Édition internationale

ANTOINE GRASSIN – "Etre le premier contact avec les étudiants"

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 janvier 2016

 

Antoine Grassin est le directeur général de Campus France, l'organisme public dont les principales missions sont la promotion de l'enseignement supérieur français à l'étranger, l'accueil des étudiants étrangers en France et la gestion des boursiers des gouvernements français et étrangers. Campus France est placé sous la double tutelle du Ministère des Affaires étrangères et du développement international et du Ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Ses missions sont d'autant plus importantes dans un contexte de hausse de la mobilité internationale avec 4 millions d'étudiants en mobilité aujourd'hui, dont 300.000 étudiants étrangers accueillis en France.

Lepetitjournal.com : Quelles sont les missions et objectifs de Campus France ?

Antoine Grassin :Campus France est l'établissement public qui est placé sous une double tutelle, celle du Ministère des Affaires Etrangères du développement international et du Ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche.

Nous sommes le premier contact avec les étudiants étrangers ayant un projet universitaire en France, afin de les orienter et les conseiller que ce soit pour préparer leur dossier de candidatures ou de demande de visa qui sera examiné par le consulat Avec 230 salariés en France, nous effectuons une promotion à l'étranger de l'enseignement supérieur français et représentons la France dans des salons, ce qui représente 46 grandes manifestations par an dans le monde. Notre action est relayée dans 116 pays par les espaces de Campus France.

Notre seconde mission est la mise en place et la gestion de programmes de bourse. Nous gérons aussi bien des programmes de bourse financés par des pays étrangers, comme le Brésil avec son programme « Science sans frontières » que des bourses du gouvernement français. Au total, nous gérons 25.000 dossiers, dont 50% sont financés par le gouvernement français. Nous travaillons en partenariat avec les universités et les grandes écoles, par le biais du Forum Campus France auquel adhèrent plus de 300 établissements d'enseignement supérieur.

Ciblez-vous des zones géographiques ?

Une zone est plus dynamique, il s'agit de l'Asie. Les étudiants asiatiques sont de plus en plus nombreux sur le terrain de la mobilité internationale. Nous centrons donc nos actions de promotion sur l'Asie et développons notre réseau d'espaces là-bas. Ainsi, chaque année, deux à trois manifestations sont organisées en Inde et en Chine. Une autre zone est en expansion : l'Amérique du Sud, bien qu'il s'agisse d'un réservoir plus petit. Ce continent manifeste un grand intérêt pour la France. De nombreux francophones mais aussi francophiles sont sur place. Les zones francophones sont naturellement très représentées parmi les étudiants étrangers en France.

Existe-t-il une sectorisation en terme de filières d'étude ?

La France est avant tout reconnue pour la qualité de ses diplômes. C'est un enseignement de notre étude sur l'image et l'attractivité de la France auprès des étudiants étrangers de novembre 2013 (En savoir plus ici). Grâce au poids de son histoire, de sa culture, mais également grâce à son rang sur la scène internationale le pays bénéficie d'une reconnaissance à l'étranger. Certaines disciplines jouissent d'un rayonnement particulier comme la santé et les sciences de la vie, les mathématiques ou encore la physique des particules. Les écoles de management, bien classées au niveau européen, sont également attractives.

Le critère financier n'est quant à lui pas déterminant. S'il est vrai que les études en France sont presque gratuites pour les étudiants, à l'université notamment, le coût de la vie est cher. La France fait partie, selon l'étude « Value of Education » d'HSBC, des dix premiers pays où la vie est la plus chère.

Essayez-vous d'attirer les élèves dès l'obtention de leur baccalauréat ou ciblez-vous davantage les élèves en Master ?

crédit photo : Campus France
Nous essayons bien sûr d'attirer les bacheliers des Lycées Français à l'étranger afin qu'ils démarrent leur cursus en France. Néanmoins, pour bien des raisons, l'envoi de jeunes après le baccalauréat est difficile. Le Master reste alors une possibilité. Nous développons notamment des partenariats interuniversitaires pour faciliter l'accès en Master.

Il faut également savoir que tous les pays ne disposent pas du système LMD (Licence-Master-Doctorat) mis en place en Europe. Certains pays formulent également le besoin de renforcer leur enseignement secondaire, car un niveau trop faible limite leurs possibilités d'accès à certains secteurs d'étude.

Concernant la langue d'enseignement, si l'enseignement en anglais est un tremplin, le français constitue-t-il un frein à l'accueil des étudiants ?

L'enseignement en anglais, s'il limite les barrières à l'entrée, ne constitue pas un élément d'attractivité. Les étudiants qui viennent en France cherchent à s'imprégner de la culture française et à apprendre le français. D'autant plus que les étudiants ne maîtrisant pas le français à leur arrivée peuvent prendre des cours en anglais tout en apprenant le français en parallèle. L'apprentissage d'une langue supplémentaire est toujours un vecteur d'attractivité.

La politique française d'obtention des visas est-elle favorable à l'accueil des étudiants étrangers ?

Les choses sont faites de manière à ce que les titres de séjour soient délivrés dans de bonnes conditions. La visite médicale à l'entrée reste obligatoire, pour des raisons de sécurité sanitaire. Il y a également un projet de loi qui est en discussion, et qui souhaite assouplir les conditions d'entrée et de séjour. Cette volonté d'ouverture du Gouvernement, la conjoncture est favorable. Le seul bémol est la conversion difficile des visas d'études en titre de travail pour les diplômés qui restent travailler en France.

Quelles sont vos actualités ?

Campus France a mis en place le site France Alumni (à retrouver ici) pour les anciens étudiants venus étudier en France. L'adhésion à la plateforme est plutôt bonne, nous attendons 10.000 adhérents courant avril. Cela nous permet de garder un lien avec nos étudiants. Nous avons ouvert une quarantaine de sites et espérons en ouvrir une cinquantaine d'ici à fin 2015. En 2015 nous souhaitons axer notre travail sur la recherche. Nous voulons promouvoir la recherche en France et mieux faire connaitre la possibilité d'effectuer un doctorat en France. Pour cela nous organisons les premières Rencontres de la Recherche et de l'Innovation les 18 et 19 mai prochain à l'UPMC Sorbonne Universités. Enfin, nous voulons améliorer l'accueil des étudiants, boursiers mais pas seulement. Campus France a pour vocation de les guider en amont lorsqu'ils préparent leur départ, mais aussi sur place. Nous aimerions fédérer les acteurs organisant leur accueil afin de simplifier la démarche administrative.

Propos recueillis par Hervé Heyraud et Mélanie Volland (lepetitjournal.com) jeudi 26 mars 2015

En savoir plus sur campus France : www.campusfrance.org

logofbinter
Publié le 30 mars 2015, mis à jour le 13 janvier 2016
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