Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

MICRO-TROTTOIR – Victoire du Brexit, une catastrophe vue d’Allemagne ?

Écrit par Lepetitjournal Francfort
Publié le 3 juillet 2016, mis à jour le 3 juillet 2016

Les appels à rester dans l'Union européenne n'ont pourtant pas manqué. A plusieurs reprises, toute une partie du peuple d'outre-Rhin a demandé au Royaume-Uni de ne pas voter pour un Brexit. Mais à en croire le résultat du référendum le vendredi 24 juin, ces élans de solidarité n'ont pas suffi pour convaincre les eurosceptiques anglais. Une défaite amère de l'Union européenne vu d'Allemagne.

En Allemagne, nombreux sont ceux qui désapprouvent le choix du peuple anglais lors du référendum du jeudi 23 juin, dont les résultats ont été connus le vendredi 24 juin. La majorité des Allemands et des résidents étrangers à Francfort ne voit aucun avenir pour un Royaume-Uni en dehors de l'Union européenne.

Beaucoup craignent de voir le pays s'effondrer d'ici quelques années et l'Union européenne fonctionner au ralenti sans les Anglais. Pour d'autres, plus minoritaires, c'est l'heure de jubiler de cette victoire des eurosceptiques et ils n'attendent plus qu'à pouvoir s'exprimer à leur tour, dans leurs pays respectifs, sur la question de l'Union européenne.

Le Brexit, une déception pour certains?

"Ils en paieront le prix" annonce sèchement Viktor. "Depuis qu'ils ont voté pour leur référendum, je suis tous les jours toute l'actualité autour du Brexit. Et il suffit de voir comment tout est déjà en train de s'effondrer même pas une semaine après le vote, pour imaginer ce qui les attend". Pour cet agent immobilier, l'Angleterre est au bord du gouffre.

Pour Omar, les "Brexiters" viennent tout simplement de couler leur pays. "Ils ne se rendent pas compte dans quel marasme économique ils se sont plongés. Ils viennent de quitter la première puissance économique mondiale. Et maintenant, ils vont se retrouver seuls face à la mondialisation. L'Angleterre, elle ne vaut plus grande chose sans l'Union européenne. La City risque de perdre plus d'un tiers de son activité."

Matthias, lui, pense que le Royaume-Uni ne sortira, en réalité, jamais de l'Union européenne. "Un référendum n'est qu'un avis consultatif du peuple, rien d'autre. Pour que le Royaume-Uni sorte de l'Union, il va devoir entamer la procédure de retrait prévue à l'article 50 du traité sur l'Union européenneexplique-il. Matthias partage ensuite son analyse de la situation : "David Cameron ayant démissionné, c'est au prochain premier ministre que reviendra la tâche de décider de la procédure de retrait. Or, personne n'a envie d'être celui qui plongea l'Angleterre dans le chaos".

Chez certains s'est même formée une ranc?ur envers les Anglais. "Ça ne m'étonne pas d'eux, en fin de compte. Ils n'ont jamais aimé l'Union européenne car ils se sont toujours pensés supérieurs au reste de l'Europe. Ils pensent pouvoir se débrouiller seuls ? Et bien qu'on les laisse, eux et leur orgueil. On en reparle dans deux ans, quand ils ne reconnaîtront même plus leur propre pays" s'énerve Annie.

? et une victoire pour d'autres

Cependant, tous ne sont pas contre le Brexit. Même en Allemagne existent certains eurosceptiques partisans du départ du Royaume-Uni. Pour Noémie, l'Union européenne est un danger pour la souveraineté de ses Etats membres. "J'ai été élevée dans une famille fermement contre l'Union européenne. Et quand j'expliquais aux autres mon opinion, tout le monde me riait à la figure" se souvient-elle. "Sauf qu'aujourd'hui, c'est à mon tour de rire. L'Union pose un problème de souveraineté. Aujourd'hui, la France ne peut plus faire ce qu'elle veut sans l'accord de Bruxelles. Elle ne peut plus décider de ses politiques économiques, sans que l'Union européenne, avec l'Allemagne derrière, ne passe son temps à lui prôner plus de rigueur. Il faut quitter l'Union européenne, et bon débarras" conclut la jeune étudiante en pharmacie.

Parisien, Gilles, lui, voit en l'Europe un autre problème : celui du contrôle (ou non-contrôle) des frontières.  "J'ai été agressé par un migrant et après ce qui m'est arrivé, je serais le roi des imbéciles si j'applaudissais l'Union Européenne, qui a supprimé nos frontières nationales et appelé à l'arrivée massive de migrants. Même si l'Union européenne apportait avant la prospérité, ce qui est aujourd'hui exactement le contraire avec le chômage, la précarité, on dirait non quand même à l'UE dans le cas d'un référendum car elle apporte l'insécurité" critique-t-il. "Et la vie, ce sera toujours plus important que le fric. À quoi bon avoir un travail et un bon niveau de vie si c'est pour risquer sa vie au coin de la rue ? Je suis personnellement content de ne pas avoir été planté par mon migrant et donc d'être encore en vie pour pouvoir le dire."

Félix Mazet (www.lepetitjournal.com/francfort), lundi 4 juillet 2016

Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter
Suivez-nous sur facebook
Suivez-nous sur twitter

 

 

lepetitjournal.com Francfort
Publié le 3 juillet 2016, mis à jour le 3 juillet 2016

Flash infos