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50ème Congrès de la SHMESP : « La voix au Moyen Age » 20 ans après

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© Pixabay
Écrit par Lepetitjournal Francfort
Publié le 28 mai 2019, mis à jour le 5 juin 2019

Le Congrès de la Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public (SHMESP) s'est tenu à Göttingen en 1999 sur le thème de « l’Étranger au Moyen Âge ».  L’Institut Franco-Allemand de Sciences Historiques et Sociales (IFRA-SHS) de Francfort, héritier de la Mission Française en Allemagne de Göttingen (MHFA, 1977-2009) puis de l’Institut Français d’Histoire en Allemagne (IFHA, 2009-2015) hébergé dans l’université Goethe de Francfort, accueillera, 20 ans après, le congrès annuel de la SHMESP du jeudi 30 mai au dimanche 2 juin 2019, ce qui correspondra au cinquantième anniversaire de la création de la Société.

Le thème retenu est intitulé « La voix au Moyen Âge ». Le sujet prend acte d’une histoire médiévale ouverte aux problématiques de l’oralité, au dialogue avec la musique, l’archéologie et la littérature.

Le thème proposé est intitulé « La voix au Moyen Age ». Ce titre principal n’est pas accompagné d’un sous-titre mais trois situations ou configurations principales sont comprises d’évidence dans le libellé : parler, chanter, se taire. Le choix du thème ne résulte pas uniquement de l’absence d’une entrée spécifique consacrée à la voix dans les dictionnaires usuels des médiévistes, ou dans des séries d’études où l’on s’attendrait à le rencontrer. Ce choix ne s’explique pas non plus seulement par sa nouveauté au regard des sujets couverts par les précédents congrès de la Société. Il entend aussi et peut-être avant tout prendre acte des dernières avancées et des récentes recherches consacrées à la présence et aux marques d’oralité dans l’écrit, à la musique médiévale et à sa « fabrique », au paysage sonore, aux cris et émotions, aux rythmes, aux pratiques de lecture, à la scansion et à la cantillation, aux jeux et spectacles…, bref à tous les contextes et prétextes qui produisent la voix et à ce qui est reproduit, proféré et clamé par elle, sans négliger le refus ou le renoncement à son expression dans le silence. C’est dire si l’examen d’un régime spécifique de la vocalité et de la vocalisation au Moyen Âge pourra être entrepris dans une démarche à la fois interdisciplinaire et anthropologique. Cette thématique présente également l’avantage de pouvoir être étudiée tant dans les mondes latin, musulman et juif que byzantin et pendant tout l’arc chronologique du millénaire médiéval.

Le sujet, que l’on invite à ne pas confondre avec le bruit, le son, la musique en tant que telle ou la parole articulée, même si la voix engage l’un ou plusieurs de ces aspects, couvrira toutes les formes et facettes de l’oralité vocale, forcément en tension avec sa mise par écrit. Il comprend l’ensemble des dimensions et des situations incluant le chant, la poésie déclamée, le jeu, la prédication, le sermon, l’énonciation de la parole d’autorité…, mais aussi le silence subi ou choisi, celui des moines, des anachorètes, et des blasphémateurs, des condamnés à la langue coupée, des miraculés qui retrouvent la parole, ou des sourds et muets..., tout cela dans une compréhension attentive aux problématiques du genre. Il demandera, en mariant l’étude des supports et des contenus de la voix, une approche croisant les disciplines et les méthodes, entre histoire, anthropologie, musicologie, linguistique, littérature, architecture, art et archéologie, tant il importe de ne pas détacher de l’examen et du questionnaire les espaces et les dispositifs matériels destinés à écouter, amplifier ou confiner la voix. On veillera à ne pas exclure de l’enquête une approche physique de la voix, en elle-même complexe puisqu’il n’existe pas d’organe propre à la voix ou au chant mais que cette opération fait intervenir l’appareil digestif –larynx, langue, dents, bouche… -, l’appareil respiratoire - nez, poumons, cage thoracique – et l’appareil sensitif et auditif. Or, on le sait, le Moyen Âge a produit des explications et représentations d’une physique et d’une physiologie de la voix au contact de l’âme et du corps (la voix n’est-elle pas d’ailleurs ce « lieu » où les deux s’articulent au plus juste ?) et selon une échelle de valeurs qui place l’ouïe directement après la vue parmi les cinq sens.

Plusieurs axes regrouperont la diversité des approches et des interprétations du sujet :

1. Origines, lieux et expressions de la voix (désignation, valeurs, attributs, description et fonctionnement, mais aussi reproduction et amplification, y compris dans ses aspects matériels)

2. Les autorités de la voix (au triple sens de garantie, d’authenticité et de domination)

3. Les disciplines de la voix

4.Voix et textes, ou les témoignages de la voix

Les 22 communications retenues s’organisent autour de trois grands axes : Produire, reproduire, transcrire la voix (la voix entre oral et écrit) ; La voix et le pouvoir (la voix entre ordre et désordre) ; Contrôler, moduler la voix (la voix entre le chant et le silence). Quatre collègues en poste dans des universités allemandes prendront part aux travaux. Le congrès sera ouvert en présence de la Présidence de l’Université Goethe, du Président de la Société des médiévistes allemands et de la Présidente de l’association des historiens allemands.

L’excursion mènera les congressistes à Lorsch et Spire, deux sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco, mêlant le haut Moyen Âge (Lorsch) et l’Empire classique (cathédrale de Spire, tombeaux des Saliens) ainsi que la vie des communautés juives établies en Allemagne à la fin du Moyen Âge (Spire). Les visites tourneront autour de la nouvelle ville médiévale au cœur de Francfort, du Musée Historique de la ville, des archives (Bulle d’Or) et du couvent des Carmes (cloître, réfectoire, fresques) pour le banquet du samedi soir (avec concert).

Son organisation est permise grâce au financement de l’Ambassade de France à Berlin, de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, de l’Université Goethe de Francfort et de la Fondation des soutiens et amis de l’Université Goethe.

L’entrée pour assister aux travaux scientifiques du congrès est libre, le jeudi 30 mai de 14.00 heures à 18.30 heures et le samedi 1er juin de 09.30 heures à 17.00 heures, Hörsaalzentrum 10 de l’université Goethe, campus Westend, et le vendredi 31 mai de 09.00 heures à 17.45 heures, Foyer du PA Gebäude de l’université Goethe, campus Westend, Goethe-Universität Frankfurt, Norbert-Wollheim-Platz 1, 60323 Frankfurt am Main.

lepetitjournal.com Francfort
Publié le 28 mai 2019, mis à jour le 5 juin 2019

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