Le PVT ? Premier pas vers l'expatriation, le Programme Vacances Travail séduit de plus en plus de jeunes qui veulent goûter aux joies de la mobilité internationale. Certains l'envisagent comme une année sabbatique et d'autres comme une expérience purement professionnelle. Et chaque année les consulats sont pris d'assaut . Témoin de ce succès, le site PVTistes.net créé en 2005 a vu sa communauté croître progressivement jusqu'à 85.000 membres aujourd'hui.
Le Programme Vacance Travail (aussi appelé Visa Vacances Travail ou Working Holiday Visa) est un visa permettant de voyager dans un pays pendant un an et d'y travailler. Sept pays (Argentine, Australie, Canada, Corée du Sud, Hong Kong, Japon, Nouvelle Zélande) ont déjà signé ce type d'accords avec la France et d'autres sont à prévoir. A chaque fois, une même initiative : partager des expériences, échanger ses forces vives et offrir à la jeunesse une solution facile pour se lancer dans le monde professionnel en découvrant le monde. L'obtention du PVT est relativement aisée. Ainsi, pas de concours ni de sélection : dans la limite des places disponibles tout le monde est pris. C'est à ce titre une occasion en or pour épaissir un CV faiblard d'une expérience à l'étranger.
Le PVT à la carte
Chaque PVT est marqué de modalités particulières, négociées à la signature, elles font de chaque départ une expérience unique. Explications. Les destinations les plus prisées par les jeunes Français sont l'Australie et le Canada, mais si l'une est très propice aux road-trip et aux travaux saisonniers, l'autre est un excellent tremplin vers un CDI et peut-être une expatriation durable. En effet, en Australie, les PVTistes ne peuvent pas travailler plus de six mois avec le même employeur, ce qui pousse à une certaine mobilité. Ils sont donc nombreux à faire le tour du pays en mini-van et à trouver des petits jobs de cueillette ou autres. Ce PVT australien est le seul renouvelable une fois, mais les conditions pour le transformer en visa de travail permanent sont très strictes. A l'inverse, le Canada - et en particulier le Québec - offre un environnement de travail relativement facile d'accès pour les jeunes hexagonaux et différentes procédures permettent ensuite de prolonger son séjour. Au Japon, le coût de la vie est tel que les PVTistes ne se déplacent quasiment pas. Et à l'inverse, la gratuité du PVT argentin et la facilité de déplacement en Amérique latine en font une solution idéale pour voyager et découvrir la région.
PVTistes.net est né il y a huit ans de l'initiative de Mathieu Lam. Alors qu'ils passent leur été 2005 en PVT au Canada, il réalise avec Julie Meunier la co-fondatrice, que les informations sur le programme vacances travail sont éparpillées entre les consulats. Ils créent alors un site afin de réunir toutes les informations possibles et imaginables : les formulaires d'inscription officiels comme les conseils pratiques. S'ajoute à cela l'ambition de regrouper une communauté jusque là insaisissable. Mission réussie pour Mathieu et Julie puisqu'aujourd'hui près de 85.000 membres sont inscrits sur le site qui est devenu une véritable référence pour préparer son PVT. De la préparation du voyage aux petites annonces d'appartement ou de mobilier, le forum est devenue une plateforme d'échange phénoménale où s'organisent même des soirées pour aider l'intégration sociale sur place. Un tel engouement laisse deviner le fort manque qu'a su pallier PVTistes.net
Un engouement irrésistible
|
"BARREZ-VOUS" - Les Français doivent-ils apprendre l'expatriation ? Peut-être vous souvenez-vous de cette tribune parue en septembre 2012 dans Libération, elle s'appelait "Jeunes de France, votre salut est ailleurs : barrez vous !". Rédigée par le rappeur Mokless, le journaliste Mouloud Achour et l'intriguant communicant Félix Marquardt, elle exhortait la jeunesse française à mettre le nez dehors, à rouler sa bosse hors de France. Ce dernier a remis le couvert sur le site du New York Times en juin dernier, c'est l'occasion de mettre à plat les principaux arguments de ce débat récurrent. |
L'équipe qui travaille sur le site est entièrement composée d'anciens PVTistes, ils connaissent leur sujet et savent quels sont les besoins selon les destinations. C'est un des succès du site qui bénéficie également de la vague d'intérêt pour l'expatriation. Exode pour certains, profit de la mondialisation pour d'autres, cette mode de l'expatriation chez les jeunes se ressent par l'augmentation constante depuis quelques années du nombre d'Erasmus, de PVT, de VIE (Volontariat International en Entreprise) et enfin l'augmentation du nombre d'expatriés.
Il faut le voir pour le croire : en quelques heures dès l'ouverture des inscriptions, les programmes vacances travail proposés par l'ambassade canadienne ont été pris d'assaut. Le Canada fixe en effet un quota annuel de 6.750 dossiers. En 2012, il a fallu un peu plus de 48 heures pour en venir à bout. Les moins diligents se sont donc retrouvé le bec dans l'eau. Le phénomène ne demande qu'à prendre de l'importance dans les nouvelles destinations comme l'Argentine ou Hong Kong (qui ne cèdent pour l'instant que 500 et 200 PVT par an respectivement). Bonne nouvelle, la signature d'un nouvel accord avec Taïwan est proche selon Manuel Valls.
David Attié (www.lepetitjournal.com) Jeudi 3 octobre 2013
