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TIDIANE DIOH - "L’OIF a toujours soutenu les médias francophones"

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 4 septembre 2012, mis à jour le 21 novembre 2012


L'une des quinze priorités retenues par la Déclaration de Québec, où s'est tenu le premier Forum mondial de la langue française début juillet, est l'appui aux médias en langue française dans le monde par les pays de la Francophonie, "avec des moyens à la hauteur de leurs ambitions". Pour Tidiane Dioh, Responsable des programmes médias au sein de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), cet appui concerne aussi la presse francophone dans les pays non francophones où sa présence est indispensable pour véhiculer la Francophonie et porter le message de "résistance" à la langue dominante

Photo : D.R.

Quelle conclusion tirez-vous de la Déclaration de Québec, et notamment du soutien souhaité par l'assemblée citoyenne aux médias francophones dans le monde ?

Je ne peux que m'en réjouir, d'abord en tant que fonctionnaire de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), mais surtout en ma qualité de Responsable des programmes médias au sein de la même Organisation.  Il est tout à fait heureux et rassurant que les participants, en toute liberté, alors même qu'aucune table ronde n'était exclusivement consacrée aux médias, aient jugé utile de retenir cette résolution parmi les quinze répertoriées par le Forum. Cela montre qu'ils ont compris que sans un accompagnement important des médias francophones, point de salut, à long terme, pour la Francophonie. Car au moment où les frontières physiques se referment de plus en plus, ce sont précisément les médias francophones qui permettent, à travers l'écrit, l'écran et la toile, de faire entendre la voix de la Francophonie, de faire germer ses concepts, de faire migrer ses idées. Surtout lorsque ces médias évoluent dans un environnement où le français est langue minoritaire.


Quels sont les moyens dont dispose l'Organisation internationale de la Francophonie pour soutenir la presse francophone dans le monde, et notamment dans les pays membres où la langue française est minoritaire, comme dans les pays d'Europe de l'Est ou d'Asie du Sud Est ?

L'OIF, depuis plusieurs décennies, développe des actions qui englobent tous les domaines des médias. Nous sommes partis de la création de radios communautaires dans les années 80, pour ensuite nous intéresser à l'émergence de la presse écrite et des télévisions privées, dans le sillage de la poussée démocratique des années 90, avant d'épouser, au début des années 2000, les contours des évolutions technologiques marquées notamment par l'arrivée d'Internet et l'ère du numérique. Sans oublier les agences de presse que nous avons remises au c?ur du système informationnel des Etats membres. Pour ce qui concerne la presse francophone éditée dans les pays où le français est langue minoritaire, nous avons anticipé sur d'inévitables évolutions, en mettant en place, dès le début de l'année 2012, un Plan spécial d'aide destiné à ces journaux. Ce plan est issu des conclusions de la rencontre qui a réuni à Bucarest en décembre 2011 tous les acteurs intéressés par la question. Et cette rencontre de Bucarest se tenait au lendemain de la disparition du journal Cambodge Soir Hebdo, entreprise dans laquelle l'OIF avait massivement investi pour un résultat mitigé.


Quelles sont les actions que vous comptez mettre en place au sein de l'OIF pour influencer les Etats membres à plus s'impliquer pour soutenir la presse francophone ?

L'OIF ne peut pas, par définition, contraindre les Etats membres à aller dans une direction ou dans une autre. Toute action de l'OIF, dans le domaine des médias mais aussi dans d'autres domaines, est destinée à accompagner les politiques nationales que mènent les Etats. Notre rôle consiste à éclairer la lanterne des Etats, à apporter notre expertise propre, à mener des actions de plaidoyer, par exemple en faveur de la liberté de presse, à mettre en réseau, à consolider les associations de professionnels des médias, à équiper et conseiller les instances d'autorégulation et de régulation des médias, à former des journalistes, à réhabiliter les agences de presse? Il est souvent arrivé qu'une de nos initiatives serve de modèle aux Etats. Ainsi, notre Fonds d'appui à la presse francophone qui a soutenu plus de 130 journaux dans le monde a été dupliqué dans nombre de pays.
Propos recueillis par Philippe Plénacoste de la Revue Gavroche, mercredi 5 septembre 2012

 

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Publié le 4 septembre 2012, mis à jour le 21 novembre 2012

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