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QUAND LES LANGUES SE DELIENT – "L'école buissonnière..."

Écrit par Lepetitjournal Francfort
Publié le 12 septembre 2016, mis à jour le 6 octobre 2016

C'est la rentrée et bon gré mal gré, les enfants ont repris le chemin de l'école. À cette occasion, lepetitjournal.com/francfort vous invite à retrouver quelques expressions et anecdotes qui ne figurent pas forcément dans les livres scolaires.

(
Photo MG)

La photo de classe

Les grandes vacances sont finies. Équipés de leur cartable lourd de fournitures scolaires, les élèves se retrouvent réunis dans la cour de l'école au premier jour de la rentrée. Ça crie, ça rit, ça pleure, ça chahute. Certains retrouvent leurs camarades alors que d'autres cherchent désespérément la main d'un grand frère ou d'une grande s?ur pour se donner du courage. Pour les écoliers français, pas de "Schultüte" (sorte de pochette surprise qui accompagne les enfants allemands à la rentrée en CP), mais l'incontournable photo de classe pour tous, comme nous le rappelle le Petit Nicolas : "Ce matin, nous sommes tous arrivés à l'école bien contents, parce qu'on va prendre une photo de la classe qui sera pour nous un souvenir que nous allons chérir toute notre vie, comme nous l'a dit la maîtresse. Elle nous a dit aussi de venir bien propres et bien coiffés." (Le Petit Nicolas, de Jean-Jacques Sempé et René Goscinny, 1960. Chapitre 1 : Un souvenir qu'on va chérir). 

Du cancre au génie

"Le premier de la classe ignore le plaisir que prend le cancre à regarder par la fenêtre.", Robert Doisneau (Un certain Robert Doisneau, 1986). Une fois installés dans la routine de l'année scolaire, les enfants se répartissent petit à petit en groupes bien distincts : les bons et les mauvais élèves. Dans la catégorie des bons, on retrouve l'éternel premier de la classe, souvent chouchou de la maîtresse qui s'attire l'admiration de certains mais surtout les railleries des autres. Dans la catégorie des mauvais (pas toujours si mauvais que ça d'ailleurs mais trop souvent laissés pour compte), on trouve l'autre cas extrême, le superlatif du mauvais élève : le cancre (élève paresseux et nul selon la définition du Larousse). Assis au fond de la classe, c'est celui qui rêve en regardant par la fenêtre, ou bien le clown qui fait rire la classe en répondant n'importe quoi et en faisant des grimaces quand le maître a le dos tourné. Ce qui lui vaut parfois de porter le bonnet d'âne bien évidemment. Cette coiffe ridicule dont a été affublé plus d'un mauvais élève ou élément perturbateur reste le symbole d'une autre époque heureusement révolue. Non content d'humilier l'enfant en le traitant d'âne, le maître l'envoyait coiffé de ce bonnet pointu ou rehaussé de longues oreilles "au coin", c'est-à-dire exposé aux regards et moqueries de tous ses camarades. Mais l'histoire le prouve, un cancre peut s'avérer être un génie mal connu, comme Albert Einstein par exemple ou Daniel Pennac qui a d'ailleurs écrit une pièce de théâtre intitulée Le Cancre, inspirée de ses livres, Comme un roman, 1992 et Chagrins d'école, 2007.

Faire l'école buissonnière

C'est un sport pratiqué par tous les élèves un jour ou l'autre et pas seulement par les cancres. Bien plus drôle que la vraie, l'école buissonnière, c'est celle qui amène les enfants à justement ne pas aller à l'école, autrement dit à sécher les cours. Dans une vision romantique, alors que les parents les croient bien sagement assis sur les bancs de l'école, les petits galopins courent la campagne, se gorgent de fruits volés dans les vergers ou vont à la pêche à la grenouille. Bien sûr, la réalité d'aujourd'hui peut aussi nous laisser imaginer des escapades moins innocentes. Mais d'où vient cette expression ? Elle daterait du XVIe siècle, où faire l'école buissonnière signifiait au contraire aller à l'école. À cette époque, Martin Luther, père de la Réforme protestante ayant fondé sa propre église, se voit contraint de prêcher dans les campagnes et dans les bois loin des écoles des villes dirigées par le clergé. Ainsi cachés par les buissons, les adaptes de Luther peuvent suivre son enseignement dans ces écoles clandestines dites buissonnières. 

Le bonnet d'âne (Illustration © CheiNap Ang EstherLéo Gérard)

Finalement, dernier souvenir d'école, lepetitjournal.com/francfort vous propose de découvrir ou redécouvrir le très joli poème de Jacques Prévert, Le Cancre, Extrait du recueil de poèmes Paroles, 1946.

Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le c?ur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots

Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur

Marie Gérard (www.lepetitjournal.com/francfort), mardi 13 septembre 2016

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