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ALLEMAGNE- Des étudiants sans toit en début d'année universitaire

étudiants sans logement début année universitaire Allemagneétudiants sans logement début année universitaire Allemagne
(Photos © Pixabay)
Écrit par Lepetitjournal Francfort
Publié le 17 octobre 2018, mis à jour le 20 novembre 2018

Alors que le premier semestre universitaire vient de commencer, de nombreux étudiants se demandent encore où ils vont pouvoir dormir. D’après la Bundesbank les logements dans les grandes villes d'Allemagne sont surévalués. Le pays assiste ainsi à une pénurie de plusieurs dizaines de milliers de logements étudiants. Cette situation contraint de nombreux jeunes à agir avec leurs propres moyens pour éviter d’être dans la précarité.

 

Les universités prises d’assaut

Depuis l’abolition du service militaire obligatoire en 2011, un afflux conséquent de jeunes Allemands a gagné les universités du pays. Par ailleurs, la mobilité favorisée notamment par les programmes Erasmus fait grimper chaque année le nombre d’étudiants étrangers venant se former au pays de Goethe. Par conséquent les effectifs universitaires sont en constante augmentation et le restera encore pour les années à venir. Une explosion que le marché immobilier n’a pas su contenir.

Sur le plan économique, être étudiant est souvent un véritable parcours du combattant. Si certains ont la chance d’être soutenus par leur famille, nombreux se retrouvent dans l’obligation de cumuler plusieurs petits boulots afin de financer leur logement quand ils en trouvent un, ce qui peut avoir de fâcheuses répercussions sur leurs cursus universitaire et mettre en péril l’obtention de leurs diplômes. A l’université Goethe de Francfort par exemple, les plus démunis ont même réquisitionné une salle et aménagé un campement de fortune pour y dormir le temps de trouver un toit. Des conditions difficiles qui poussent certains étudiants à se manifester.

 

Le tout pour le toit

En 2013, à Munster, Fabian, un jeune étudiant de 26 ans, avait fait couler de l’encre. Accompagné d’un coussin et d’une couverture, il avait décidé de dormir derrière une vitrine de magasin pour dénoncer cette pénurie de logement. Même s'il disposait déjà d’un toit, cette action visait à interpeller les propriétaires de logements vides dans les grandes villes allemandes. Une opération réussie selon le président de la commission locale générale des étudiants d’Allemagne (AStA) de l’époque puisqu’une cinquantaine d’entre eux lui ont fait des propositions de locations de leurs biens immobiliers, ce qui a provoqué de nombreuses autres manifestations de ce type dans d’autres villes du pays.

En 2018, la situation n’a pas beaucoup évolué, elle a même empiré dans certaines métropoles qui n’ont pas réussi à endiguer la pénurie de logements.

 

Des universités pleines et des logements vides

L'Allemagne étant un pays de tradition locative, avec une moyenne de 10 à 20 euros le prix du m2 dans des villes comme Munich, Cologne, Hambourg, Francfort ou Berlin, la hausse des loyers qui s’est produite après une longue période de stabilité est perçue comme un problème, notamment pour les étudiants et les jeunes travailleurs. Même une chambre en colocation dépasse bien souvent les 500 euros mensuels. De plus, les grandes villes ne cessent de construire de nouveaux logements où de nombreux investisseurs privés font l’acquisition d’immeubles dans des zones plutôt résidentielles et huppées et proposent des appartements à la vente souvent très chers voire à la location mais à des prix hors de portée des étudiants. C’est notamment le cas de Francfort, la ville des banques et banquiers qui a pourtant réagi en instaurant une loi visant à dorénavant construire davantage de logements sociaux et de foyers étudiants. A voir si cette nouvelle mesure apporte des solutions sur le long terme.

Jordan Chaboy (www.lepetitjournal.com/francfort), mercredi 17 octobre 2018

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Publié le 17 octobre 2018, mis à jour le 20 novembre 2018

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