

Les célébrations commémorant le cinquantenaire du traité franco-allemand de l'Élysée ont débuté ce dimanche 8 juillet à Reims en présence d'Angela Merkel et François Hollande. Nouvelle plaque sur le parvis de la cathédrale, mais pas de messe cette fois-ci! Petit rappel historique et détails des festivités
La première plaque sur le parvis de Notre-Dame de Reims (ALT/www.lepetitjournal.com/francfort)
A l'initiative de la mairie de Reims la Chancelière allemande et le Président français ont dévoilé sur le parvis de la cathédrale de Reims une plaque en allemand, pendant de celle gravant dans la pierre il y a tout juste cinquante ans la phrase du général de Gaulle à l'archevêque Marty : "Excellence, le chancelier Adenauer et moi-même venons dans votre cathédrale, pour sceller la réconciliation de la France et de l'Allemagne, Charles de Gaulle, dimanche 8 juillet 11h02." Un détail crucial de l'histoire franco-allemande scellé uniquement en français, l'affront est corrigé?
A l'époque, les deux hommes d'Etat s'étaient déjà rencontrés à plusieurs reprises, une première fois à l'automne 1958, mais aussi lors du séjour de Konrad Adenauer en France du 2 au 8 juillet 1962. Le dernier jour de cette visite les deux dirigeants de ces pays qui se sont affrontés trois fois en moins d'un siècle, scellent à Reims la réconciliation franco-allemande. Après la célébration du Te Deum dans la cathédrale Notre-Dame de Reims, la plus célèbre des poignées de main mène à la signature du traité de coopération franco-allemand, dit Traité de l'Elysée, le 22 janvier 1963.
Quelques jours auparavant le président français aurait répondu à Alain Peyrefitte, alors secrétaire d'Etat à l'information, qui lui demande "quel sera le moment fort" de la visite d'Adenauer : "Ce sera Reims, évidemment, le dernier jour. Reims, la ville martyre de la Première Guerre, et qui a reçu la reddition de l'armée allemande à la fin de la Seconde. Mourmelon où défileront ensemble, pour la première fois dans l'histoire, des troupes françaises et allemandes, dans cette plaine où nos armées se sont tant cognées, et où la bataille de la Marne a sauvé la France. La cathédrale, qui a été presque complètement détruite par les Allemands ; cette cathédrale où étaient sacrés nos rois, où Jeanne d'Arc est venue pour couronner ce pauvre Charles VII. Ces lieux où Clovis a été baptisé, où l'on peut dire que la France aussi a été baptisée." Quelles symboles de réconciliation pourrait-on dire à la lecture de ces lignes aujourd'hui! Mais à l'époque tout le monde ne sourit pas lors de la réception qui suivit la messe. La deuxième guerre mondiale est finie depuis moins de vingt ans et cette poignée de main annonce une coopération accrue entre les deux "ennemis héréditaires" notamment dans les domaines des relations internationales et de la défense. Mais l'histoire a oublié ces anecdotes et le traité de l'Elysée fournit, depuis un demi-siècle, la base de l'amitié franco-allemande.
Réunion des parlements français et allemands à Berlin
La commémoration du 50e anniversaire de ce texte s'étend sur une année entière. À côté des nombreux événements organisés un peu partout en France comme en Allemagne, plusieurs temps forts rythmeront ce jubilé. Le 22 septembre, une grande cérémonie se tiendra à Ludwigsbourg (Bade-Wurtemberg) pour célébrer le 50e anniversaire du discours de de Gaulle à la jeunesse allemande. Puis viendra le grand jour, le 22 janvier 2013. Les festivités se tiendront à Berlin et associeront les parlements français et allemand. Enfin, le 5 juillet 2013, Paris accueillera les célébrations du 50e anniversaire de l'Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ). La création de cet organisme a été l'une des premières réalisations du traité.
Lors d'un point de presse commun à Paris mi juin, Michael Link, ministre allemand des Affaires Européennes et Bernard Cazeneuve, son homologue français, ont souligné leur intention de rendre ainsi hommage au travail mené ensemble par la France et l'Allemagne depuis 50 ans, mais aussi approfondir encore plus les relations entre ces voisins. "Il s'agit de définir des sujets pour les 50 prochaines années de notre coopération, notamment parmi ceux que le Président de la république a évoqué récemment : la jeunesse, la culture", a expliqué Bernard Cazeneuve. Pour cela, il faut selon Michael Link: "engager dans la célébration de ce jubilé le monde de la culture, du sport, bref la société civile dans son ensemble." Les deux ministres veulent travailler avec les collectivités territoriales pour accompagner les nombreuses initiatives de célébration du jubilé, ainsi qu'avec les associations et traditionnels comités de jumelage.
Anne Le Troquer (www.lepetitjournal.com/francfort) Lundi 9 juillet 2012{jcomments on}












