Valorisés par la société, et souvent encouragés par les entreprises, les voyages d'affaires pourraient pourtant être préjudiciables pour la santé, aussi bien morale que physique. Le manque prolongé de sommeil, les changements répétés d'horaires, cumulés au stress procuré par le travail, finissent par avoir un impact sur les « business travellers ».
Voyages en classe affaire, hôtels de luxe, restaurants raffinés, les voyages d'affaires font parfois envie à ceux qui ont un emploi sédentaire ! L'imaginaire collectif pense aux photos dépaysantes « instagramées » à l'autre bout du monde, aux plats exotiques dégustés? Mais la réalité est tout autre. Une récente étude de l'Université du Colorado, qui pointe les risques encourus par des voyages en avion trop fréquents pourrait bien changer l'image que l'on s'en fait.
L'hyper-mobilité, et les nombreux voyages pourraient être dangereux pour les os des hommes les plus jeunes. En prenant souvent l'avion ils risqueraient en effet de développer de l'ostéoporose et de subir des fractures. « Le sommeil discontinu affecte le métabolisme et la croissance osseuse tôt dans la vie ». Or « pour s'assurer une croissance osseuse saine, les jeunes cadres doivent s'accorder un minimum de repos. La croissance osseuse est essentielle pour la longévité de la santé squelettique » explique au Khaleej Times Ottmar Gorchewsky, chirurgien orthopédique à Dubaï.
Des conséquences, psychologiques et sociales peuvent se greffer aux effets physiologiques
L'Université du Colorado n'a pas été la seule à se pencher sur les conséquences des voyages d'affaires trop fréquents. Les Universités de Surrey en Grande-Bretagne, et de Linnaeus en Suède, pointent elles aussi du doigt quelques effets corollaires.
Selon elles, il y aurait, en plus des problèmes physiologiques dû au manque de sommeil, deux autres conséquences imputables aux voyages d'affaires trop nombreux. Des conséquences psychologiques, et d'autres sociales.
Le temps passé à voyager signifie rarement une diminution de la charge de travail. Sans compter les tâches qui continueraient de s'accumuler au bureau, et les mails qui continuent d'affluer? L'attente à l'aéroport, les retards des vols, tout cela peut contribuer à rajouter du stress et à angoisser les « business travellers ». Par ailleurs, régulièrement loin de leurs familles et de leurs amis, ils vivent seuls une partie du temps et peuvent se sentir isolés.
Ces différents effets associés entre eux peuvent affecter en partie la psychologie de ces voyageurs particuliers, qui peuvent être désorientés à force de changer trop fréquemment d'environnement.
Enfin, d'un point de vue plus social, ces déplacements fréquents auraient une incidence sur la vie de couple et les mariages. Les relations deviendraient inégales et le partenaire restant à la maison aurait tendance à prendre en charge l'éducation des enfants ainsi que la majorité des tâches ménagères.
Une étude américaine montre que 77% des voyages d'affaires sont effectués par des hommes.
A noter tout de même, ces voyageurs d'affaire ont une contrepartie financière souvent non négligeable. Cette "élite mobile" tend à avoir de plus hauts revenus et une meilleure couverture santé que la moyenne. Selon tourMag.com le nombre de voyages d'affaires devrait rester stable en 2017.
Noémie Choimet (www.lepetitjournal.com) samedi 27 mai 2017.
