Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Iban, entrepreneur, installé au Sénégal depuis 3 ans

Iban Olçomendy mobility entrepreneur dakar senegal expatriéIban Olçomendy mobility entrepreneur dakar senegal expatrié
Écrit par Gaëlle Picut
Publié le 24 juin 2019, mis à jour le 6 janvier 2021

Rencontre avec Iban Olçomendy, 27 ans, installé à Dakar depuis 3 ans et créateur de l’entreprise Mobility.

Quand as-tu découvert le Sénégal ? Et pour quelles raisons t’y es-tu installé ?

Je suis venu au Sénégal pour la première fois à l’âge de 22 ans pour un stage dans une entreprise sociale spécialisée dans l’énergie solaire. Je faisais une année de césure dans le cadre de mes études à l’EDHEC. Ensuite, j’ai terminé mon cursus étudiant au Mexique, avant de commencer à travailler à Paris dans le conseil. J’ai ensuite eu l’opportunité de travailler pour Jumia au Sénégal, je l’ai saisie !

Pendant environ deux ans, j’ai occupé le poste de country manager pour Jumia Classifields (petites annonces) et Jumia Food. Je dirigeais une équipe d’une vingtaine de personnes. Ce fut une très belle expérience !

Ensuite, j’ai pris la décision de me lancer dans l’entrepreneuriat. J’aurais pu rester chez Jumia et partir dans un autre pays d’Afrique où l’entreprise est présente, mais je n’avais pas envie de quitter le Sénégal. A côté du boulot, je suis passionné de rugby et j'espérais avoir une chance d’être sélectionné dans l’équipe nationale de rugby.

Parle-nous de ton entreprise ?

J’ai lancé Mobility, une entreprise dans le secteur de l’automobile, avec Samba qui possède une grande compétence technique dans ce domaine. J’ai répondu à un besoin : à Dakar, dès que les gens ont une voiture, ils parlent des problèmes et des galères qu’ils rencontrent avec ! Par ailleurs, plusieurs dirigeants d’entreprises m’ont dit consacré trop de temps et d’argent dans la gestion de leur parc automobile pour des résultats pas toujours satisfaisants. Avec Mobility, nous avons voulu résoudre leur problématique en proposant des solutions économiques et fiables. Mobility s’adresse aux entreprises et aux particuliers. Pour les entreprises, nous nous occupons de la gestion de leur flotte automobile (entretien, maintenance, réparation) et nous proposons de la géolocalisation et suivi en temps réel pour optimiser les trajets et le carburant. L’entretien, nous le faisons nous-même avec nos techniciens et les réparations, nous sous-traitons à des garages de confiance. C’est notre 8ème mois d’existence et cela marche très bien ! Parmi nos clients, Axa, Auchan, Autorent, SOS Médecin, etc. Pour les particuliers, nous proposons l’entretien de leur véhicule à domicile, un service également très apprécié.

iban mobility automobile entretien dakar senegal vidange
Iban et l'ensemble de l'équipe Mobility

Qu’est-ce qu’être un entrepreneur ?

C’est principalement gérer des problèmes ! (sourire). Mes principaux défis : former et fidéliser nos salariés, veiller à la qualité et à la transparence de nos services pour nos clients. Sinon, ce que j'apprécie le plus : toucher à tout les aspects d'une entreprise et voir nos salariés évoluer et se perfectionner.

Ce n’est pas trop dur d’être éloigné de ton pays basque natal ?

J’ai effectivement vécu 18 ans dans un petit village basque, Saint-Jean-Pied-de-Port près de la frontière espagnole. Je suis profondément amoureux du pays basque et je veille à y retourner régulièrement. Deux fois par semaine, je prends des cours de basque par skype avec un professeur à la retraite. Mais j’ai également ressenti le besoin après mes deux années de prépa à Toulouse, de voyager et de parcourir le monde. Ce que j’ai fait : Mexique, Inde, Burkina, Brésil…et maintenant le Sénégal !

Et ton histoire d’amour avec le rugby ?

Je crois que je suis le plus jeune licencié de rugby au monde ! En effet, à ma naissance, mon grand-père m’a offert ma carte de licencié. Je joue depuis tout petit et j’ai fait sport-études pendant mon lycée. Dans notre famille, tout le monde en fait ! J’ai un attachement particulier à mon ancien club Nafarroa, dans lequel j’ai joué pendant 15 ans et j'en garde de magnifiques souvenirs, dont 3 titres de Champions de France. J’ai continué à jouer pendant mes études à l’EDHEC. Lorsque j’étais en stage an Sénégal, j’ai joué avec les Jambars, puis lorsque je m’y suis installé à Dakar avec le S’en Fout le Score. Je suis à fond ! Deux entraînements par semaine et des matchs le week-end. Et j’ai eu la chance d’être sélectionné pour la Coupe d’Afrique à VII dans l’équipe nationale sénégalaise en octobre dernier. Nous avons été éliminé en ¼ de finale contre le Zimbabwe qui a remporté la compétition face au Kenya. Au Sénégal, nous avons la chance d’avoir une fédération très active et bien structurée, avec près de 1000 licenciés.

iban coupe d'afrique VII rugby sélection national
L'équipe de S'en Fout le Score

Quel regard portes-tu sur le Sénégal ?

Je ne savais pas trop dans quoi je me lançais en arrivant, mais j’ai vite réalisé que l’Afrique est un continent avec un énorme potentiel, notamment dû à sa croissance démographique. Il va se passer beaucoup de choses d’ici 20 ans. Lorsque j’étais chez Jumia, j’ai réalisé ce potentiel de croissance au Sénégal. Je suis également conscient des énormes défis écologiques à relever pour le Sénégal et plus globalement, pour l'Afrique.

Qu'est-ce qui te plait le plus ?

Le Sénégal est un pays où il fait bon vivre, avec une bonne qualité de vie et une météo de rêve. J’apprécie l’ouverture d’esprit, la vraie gentillesse des Sénégalais, l’esprit téranga. On peut y faire beaucoup de sport. En dehors du rugby, je fais du squash, du surf et du foot. L’offre culturelle est également là. Au niveau du sport et de la gastronomie, ça bouge, avec beaucoup de manifestations, d’associations. Au niveau environnement, il y a également des gens qui se bougent, des initiatives intéressantes, à soutenir. J’essaye dans mon quotidien de faire des efforts. On me dira que l’automobile n’est pas très écologique, mais à mon échelle, on fait notre boulot, en entretenant mieux les voitures pour qu’elles polluent moins.

Et qu’est-ce qui te manque ici ?

Courir à l’air frais, les montagnes… Et comme je vous le disais, je suis très attaché à mes racines et à ma famille.

Quels sont tes endroits préférés à Dakar ? Et au Sénégal ?

A Dakar, j’aime beaucoup les bistrots français comme Le Kermel, Noflaye pour boire un verre, Séoul 2 pour la viande. Sinon, j’aime bien la plage des Mamelles et mon quartier, près du Djoloff, où j’ai trouvé une vraie vie de quartier et même un petit espace vert ! (avec le jardin Fann Hock)

J’adore la Casamance, les gens y sont particulièrement accueillants, et j'aime ses paysages, le côté nature et vert ! Le temps s’y est un peu arrêté, il y a une vraie douceur de vivre. Et sinon, j’aime bien le Siné Saloum pour camper avec des copains.

Gaelle Picut
Publié le 24 juin 2019, mis à jour le 6 janvier 2021

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

    © lepetitjournal.com 2024