S'installer à l'étranger est loin d'être une chose facile. C'est même un travail de longue haleine qui se prépare à l'avance. A travers son ouvrage Réussir sa vie d'expat', Magdalena Zilveti Chaland, psychologue et coach de vie basée en Californie, propose de comprendre l'impact psychologique de l'expatriation sur l'individu.
Beaucoup d'ouvrages s'intéressent à la partie pratique et matérielle d'un projet d'expatriation. De son côté, Magdalena zilveti Chaland, psychologue et coach de vie, s'est penchée sur la question émotionnelle qu'implique une installation à l'étranger. « C'est un guide de compréhension. Il y a quelque chose de pratique et réel avec pas mal de témoignages qui illustrent ce qui se passe vraiment » explique l'auteure. Un guide donc pour une meilleure appréhension du voyage sur le plan psychologique. Selon elle, pour mieux gérer le départ vers l'étranger il faut s'adapter rapidement, apprendre la langue et avoir des activités personnelles afin de se rapprocher de la culture du pays dans lequel on vit. « Il faut être le plus ouvert possible et essayer de limiter un maximum les préconçus. Il faut se définir un projet personnel ».
Car les plus grandes difficultés ne sont pas matérielles, comme perdre un container ou une valise en route, mais bien dans l'appréhension psychologique globale : « La première difficulté va être liée à la nostalgie. Cela peut être familial mais aussi dans le manque de référence culturelle. L'autre grande difficulté va être de construire son "chez soi" à l'étranger. On se sent finalement un peu trop de passage donc on n'arrive pas à se poser et à grandir avec cette expérience » souligne Magdalena.
Les phases de l'expatriation
L'expatriation se fait en plusieurs phases. Lorsque l'on arrive, il y a l'excitation de l'arrivée, la découverte d'un nouveau pays. Ensuite vient l'installation réelle dans ce nouvel environnement et vient la fin du « rêve ». Enfin, suit la phase d'adaptation et donc de stabilisation. Pour gérer au mieux ces différentes phases, il faut avoir la capacité d'analyser les difficultés et de rebondir comme l'explique l'auteur elle même : « C'est ce que j'appelle l'intelligence nomade, c'est à dire la capacité à gérer au mieux les moments d'incertitude et de flottement donc passer d'un endroit à un autre. Cela peut être géographique ou émotionnel ».
Pour les enfants qui partent avec leurs parents, c'est autre chose. L'auteur explique que tout est lié aux parents, leur seul repère. S'ils sont stressés et angoissés cela va se répercuter directement sur l'enfant qui ne comprend pas très bien ce qu'il se passe. « Les trois âges qui sont vraiment difficiles sont sept, treize et dix huit ans parce que ce sont des âges de changements majeurs » souligne l'auteure. En effet, à sept ans l'enfant commence à se construire, à avoir des copains ; changer d'environnement, d'école et donc d'amis peut le déstabiliser. Il en est de même pour les enfants de treize ans qui entrent dans l'adolescence. Pour les jeunes adultes de dix huit ans, c'est une période de départ, généralement pour les études donc une période où l'on quitte le cocon familial.
L'expatriation est un gros morceau c'est pourquoi il faut la murir et bien se préparer avant le départ : « L'expatriation c'est génial, c'est super mais ce n'est pas évident. Mais lorsqu'on est prêt pour cela, c'est une expérience extrêmement enrichissante ». Parole d'expat.
Laetitia Limmois (www.lepetitjournal.com) mercredi 28 octobre 2015 (réédition)