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PSYCHOTHERAPIE NADINE LADIER – "Je suis heureuse lorsque je peux aider un patient à se sentir mieux dans sa peau" (Publi-Info)

Écrit par Lepetitjournal Francfort
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 6 octobre 2016

Nadine Ladier, psychopraticienne à Francfort et Wiesbaden, connait bien le monde de l'entreprise et s'intéresse notamment au phénomène de burn-out, épuisement professionnel que de nombreux spécialistes qualifient de mal du siècle. Le trouble de la personnalité "borderline" caractérisé par un degré émotionnel intense fait aussi partie de ses sujets de prédilection. Rencontre avec une femme passionnée par son métier dont l'objectif est que chacun puisse se sentir bien dans sa peau.

(Photo VK lepetitjournal.com/francfort)

Débarquée de son Alsace natale en 1999 outre-Rhin pour y effectuer un stage et parfaire son allemand, Nadine Ladier a travaillé près de quinze ans en entreprise avant d'ouvrir son cabinet de psychothérapie. Son expérience et son observation au sein d'un milieu parfois très exigeant l'ont amenée à s'intéresser de près aux pathologies qu'on peut y développer comme le burn-out par exemple.
Nombreuses sont les personnes confrontées à un moment donné à des difficultés liées à un accroissement de la charge de travail, à un choc émotionnel ou encore à un traumatisme du passé, les empêchant d'avancer comme elles le souhaiteraient. Les expatriés devant faire face à des changements parfois conséquents dans leur vie, s'adapter culturellement et professionnellement, ne sont pas non plus épargnés par les moments de doutes, les angoisses, les pertes de repères, ils sont parfois même victimes de dépression, et ressentent le besoin de se faire aider. Nadine Ladier nous explique comment elle peut intervenir pour soulager leurs maux et quelles sont les méthodes qu'elle utilise.

Lepetitjournal.com/francfort : après votre longue expérience en entreprise, vous exercez dorénavant en cabinet comme praticienne en psychothérapie. Pourquoi ce changement de direction dans votre carrière ?

Nadine Ladier : ce changement correspond à un tournant dans ma vie privée. Mais comme le tourisme et l'éducation qui sont des métiers de contact, la psychothérapie place l'être humain au centre. On rencontre assez souvent des individus au comportement antisocial dans notre société. C'est un phénomène fascinant, j'aime voir comment les gens réagissent, se comportent? Aussi, je me suis intéressée de plus près au trouble borderline et j'avais envie d'aider les personnes qui en souffrent. En octobre 2013 j'ai commencé une formation de praticienne en psychothérapie à Schwetzingen, dans un établissement privé spécialisé, qui a duré deux ans. J'y ai appris les différents troubles de la personnalité, les états dépressifs? et en parallèle, les différentes méthodes de traitement.

Quel type de personnes vient vous voir et pourquoi ?

Plutôt des adultes. Ceux qui viennent me voir ont en général une difficulté à gérer dans leur vie privée ou professionnelle. Ils sont victimes d'angoisses ou d'obsessions comme le besoin de faire le ménage en permanence, souffrent de dépression, de burn-out ou d'anorexie, de troubles psychosomatiques, de traumatismes liés à l'enfance ou encore de difficulté à assumer leur homosexualité. Certains ne présentent pas de troubles psychologiques mais ont un problème par rapport à une tierce personne, un parent, un collègue, un ami? qu'ils n'arrivent pas à gérer. Je joue alors un rôle de conseil pour les aider. Dans la majorité des cas, ils attendent tous un changement. Je suis comme une sage-femme, j'aide l'enfant à sortir de la matrice mais je ne le sors pas moi-même. J'amène le patient à trouver seul son problème.

Quelles sont les méthodes que vous appliquez au cabinet ?

Dans les cas de burn-out par exemple, j'utilise le MBSR (Mindfulness-Based Stress Réduction) ou "réduction du stress basée sur la pleine conscience" qui est une forme de méditation en pleine conscience et qui comme son nom l'indique permet de réduire le stress et d'améliorer la qualité de vie des patients. Dans cette méthode, il est important de porter une attention particulière à l'instant présent. J'utilise également la thérapie psycho-corporelle (Körperpsychoterapie) pour libérer les émotions en travaillant sur le corps et décrypter la somatisation. Le EMDR (Eye Movement desensitization and reprocessing ), l'intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires qui débloque les mémoires et les émotions négatives stockées dans le système nerveux et désensibilise les traumatismes, fait aussi partie de mes méthodes.

Et en quoi est-ce que cela consiste exactement ?

Dans la vie de quelqu'un, il y a des événements heureux et malheureux et quand on fouille dans le passé, on peut y voir un traumatisme survenu dans l'enfance qui se reproduit. Bien souvent, le thème de la mère a provoqué un blocage chez l'enfant. La thérapie consiste à se projeter dans le passé tout en restant dans le présent pour mieux gérer et vivre avec ce traumatisme.
Il y a aussi des méthodes basées sur la thérapie comportementale afin de traiter un comportement qui n'est "pas usuel".

(Photo VK lepetitjournal.com/francfort)

Avez-vous un exemple concret ?

Je peux citer l'exemple d'un patient qui n'accepterait pas les louanges. Cette attitude peut renvoyer à l'enfance ou à un comportement anti-social.
Et lorsque le patient n'arrive pas à exprimer ses émotions par la parole, j'emploie la méthode systémique à l'aide de dessins. Il va alors dessiner sur la feuille de papier ce qu'il ressent. Cette méthode rejoint un peu celle de la constellation familiale mais ne se pratique qu'en individuel, en couple ou famille nucléaire et permet de voir les interactions dans la famille.

Vos patients sont-ils français ou allemands ?

Je suis trilingue et parle parfaitement français, anglais et allemand. Je peux travailler aussi bien avec des Français que des Allemands, voire avec d'autres nationalités. Je n'ai aucune préférence et de toute façon j'adore les langues.

Parmi vos patients, il y a-t-il des expatriés ?

Oui tout à fait. Les différences culturelles même si certaines peuvent paraître anodines sont parfois sources de profond mal-être. Une de mes patientes a fait une dépression car elle ne trouvait pas de partenaire en Allemagne. Les femmes françaises ne vivent pas toujours très bien en effet le fait que les Allemands ne sachent pas flirter. Pour certains patients, c'est la question du retour en France qui les taraude, ils se demandent s'ils doivent rester en Allemagne ou rentrer dans l'Hexagone. D'autres ont tout quitté pour suivre leur conjoint et rencontrent des difficultés à retrouver un job ou ont du mal à s'adapter à une culture d'un pays qu'ils n'ont pas forcément choisi.

Utilisez-vous les réseaux sociaux, les logiciels de communication comme skype par exemple pour mener vos séances ?

Je privilégie surtout la rencontre physique. Je propose cependant des séances de transition via skype à des patients qui partent en vacances ou qui sont en déplacement à l'étranger par exemple. Cela nous permet de ne pas interrompre la thérapie.

Combien de temps dure une thérapie ?

Tout dépend du traumatisme initial, de l'état pathologique du patient, de ses antécédents et de son investissement personnel dans la thérapie. Il est parfois possible de débloquer des situations très vite, parfois cela dure des années. Dans tous les cas, je suis très heureuse lorsque je peux aider quelqu'un à résoudre un problème, à avancer dans sa vie et y voir plus clair et globalement à se sentir mieux dans sa peau.

Quel sont vos projets ?

Je souhaite développer mes activités dans le monde professionnel et proposer de la psychothérapie en entreprise. C'est surtout là que naissent de nombreuses situations de stress qui conduisent un jour ou l'autre au burn-out. Je recherche des sociétés intéressées par mes services afin de prévenir et traiter notamment les effets pathogènes du stress, l'objectif étant pour l'employeur l'amélioration de la qualité de vie au travail et par conséquent de la motivation de ses employés. Aujourd'hui, suivre une psychothérapie n'est plus un tabou comme c'était le cas par le passé et cette tendance devrait se démocratiser aussi en entreprise.

Interview réalisée par Valérie Keyser (www.lepetitjournal.com/francfort), mercredi 5 octobre 2016

Pour en savoir plus

Nadine Ladier ? Heilpraktikerin Psychotherapie ? Wiesbaden - Frankfurt
Wilhelmstraße 48 ? 65183 Wiesbaden |  Berger Straße 200 ? 60385 Frankfurt am Main
Téléphone 0049 1573 - 4080012 ? praxis@psychotherapie-ladier.de

lepetitjournal.com Francfort
Publié le 4 octobre 2016, mis à jour le 6 octobre 2016

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