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PERSONNAGES DE LA REGION – Justus Liebig : la lutte contre la faim

Écrit par Lepetitjournal Francfort
Publié le 23 février 2016, mis à jour le 24 février 2016

 Une facette bien honorable de Justus Liebig vous est présentée dans ce troisième volet du dossier consacré au grand chimiste du 19ème siècle. Dans une Hesse envahie par la pauvreté, ses recherches dans le domaine agricole devaient permettre de lutter contre la faim.

La Hesse de l'époque, une région extrêmement pauvre

Quand on parle du monde scientifique au sein duquel Justus Liebig faisait ses recherches, il ne faut pas oublier les conditions sociales de la plus grande partie de la population du grand-duché de la Hesse-Darmstadt dont Gießen faisait partie. La population était d'une pauvreté immense, la région était une des plus arriérées d'Allemagne. La faim, déjà omniprésente au quotidien, était accrue par des famines survenues en ondes irrégulières. Les paysans comptaient parmi les plus pauvres, et le système de l'assolement triennal (la division du finage cultivé en trois soles : une sole de céréale d'hiver, une sole de céréale de printemps et une sole de jachère) ne suffisait plus à nourrir une population grandissante. C'est ainsi que les chercheurs - qui ne vivaient pas complètement dans une tour d'ivoire ? ont senti que la lutte contre la faim était un des challenges les plus éminents. Le fait que de nos jours, Justus Liebig soit surtout connu pour ses travaux dans le secteur alimentaire, n'est pas le fruit du hasard.

L'agriculture industrielle

Par ses recherches, ses publications et son esprit combattif, Justus Liebig s'est vite fait un nom dans le monde scientifique - il a attiré aussi bien l'admiration que provoqué la polémique parmi ses confrères des quatre coins d'Europe, ce qui n'était pas sans nourrir une grande motivation pour ce génie d'un caractère quelque peu enclin à la vanité. On peut dire qu'il a "donné autant qu'il a encaissé", et avec sa réputation acquise il a pu oser développer ses théories, contre toute sorte d'obstacles, sur la chimie organique et sur l'agronomie, domaines dans lesquels il a fait des contributions majeures. Ainsi, il est considéré comme un des fondateurs de l'agriculture industrielle, et son nom est étroitement lié au développement de l'engrais chimique. Sa contribution consiste surtout dans un remarquable effort de mise en forme de travaux préexistants et la commercialisation des résultats de recherche. En 1840, il publie son ouvrage pionnier Die Chemie in ihrer Anwendung auf Agricultur und Physiologie (La chimie et son application dans l'agriculture et la physiologie) qui est directement issu du texte que Liebig publie d'abord en français sous le titre La chimie organique appliquée à la physiologie végétale et à l'agriculture publié chez Masson en avril 1840. En 1842 il publie Die Thierchemie, oder die organische Chemie in ihrerAnwendung auf Physiologie und Pathologie, traduit la même année en français sous le titre Chimie organique appliquée à la physiologie animale et à la pathologie. Même s'il a été corrigé en partie ultérieurement, cet ouvrage est encore à la base de l'alimentation animale.

 

(Photo source Wikipédia)

La loi du minimum

Justus Liebig a largement poussé les recherches dans le domaine de l'engrais minéral. Dans ce contexte il s'est servi d'une idée déjà énoncée au début du siècle, qu'il a adaptée et popularisée : la loi du minimum ou loi des facteurs limitants. Il a illustré ce principe par le modèle d'un tonneau en bois où chaque planche correspond à un élément indispensable à la fertilisation du sol (azote, acide phosphorique, potasse, magnésium etc.). Certaines planches sont plus courtes que les autres, le contenu fuit inévitablement par la planche la plus courte. Ainsi Liebig peut expliquer le fonctionnement idéal de l'engraissage : l'absorption des éléments fertilisants par le sol est limitée par celui qui le premier vient à manquer. Sans exactement équilibrer le dosage des différents éléments, on ne produit aucun effet positif, au contraire, on risque la pollution et le gaspillage. Ainsi la loi du minimum est l'un des principes les plus importants de l'agronomie pratique et en quelque sorte à la base d'une agriculture écologique et durable.

(Photos IF lepetitjournal.com/francfort)

Ingrid Frieg, (www.lepetitjournal.com/francfort), mercredi 24 janvier 2016

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Publié le 23 février 2016, mis à jour le 24 février 2016

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