Afin de survoler les endroits les plus prisés de la Grande Bleue, Jean-Christophe Brassart, fondateur et conseiller de « Planete Balloon », propose à chacun une petite virée dans les airs. Présent sur les cinq continents, l'ancien militaire offre différents types de vols aux couleurs de l'Hexagone. Rencontre.
Le 21 novembre aurait pu être la fête nationale française de la montgolfière puisque cette date marque le premier vol habité dans le vaisseau. En ce jour de 1783, François Pilâtre de Rozier et le marquis d'Arlandes s'envolent à bord d'un ballon à air chaud. Ainsi, ils seront les premiers hommes échappant à l'apesanteur terrestre. Deux cents trente ans plus tard, Jean-Christophe Brassart internationalise cette idée. « C'est à la France que le monde doit ses ailes », nous rappelle le fondateur de « Planete Balloon ». « Cette objet est spectaculaire, il fait rêver ! », soutient-il en justifiant son engagement. Inutile de rappeler le succès de la comédie des studios Disney-Pixar, Là-Haut.
Un militaire aux grandes ailes
Né d'un père militaire, Jean-Christophe Brassart a vadrouillé jusqu'à ses 18 ans entre l'Afrique et l'Europe. Suivant par la suite le modèle paternel, il sera pendant une quinzaine d'années au service de l'armée française. Envoyé un peu partout dans le monde, le jeune homme se passionne pour l'étranger. C'est lorsqu'on lui annonce qu'il ne sera plus envoyé en dehors du territoire qu'il décide de mettre le holà à sa carrière militaire.
Après une courte reconversion en tant que coach sportif au Club Med, Jean-Christophe Brassart crée « Touraine Terre d'Envol ». La société proposant de survoler les châteaux de la Loire en montgolfière sera assez rapidement revendue pour laisser place à « Planete Balloon ». Ainsi, depuis 2011 l'ancien membre de la force armée française se consacre pleinement à ce projet.
« Planete Balloon » : une entreprise qui prend de la hauteur
Mise en place en 2008, « Planete Balloon » a dès ses origines été constituée d'un réseau de pilotes. Son siège reste en Touraine, et Jean-Christophe Brassart en est le fondateur et le consultant. Des pilotes sont envoyés à travers le monde. Les vols en montgolfières ou en ballons captifs sont effectifs entre avril et octobre, selon les conditions météorologiques. Partageant le marché avec « Tiger Ballon » il y a quelques années de ça, « Planete Balloon » profite désormais de l'intégralité du marché français des vols.
L'entreprise prospère d'autant plus que « Passion Ballon », société québécoise aux objectifs similaires, a mis fin à ses fonctions l'été dernier. Aujourd'hui, les ballons de Jean-Christophe Brassart survolent les terres de 65 pays dans le monde. Seuls concurrents redoutables, les Anglais qui détiennent une grande part du marché.
Un terrain d'étude : la Thaïlande
Grâce à des investisseurs ukrainiens, la Thaïlande a pu recevoir un ballon captif, c'est-à-dire un « ballon ascenseur » fixe qui ne peut que monter et descendre. Jean-Christophe Brassart a passé trois mois dans le Royaume pour l'installation des infrastructures, mais aussi pour apprendre à l'acheteur à s'en servir. « C'est comme lorsque l'on apprend à conduire, on ne le fait pas en deux minutes ! », explique-t-il. Dans la ville de Phuket, « Planete Balloon » ne cesse de proposer de nouvelles activités : parc accrobranches, bar/ restaurant, boutique?
«Tout le monde ne peut pas se permettre d'acheter un ballon à 25.000 euros, c'est pour cela que nous adaptons notre offre tant à la population locale qu'aux touristes ». Les investisseurs locaux contactent directement « Planete Balloon », pour ensuite décider d'investir ou non dans la société. « C'est aussi une question de culture ! Les vols de montgolfières sont au nombre de deux par jour: un au lever, et un au coucher du soleil. Certaines traditions ancestrales comme celles indiennes n'autorisent pas à la population de voler à ces heures », finit-il par conclure.
Montgolfière ou ballon captif, voler a, semble-t-il, toujours été un rêve. Si l'Homme dispose aujourd'hui des moyens de son ambition, rappelons que ces quelques minutes de bonheur coûtent 150 euros par heure pour un tour en montgolfière, et 15 euros pour 10 minutes d'ascenseur captif... Le rêve a un prix !
Marion Icard (lepetitjournal.com) - jeudi 11 avril 2013
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