Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

PERMIS VACANCES TRAVAIL AU CANADA – Valérie Lafayette "le chemin est le but"

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 16 octobre 2016, mis à jour le 21 octobre 2016

 

Valérie Lafayette termine son PVT (Permis Vacances Travail) à Vancouver et compile ses expériences et souvenirs dans un livre qui intéressera tout ceux qui aspirent au PVT ou à s'installer au Canada. Entre découvertes surprenantes et déceptions, Valérie Lafayette parvient à nous embarquer dans son aventure canadienne tout en donnant des conseils utiles à tous les futurs PVTistes.

Lepetitjournal.com : Comment en êtes vous venue à choisir le format PVT pour partir au Canada ?

Valérie Lafayette : Mon fiancé a obtenu son PVT une année avant moi. Il avait envie de venir s'installer au Canada, plus que de faire une simple expérience. Je l'ai donc suivi et pour vous dire la vérité, non sans craintes ! J'avais un travail, un appartement, ma famille et mes amis à Paris, et je me suis lancée un peu à reculons. J'ai eu beaucoup de mal à retrouver un emploi. Le problème est qu'en postulant à des emplois qualifiés (je suis diplômée d'un Master II de Droit d'Assas), la préférence va largement aux Canadiens ou aux candidats qui ont la résidence permanente ou encore un permis de travail plus long que le PVT. Et quand je me présentais pour des emplois demandant moins de qualification? on me disait que j'étais trop qualifiée ! La vie est aussi extrêmement chère à Vancouver. Les loyers sont élevés et les salaires ne suivent pas.

Existe-t-il une communauté francophone à Vancouver ?

Les Français et francophones qui sont à Vancouver se retrouvent facilement. Il y a des rencontres de temps à autre, en fonction des centres d'intérêts de chacun, notamment un MeetUp pour parler français, très sympa puisque des gens du monde entier viennent échanger quelques mots en français.

Quels sont vos rapports avec les Canadiens? 

À Vancouver en particulier, les gens sont très heureux de vivre dans cette ville magnifique, entourée par l'océan et les montagnes, si près des forêts, et où il ne fait jamais froid contrairement au reste du pays. Ils sont enthousiastes (un peu trop ?), souriants, légers, ils engagent la conversation facilement. Les Canadiens recruteurs ici ne sont pas vraiment ravis, me semble-t-il, en recevant une candidature d'un étranger, ni d'un Français avec un accent (même ceux qui ont un excellent niveau sont regardés de travers), ou d'un titulaire d'un visa qui a le mot « vacances » dans son libellé.  J'ai eu un écho similaire à Montréal, où ils croulent sous les Français !

Comment se déroule le processus de sélection des PVT ?

J'ai obtenu mon PVT en avril 2015, et c'était ma sixième tentative ! En théorie, c'est très simple : il suffit de s'inscrire sur le site de l'Ambassade du Canada et de cliquer à l'heure dite pour faire sa demande de PVT en ligne. En pratique, les serveurs Internet sont pris d'assaut, les bugs sont nombreux et on ne sait pas trop comment la sélection du premier arrivé premier servi se fait. J'imagine qu'il y a une grande part de chance.

Que diriez-vous à quelqu'un qui souhaite se lancer dans l'aventure du PVT ?

Je recommanderais la prudence, de garder un pied en France (ou dans son pays d'origine), de ne pas trop insister si ça ne marche pas. Je pense que la bonne attitude  - pour ne pas être déçu -, c'est de le prendre comme une expérience temporaire, et de regarder chaque situation avec un esprit curieux et ouvert. Et si ça ne marche pas, si on n'est pas pris pour un emploi ou une audition (comme ça a été mon cas pour de nombreux castings de pub !), et bien ce n'est pas la fin du monde. Un sage bouddhiste, Chögyam Trungpa, a écrit « Le chemin est le but », et je crois que le PVT, c'est exactement ça : vivre chaque jour dans ce pays étranger dans son entier, sans forcément en attendre plus que ce qui se présente, sans courir après la résidence permanente canadienne à tout prix, par exemple?

Comment vous est venue l'idée d'écrire ? Comment vous vous organisez pour trouver le temps d'écrire ?

J'écris depuis toujours, c'est un besoin vital chez moi ! J'écris tout le temps, parfois même la nuit, si je n'ai pas mon ordi, je prends tout support qui se présente, une feuille volante, le dos d'un prospectus, un coin non imprimé d'un magazine? histoire de ne pas perdre une idée ou une tournure de phrase qui se présente.

J'aime écrire, j'aime faire parler des personnages, créer, jouer avec les mots et les sons.

J'aime aussi faire partager des expériences cocasses comme dans ce livre sur le PVT, ou inventer des histoires, comme dans ma dernière comédie-romantique, Revoir Venise, ou encore donner des conseils pour comment devenir une vraie Parisienne dans le Paris Chic Chick Guide !

Avec le recul, que retenez vous de cette expérience ?

L'expérience, bien que n'ayant pas été simple, a été enrichissante car elle m'a permis de sortir de ma « zone de confort », d'apprendre à dépasser mes peurs. Tous les refus que j'ai essuyé en me présentant à des emplois (parce que je n'étais pas assez agressive pour vendre des diamants chez De Beers, parce que je ne connaissais pas le cannabis pour faire du service clients, parce que j'étais trop qualifiée ou parce que mon visa était trop court) m'ont rendue plus forte parce qu'à chaque fois il fallait rebondir et réagir, se relever sans état d'âme.

J'ai aussi eu la chance de faire des choses que je n'aurais jamais cru pouvoir faire un jour, comme participer à des films et des séries hollywoodiennes (50 Nuances de Grey, Death Note, Dirk Gently, The Magicians). J'ai pu finir mon livre en anglais, The Paris Chic Chick Guide, et bien sûr celui dont nous parlons ici ! J'ai suivi une formation d'acteur pour apprendre à jouer face à une caméra, participé à des castings, et évidemment j'ai perfectionné mon anglais. Et puis, j'ai découvert la Colombie-Britannique, une région sublime? et dormir dans une tente tout près d'une rivière après avoir grillé des saucisses au barbecue, c'est quand même magique !

Après une année riche passée au Canada, nous quittons notre appartement de Vancouver, et nous rentrons en France. J'ai aussi un nouveau projet de roman et j'aimerais trouver un éditeur !

Robin Marteau (www.lepetitjournal.com) lundi 17 octobre 2016

Mon Permis Vacances Travail au Canada: un an à Vancouver, Valérie Lafayette, disponible sur Amazon et Bookappisodes (éditeur canadien)

Un passage sur l'une des expériences les plus insolites de Valérie : l'entretien d'embauche pour une entreprise commercialisant le cannabis, légal au Canada :

« Je reçois un email d'Arianana, l'entreprise qui offrait le poste de traducteur, ils souhaitent s'entretenir avec moi à ce sujet. Génial. Le rendez-vous pris, je regarde sur Google ce que fait cette entreprise exactement. Non ! C'est une blague ? Ils produisent et commercialisent du cannabis ?! Je reste zen et ouverte. Après tout, c'est une substance légale en Colombie-Britannique. Ils l'appellent cannabis médical. En vrai, il suffit de payer une consultation chez un médecin peu regardant, et vous repartez avec votre autorisation à vous droguer? à consommer. Pareil.

Je réussis l'entretien téléphonique et suis conviée à rencontrer le directeur des ventes dans leurs bureaux sous peu. J'ai un petit cas de conscience quand même. Je ne suis pas à l'aise avec l'idée de faire prospérer une telle industrie. D'un autre côté, écrire du contenu en français, et avoir la responsabilité des traductions me plaît bien.

Scott m'accueille chaleureusement. Sur le mur de son bureau, il y a une grande carte du Canada affichée, avec des épingles dans des lieux précis. Il m'explique que ce sont les villes qu'Arianana a conquises. Tu veux dire là où il y a le plus de junkies à cause de vous et de la merde que vous vendez ?? Je l'ai pensé très fort, je souris de toutes mes dents.

Il m'invite à m'assoir et se félicite d'avoir reçu mon CV. Il est impressionné par mon pédigrée, notamment le workshop d'écriture en Californie à UCLA (vous vous souvenez ? C'est l'époque où je rêvais d'Hollywood.) Il brasse des papiers, joue avec son téléphone, a l'air un peu nerveux. Il me demande :

« Connaissez-vous le can ?

- Pardon ? Le can ? (Le Canada ? Il est con ou quoi ?)

- Le cannabis, ça vous parle ? Vous êtes familière du produit ? 

- (Avec une mine de dégoût, je lui manifeste ma désapprobation quant à l'usage de ces substances illicites.) Ah, non, pas du tout ! »

Pour savoir si Valérie a été embauchée, commandez son livre en cliquant ICI

logofbinter
Publié le 16 octobre 2016, mis à jour le 21 octobre 2016

Flash infos