Une météorologiste de la fameuse chaine ?The Weather Channel? a accusé les enfants haïtiens de manger les arbres.
Les faits les plus propagés sur Haïti sont faux
Le journaliste M.R O'Connor, dans un article paru dans le journal en ligne ?Vice News?, a révélé la grande découverte du géologue Peter Wampler. Quand ce dernier fit une visite en Haïti, il ne s'attendait pas à voir beaucoup d'arbres, ou même pas du tout, puisque les journaux du monde entier clamaient haut et fort que le pays n'avait que 2% de forêt ou de couverture végétale. La désertification est un problème qui entraine l'érosion et les inondations et comme expert du captage d'eau souterraine, il savait que ceci entrainerait aussi une mauvaise qualité de l'eau. Les arbres aident à maintenir la couche de terres arables qui sert aussi de filtre pour la purification de l'eau potable qui fait terriblement défaut dans le milieu rural.
O'Connor nous rappelle qu'Haïti est chaque jour citée par les médias, les organisations non-gouvernementales (ONG) et les gouvernements étrangers, comme le pire cas de déforestation au monde. Les journalistes décrivent Haïti comme un pays ayant un aspect lunaire, une surface ravagée, nue, dépouillée, tout le vocabulaire y passe pour décrier une catastrophe provoquée par l'homme haïtien. On a associé Haïti à la déforestation, pour la définir et presque pour en faire un synonyme. La déforestation a été aussi liée à la misère et à l'instabilité politique qui se sont incrustées dans le pays.
David Brooks, le rédacteur ultra conservateur du New York Times, a même déclaré que le manque d'arbres en Haïti était dû à la culture haïtienne, réfractaire au progrès. Récemment, une météorologiste de la fameuse chaine ?The Weather Channel? qui faisait un reportage sur l'avancée de l'ouragan Matthew, a accusé les enfants haïtiens de manger les arbres, ce qui a provoqué la déforestation du pays. Quelle stupidité !
Peu d'endroits dans le monde ont une réputation aussi lugubre. Comme vient de le montrer les destructions causées par l'ouragan Matthew, Haïti est tragiquement vulnérable aux intempéries. Cependant Wampler a découvert que la réputation d'Haïti comme une terre désertique est un mythe. Au cours des cinq dernières années Wampler a parcouru le pays de long en large pour ses recherches, et n'entendait que ce seul son de cloche : Haïti n'a que deux pour cent de couverture forestière et c'est le pays le plus pauvre de l'Hémisphère Occidental. Mais Wampler ne pouvait s'empêcher de constater de ses propres yeux, pendant ses prospections des zones montagneuses, qu'une couverture végétale existait et dépassait ces 2% si chers aux étrangers.
O'connor continue son récit et nous apprend que le dynamique géologue s'est mis à la recherche d'étude et de statistique sur les forêts d'Haïti et à sa grande stupéfaction n'a pas pu en trouver. Du moins le peu qu'il trouva n'a pas pu le convaincre. C'est ainsi que ce brillant professeur de l' « Université Grand Valley State » du Michigan a utilisé les informations géographiques et le système d'imagerie par satellite mise à sa disposition par l'Université, pour satisfaire sa curiosité. Il employa plusieurs étudiants de l'Université qui l'aidèrent à récolter des images Landsat, de hautes définitions d'Haïti, images gérées par la « United States Geological Survey ».
Image d'Haïti prise en 2011
Faisant un collage de toutes ses images satellites datant de 2010 et 2011, il put créer une mosaïque du pays tout entier. Il combina les images en trois longueurs d'onde pour faire ressortir la végétation et programme un ordinateur pour identifier les arbres dans ces images.
Pour authentifier le procédé, il compara manuellement l'analyse de l'ordinateur avec des échantillons choisis par hasard de Google Earth.
Quand les résultats lui parvinrent, il se dit qu'il y avait peut être une erreur de l'ordinateur et il décida de recommencer le procédé. Ses collègues et lui décidèrent de faire passer les données dix fois dans la machine qui renvoya dix fois les mêmes résultats. Ils ne pouvaient pas le croire : Haïti avait une couverture forestière de 32 pourcent. Toujours septique, il s'est dit qu'il avait peut être programmé un mauvais calcul pour la surface couverte par un arbre. Ainsi a-t'il utilisé la définition d'une forêt par la FAO qui mentionne que chaque arbre doit avoir au mois cinq mètres et la forêt doit avoir une surface d'au moins un demi hectare (5000 mètres carrés).
Muni de ces nouvelles données, l'ordinateur a estimé qu'Haïti a une couverture forestière de 30%, un chiffre similaire a celui des Etats-Unis, de la France et de l'Allemagne, bien supérieur à celui de l'Irlande et de l'Angleterre.
Peter Wampler avait découvert un phénomène rare dans ce monde d'aujourd'hui : une bonne nouvelle environnementale et venant d'un des pays les plus pauvres de la planète. Et il eut cette pensée bouleversante :
« Le Monde occidental ne va pas aimer cela, c'est contraire à ce qu'on dit. La pauvreté cause la déforestation et la déforestation augmente la pauvreté : voila ce que les pays riches, les organisations caritatives, les medias internationaux, les organisations internationales, les banques de développement ont toujours cru et ils ont toujours prôné ce concept comme une vérité indiscutable. Les organisations utilisent ces fausses statistiques comme un levier pour recevoir de l'aide et des financements. »
Cette photo infâme qui montre la frontière entre Haïti et la République Dominicaine a été publié en 1987 dans la revue National Geographic.
Pendant des années les journalistes et les écrivains se sont basés sur des articles diffamatoires sur Haïti. L'associated Press a même reporté que la misère avait transformé les collines verdoyantes d'Haïti en un spectacle lunaire et même les manguiers avaient disparus. Un certain écrivain, Jared Diamond a consacré un chapitre de son livre sur le fait que les dominicains ont protégé leur forêts tandis que les haïtiens ont détruit les leurs. Al gore s'est aussi mis de la partie pour avilir le pays. Les agriculteurs et les producteurs de charbons de bois ont été accusés de provoquer la déforestation pendant tout le 20eme siècle, tandis que la coupe des arbres a commencé dès la colonisation française qui utilisait le bois pour la chauffe des chaudières à sucre.
Peter Wampler
Wampler a cassé le mythe de la déforestation d'Haïti, mais ses trouvailles, publiées dans le
« International Journal of Applied Earth Observation and Geo information » en 2014, n'ont pas intéressé, ni les environnementalistes de service, ni les agences de développement. La Banque Mondiale, l'USAID, l'OXFAM et les nombreuses agences des Nation-Unies continuent d'ailleurs à utiliser les statistiques qui chiffrent à 1 ou 4% la surface forestière d'Haïti.
« Certaines personnes ne veulent pas en parler. Ce n'est pas le genre d'histoire qu'ils veulent entendre quand on parle d'Haïti ».
Les scientifiques et les incrédules sont priés de visiter ce site:
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0303243414000300
(www.Lepetitjournal.com/haiti), Lundi 17 octobre 2016
