

Les animaux qui nous entourent, qu'ils soient domestiques ou sauvages, colorent notre langage de dictons. D'une langue à l'autre, d'une culture à l'autre on retrouve parfois les mêmes sentences pleines de bon sens. Cependant les animaux qui les illustrent ne sont pas toujours les mêmes, et si elles se ressemblent, ces sentences n'ont pas toujours la même signification. Lepetitjournal.com/francfort vous propose une petite incursion dans le règne animal.
"Adieu veau, vache, cochon..." (Perrette et le pot au lait, Jean de la Fontaine). Du familier vers l'exotique. On peut être mauvais comme un teigne, avoir une faim de loup, manger comme un cochon et se coucher avec les poules; avancer à pas de tortue ou bien à pas de loup, avoir le cafard ou rire comme une hyène, prendre la part du lion, être malin comme un singe ou encore payer en monnaie de singe. Cette dernière expression viendrait du XIIIe siècle. En effet, Louis IX, roi de France plus connu sous le nom de Saint-Louis, avait décidé de faire payer une taxe à qui voulait passer le pont entre l'île de la Cité et la rue Saint-Jacques à Paris. Mais les forains et autres artistes ambulants souvent accompagnés de petits singes pouvaient se soustraire à cette taxe en faisant faire quelques tours à leur animal. Aujourd'hui, payer en monnaie de singe revient à dire tarder à payer ou pire ne pas payer du tout.
La petite bête qui monte, qui monte... Les enfants disent souvent qu'ils ont une grenouille dans le ventre quand ça gargouille et glougloute. Les Anglais et les Allemands quand ils sont enroués l'ont plutôt dans la gorge, a frog in the throat, ein Frosch im Hals, alors que dans la gorge des français c'est un chat qu'on trouve. Mais attention à ne pas confondre "donner sa langue au chat" avec "the cat got your tongue" de nos amis d'outre-Manche. En effet, l'expression française veut dire qu'on renonce à chercher la réponse ou la solution, alors que l'expression anglaise s'adresse à quelqu'un qui se tait ou reste sans parole. Quant à la queue du poisson, elle sert deux expressions communes. D'un côté on peut faire une queue de poisson, man?uvre réprimandée par le code de la route qui consiste à doubler un autre véhicule en se rabattant de trop près, de l'autre, une histoire qui finit en queue de poisson, c'est-à-dire de façon abrupte. Dans un autre registre, un mouton à cinq pattes ou un mouton noir étant des raretés, ils désignent quelqu'un de hors-norme, plus souvent de façon péjorative.
Les insectes sont aussi de la partie. Alors voici pour vous mettre la puce à l'oreille : les amoureux auraient des papillons dans l'estomac. Cette expression de langue anglaise, butterflies in the stomach, reprise en allemand, Schmetterlinge im Bauch, aurait été utilisée pour la première fois par l'écrivaine américaine Florence Converse dans son livre "House of Prayers" en 1908. Et la comtesse de Ségur, célèbre auteure d'histoires pour enfants, décrète en 1869 dans une pièce de théâtre du même titre qu'on ne prend pas les mouches avec du vinaigre !
Finalement, appelons un chat un chat, car canard boiteux ou mouton noir, il ne faut pas prendre la mouche ni essayer de noyer le poisson.
(Illustration © CheiNapAng EstherLéo Gérard)
Marie Gérard (www.lepetitjournal.com/francfort), mardi 24 mai 2016
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