dizaines de milliers de jeunes sortent des examens officiels donnant accès aux études universitaires (Baccalauréat 2ème partie). Aux examens de 2015, ils étaient 79,283 candidats attendus dont environ le tiers (25,000 jeunes) a été admis au niveau national. Combien ont pu accéder à l'Université ? Selon les chiffres officiels (la lettre de l'UEH, 01/2015) en 2014, 30,121 candidats étaient inscrits à l'UEH. Combien ont été retenus à l'issue des différents concours d'admission ? Huit cent quarante-neuf (849). Que dire d'une telle gouvernance ? Peut-on se fermer les yeux et leur accorder un satisfecit avec standing ovation comme le fait Mme Gilbert ?

 

Faculté de Médecine et de Pharmacie UEH, en réparation

Un simple exemple concernant la faculté de Médecine : en 1946 à l'époque où le professeur Daniel Fignolé était ministre de l'Éducation nationale l'effectif des étudiants de la Faculté était passé de 20 à 48. Aujourd'hui, soixante dix (70) années après (et depuis maintenant une trentaine d'années) cette même faculté accueille 100 étudiants (avec un taux moyen de déperdition de 25% par promotion) alors que la population a explosé et les besoins en médecins ont largement augmenté. Madame Gilbert sait-elle combien le besoin de médecins est criant dans le pays ? Sait-elle que le ratio médecin/population en Haïti est parmi les plus bas de la région ? Probablement, elle s'en fout ! Pourvu que ses amis restent aux commandes, le peuple peut crever.

Toujours d'après les statistiques officielles, en 2014, alors que 8,474 candidats étaient inscrits au concours d'entrée de la FMP, 100 ont été retenus. Peut-on continuer de la sorte ? On pourrait naturellement faire le même exercice pour d'autres entités de l'UEH, la Faculté des Sciences, l'École Normale Supérieure, la Faculté d'Agronomie, etc. Que dire de l'hégémonie du provisoire ? Depuis 1997, l'UEH fonctionne sur le régime de dispositions transitoires adoptées pour trois mois. Elles ont déjà atteint leur majorité et vont avoir vingt ans bientôt. Autant dire que toutes les critiques formulées ne sauraient être invalidées comme dénuées de tous fondements. Tel est le type de débat de fond occulté par la clameur actuelle uniquement préoccupée par la reproduction du même (le statu quo).

Plaintes et les complaintes : En guise de conclusion

Il est facile de verser dans les plaintes et les complaintes : ??Aujourd'hui que la production agricole, l'élevage et la pêche ont été mis à mal, que le secteur sucrier n'est plus que l'ombre de lui-même, que l'importation d'aliments et de la plupart des produits de première nécessité accaparent une portion importante de notre budget, que le chômage s'étale dans toute sa cruauté'' soit ! Mais à qui la faute et que faire pour sortir du puits ? Là est toute la question qu'il faut avoir le courage d'adresser. Nous ne pouvons pas être tous et toutes coresponsables.

S'agissant des autorités en charge de l'Université au cours de ces trente dernières années, à moins d'être reconnus légalement comme frappés d'inaptitude, ils sont sans aucun doute au c?ur du blocage ainsi que de l'enveloppement institutionnel de l'UEH. En conséquence, ils doivent être tenus pour responsables et poursuivis pour crime contre la société haïtienne ne serait-ce que par manque de vision et d'engagement !

Et quand Madame Gilbert souligne que les principales institutions formatrices de cadres (principalement, l'Université d'État d'Haïti et l'HUEH) sont aujourd'hui ébranlées dans leurs assises, en toute probité, elle devrait chercher les responsables de cet ébranlement non pas du côté de ceux et celles ? nouvelles générations de personnels, d'étudiants et de professeurs ? aspirants au changement après vingt ans de règne inefficace, mais du côté de ses amis de classe, de clans et de génération qui occupent inefficacement les rênes de l'institution sans avoir été capables d'en faire sortir rien de bon pour la société, le pays et les masses populaires haïtiennes. Cela s'appelle dans un langage qu'elle connait surement faire un exercice de critique et d'autocritique.

Aux dernières nouvelles, la Police Nationale d'Haïti, toujours et encore la Police au service du Rectorat, serait intervenue tôt le vendredi 29 juillet 2016, sous le leadership de l'ancien syndicaliste Wilson Dorlus, pour déloger les étudiants et étudiantes présents. Toute la clique au service de la cause perdue du statu quo doit probablement être en train de célébrer ??leur victoire''. Mais en toute honnêteté, cette clique (avec Mme Gilbert en ligne de front) pense-t-elle vraiment que la répression comme option préférentielle va permettre le dénouement de la crise qui secoue l'institution ?

Renel Exentus, 
Chargé de la Cellule Recherche,

Développement et Sensibilisation du Collectif JANIL

 [1] Lien : http://www.alterpresse.org/spip.php?article20437

[2] Le Collectif Janil pour le Développement de l'Université haïtienne est une structure indépendante de recherche, d'accompagnement théorique et pratique des dynamiques de luttes dans l'enseignement supérieur haïtien. Formé à l'initiative de quelques ami-e-s et camarades du militant communiste Jean Anil Louis Juste (Janil) assassiné le 12 janvier 2010, le collectif se propose de mener le combat sur le terrain de la lutte idéologique contre les ennemis du peuple, les faux-amis et les confusionnistes en tous genres. Les positions et publications du collectif sont élaborées collectivement.

[3] Comme l'ont effectivement remarqué certains, Myrtha Gilbert n'en est pas à son coup d'essai en matière de dénigrement des luttes sociales et populaires. En 2009, elle avait déjà pris une position pareille à l'époque de la crise de la Faculté de Médecine. Elle avait même pris sur elle de traiter le mouvement revendicatif des étudiants de mouvement de lumpen (le texte avait été publié par Alterpresse). A son avis, tout mouvement revendicatif à l'Université dès lors qu'il s'attaque à la gestion du rectorat est nécessairement un mouvement manipulé, de mercenaires, de lumpen et de racketteurs. Certaines personnes deviennent aveugles. Une fois que leurs amis ont accédé aux postes, il n'y a pratiquement plus aucun motif de combat, il n'y a rien à redire. Tout est exemplaire. Dans le cas de Mme Gilbert, certains pensent qu'elle a sciemment fait le choix de la fidélité (la stabilité) à ses proches plutôt qu'à sa ligne historique de combat. Libre à elle d'être le contraire d'Aristote. Même en justice, on ne saurait la forcer à déposer contre ses proches surtout qu'elle a donné ce qu'elle avait à la lutte. Cela dit, la moindre des scrupules serait qu'elle prenne le soin, avec manière et élégance, de souligner le lieu à partir duquel elle prend parti.

On notera que la relation de ces faits de luttes est disponible sur le site de l'Agence en ligne Alterpresse donc accessible à la professeure Gilbert. En plus des documents et correspondances internes, c'est d'ailleurs les dépêches de l'Agence et d'Haïti Libre qui ont servi de bases pour ce bref rappel.

[4] On notera que la relation de ces faits de luttes est disponible sur le site de l'Agence en ligne Alterpresse donc accessible à la professeure Gilbert. En plus des documents et correspondances internes, c'est d'ailleurs les dépêches de l'Agence et d'Haïti Libre qui ont servi de bases pour ce bref rappel.

www.alterpresse.org

11 aout 2016

Lepetitjournal.com/haiti

 

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Publié le 11 août 2016, mis à jour le 16 août 2016

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