Un nom, mais plusieurs visages. Voilà qui décrit à merveille Sachsenhausen, un quartier tellement pluriel que chacun lui associe une image très personnelle.
Un quartier caméléon
Que l'on soit rompu à la vie francfortoise depuis des années, que l'on ait séjourné dans cette ville le temps d'un semestre d'études ou que l'on soit venu y passer un simple week-end en amoureux, quelques heures passées à déambuler dans les rues du plus grand quartier de Francfort laisseront des images et des souvenirs propres à ce que chacun sera venu y chercher. Un quartier qui possède de multiples couleurs et apparences. Et qui en change à dessein pour satisfaire chaque badaud qui arpente ses rues. Un quartier caméléon, en somme.
Grâce à sa "rive des musées" (das Museumsufer), la première richesse de Sachsenhausen réside sans nul doute dans la culture. Les treize puits de savoir qui se succèdent le long du Main résonnent en effet comme autant d'appels, pour les passionnés ou les curieux, à venir se perdre, des heures durant, dans le dédale de connaissances et d'anecdotes qu'ils renferment. Bien que dominés par l'architecture fascinante du Städel, un des musées d'art les plus reconnus d'Allemagne, d'autres, comme les musées d'architecture ou de la communication, tentent avec succès de se faire une place dans le paysage du Schaumainkai.
L
A plusieurs centaines de mètres, les quatre syllabes magiques de Sachsenhausen évoquent aux fêtards, rêveurs, une réputation sulfureuse et des souvenirs de nuits sans fin passées dans le Vieux Sachsenhausen, à se laisser tenter par ses bars et discothèques, au gré des envies et des folies. Ceux-là voient dans ce quartier la couleur de la fête, celle qui permet de couper du rythme quotidien, et qui n'a d'autre raison d'être que de vivre l'instant présent, sans se soucier du mal de tête du lendemain. C'est aussi dans ces petites rues étroites que les touristes à la recherche de spécialités locales se laissent souvent tenter par un Bembel d'Apfelwein. Comme pour leur rappeler de se méfier de cette boisson, une représentation de Frau Rauscher, dont la légende du 19ème siècle ne dit toujours pas si sa bosse venait d'une dispute conjugale ou d'une chute due à l'Apfelwein qu'elle aimait consommer, envoie parfois des jets d'eau sur les passants surpris, dans un recoin de la Klappergasse.
Mais outre les férus de culture et les accros à la fête, le quartier "Dribb de Bach" (de l'autre côté du Main, en dialecte hessois) peut également s'adapter aux amateurs de shopping grâce aux atouts de sa fameuse Schweizer Strasse, ou convenir aux amoureux de la nature, avec le vert de ses parcs et forêts du sud. Sachsenhausen, un caméléon qui a donc plus d'un tour dans son sac !
(Photos CT lepetitjournal.com/francfort)
Yohann Leclerc (www.lepetitjournal.com/francfort), jeudi 21 avril 2016
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