Édition internationale

RÉSILIENCE – Patrick Bourdet, de l’indigence à la présidence d'Areva Med aux Etats-Unis

 

Après une enfance vécue dans l'extrême pauvreté, entre un père décédé et une mère alcoolique, Patrick Bourdet s'est forgé tout seul. Il est aujourd'hui PDG d'Areva Med, la filière médicale de la compagnie, aux Etats-Unis. Découverte du parcours impressionnant de celui qui n'a jamais renoncé 

Patrick Bourdet n'a pas connu une tendre enfance. Son père décède alors qu'il a seulement quatre ans, sa mère est alcoolique et ils vivent dans une cabane dans les bois, sans électricité, pour ne pas payer de loyer. A 16 ans, il quitte le domicile familial et est placé en famille d'accueil. Il enchaine dès 17 ans les petits boulots, déterminé à donner un tout autre sens à sa vie.

Des petits boulots à la direction d'AREVA Med, un parcours impressionnant

Comment passe-t-on de l'un à l'autre ?  « Sans jamais renoncer » vous répondra sans doute Patrick Bourdet, lui qui décrit son parcours comme « fait de curiosité, d'audace et animé par l'envie de découvrir. J'étais initialement titulaire d'un CAP de mécanicien auto, j'ai poursuivi pendant de nombreuses années des études en parallèle de mes activités professionnelles (CNED, GRETA, ESC?) ». Il a en effet effectué ses études « sur le tard », ce qui donne à sa formation « un côté hybride ». Faire des études était pour lui la seule façon de sortir de la précarité.

Même s'il avoue que cela n'a pas toujours été facile, il ne peut être que fier du chemin parcouru. « Le système est bien sûr assez coopté et étant plus jeune je dois dire que ça n'a pas été évident. L'atypisme a un coût. Cependant, aujourd'hui il s'agit d'un avantage ».

C'est à la fin des années 1980 qu'il rentre chez Areva. Il découvre l'expatriation en 2005, envoyé aux Etats-Unis par sa société. « Lorsqu'avec le groupe AREVA nous avons commencé à nous projeter dans le développement de traitements anticancéreux, nous avons rapidement constaté que les ressources étaient plus importantes aux USA ». Son départ est motivé par une innovation : « l'idée d'extraire un métal rare des procédés de l'usine AREVA de la Hague pour en faire un traitement médical fut récompensée dans le cadre d'un challenge mondial d'innovation ».

Un homme à l'écoute et désireux d'aider les autres

Patrick Bourdet (photo DR), après avoir trimé pour obtenir sa place et la reconnaissance qui en découle est désireux d'aider les autres à accéder à la situation à laquelle ils aspirent. Il a notamment obtenu un diplome d'Executive Coach a HEC Paris : « Le développement des personnes est un sujet passionnant et j'ai voulu compléter mon expérience managériale par des apports et des connaissances fondamentales dans ce domaine essentiel. Ce cursus très engageant à HEC Paris m'a d'ailleurs donné envie d'aller encore plus loin et je suis devenu gestalt-thérapeute, grâce à des formations longues à Cleveland-Ohio et Paris ».

Patrick a également publié un livre, Rien n'est joué d'avance, paru chez Fayard, qui témoigne de son expérience exceptionnelle. « La distance amplifie parfois les phénomènes et, depuis les USA, je croyais percevoir certaines ??tensions'' en France. J'ai voulu par cet humble témoignage, apporter ma petite contribution pour « lutter contre le marasme ambiant » dit-il. Un beau clin d'?il à tous ceux qui l'ont soutenu et à tous ceux qui pourrait être inspirés par son histoire. « Cette si belle humanité en nous tous ne demande qu'à s'exprimer quand nous lui en offrons la possibilité » complète Patrick. C'est aussi pour témoigner que Patrick s'est présenté aux Trophées des Français de l'étranger organisés par lepetitjournal.com : « notre pays « produit » de formidables et nombreux personnages, courageux, déterminés, capables eux aussi de vaincre l'adversité (y compris celle du moment), par l'engagement, la persévérance et la mobilisation. Ainsi mon histoire est certes singulière, mais peut-on vraiment la qualifier d'exceptionnelle ? Quoiqu'il en soit, je vois ma « réussite » dans le sentiment de liberté qui m'anime, que je souhaite à tous, et sans lequel ni confiance ni audace ne sauraient advenir. Et si ma détermination de toujours et mes actions pouvaient contribuer, ne serait-ce qu'un peu, à donner espoir à certains traversant une période difficile et modestement participer au rayonnement de la France, alors j'aurais le sentiment d'?uvrer moi aussi aux avancées de notre pays

« Après huit ans aux USA, il est temps de rentrer chez moi »

Patrick Bourdet a énormément apprécié ses huit années aux Etats-Unis. Il ressort « nourri de cette formidable expérience, de cette chance d'avoir vécu différemment et d'avoir tellement appris ». Il a notamment apprécié la relation au risque des Américains, bien différente de celle que nous avons en France. « Cela permet d'acquérir facilement une certaine confiance et donne place à l'audace. On peut dire que cela donne des ailes ». Il se réjouit tout de même de rentrer prochainement en France, un pays dans lequel il a davantage de proches qu'en Amérique. « Et puis, huit ans ce n'est pas rien ! », rappelle-t-il.
Cette fois encore, le départ est motivé par des raisons professionnelles. C'est en effet, « une demande de la direction générale de l'organisation. AREVA Med ne cesse de progresser, des perspectives nouvelles se dessinent partout, le repositionnement en France sera parfait à ce stade ». Il envisage donc sereinement son retour, lui qui estime « qu'investir [son] énergie en France est une très bonne chose ».

Quant à repartir plus tard à l'étranger, c'est une option qu'il envisage. « On ne sait jamais de quoi l'avenir sera fait. Cela ne m'étonnerait pas d'être amené à voyager encore. Si c'était le cas, si on me demandait de repartir, je réfléchirais ».

Mélanie Volland (www.lepetitjournal.com) jeudi 30 avril 2015 (réédition)

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