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Guillaume Lamarque, designer de meubles, à Dakar depuis 2014

Portrait Guillaume Lamarque Dakar Senegal MeublesPortrait Guillaume Lamarque Dakar Senegal Meubles
Guillaume dans son atelier.
Écrit par Laure Solé
Publié le 21 février 2019, mis à jour le 6 janvier 2021

Il se fait appeler Guillaume “Mamadi”, a grandi entre la France et l’Afrique. Le design des meubles qu’il fabrique est à l’image de sa vie : hybride.

Quel est ton parcours de vie ?

Je suis originaire de Toulouse, mais j’ai surtout grandi en Afrique. Le travail de mes parents nous a fait beaucoup voyager. J’ai d’abord vécu à Conakry, en Guinée, puis j’ai appris à lire au Burkina Faso. Je vivais en Côte d’Ivoire en 2000, lorsqu’il y a eu le coup d’état. Nous avons dû quitter précipitamment la capitale, Abidjan, et nous sommes retournés en France pour quelques temps. Par la suite nous sommes partis vivre au Cameroun et je suis retourné en France pour faire mes études supérieures. J’ai alors eu un grave accident de voiture. La convalescence a été très longue et je n’ai pas pu poursuivre mes études. Je me suis alors tourné vers l’art. D’abord, j’ai rejoint un collectif gersois, et puis j’ai rejoint ma famille à Dakar. J’y ai fait des études d’art. Je suis diplômé en design depuis l’an dernier.

Que fais-tu dorénavant ?

J’essaye de créer, ce que j’aime faire ce sont les meubles. Par exemple, j’ai revisité la chaise Baoulé. C’est la chaise typique de Côté d’Ivoire. On la surnomme aussi “la chaise à palabres”, car c’est une chaise portative, qui se plie. Les hommes la prennent avec eux pour s’asseoir, boire du café et discuter dans les rues par exemple.
J’ai essayé de la revisiter de plusieurs manières différentes : j’ai voulu mettre l’assise plus haute, afin qu’on soit moins engoncé dedans, qu’elle soit plus ou moins légère, facile à ranger ou transporter. Il y a eu plusieurs prototypes, en bois, mais aussi en fer. Après, il fallait faire tout le mobilier qui allait avec ! Alors j’ai fait la table, une coiffeuse aussi, puis je me suis lancé dans un projet de bar… Je fais aussi en fonction des commandes que je reçois. Une cliente m’a demandé de lui faire un lit d’où elle peut contempler son jardin par sa fenêtre par exemple, alors je lui ai fait un lit un peu surélevé. Et toujours dans le style baoulé !
Lier l’aspect pratique, utile, avec des contraintes esthétiques, c’est ce qui me passionne.

Portrait Guillaume Lamarque Dakar Senegal Meubles
La chaise baoulé revisitée

Ca fait longtemps que tu es à Dakar, qu’est-ce que tu y préfères ?

Il y’a plusieurs aspects. Il y’a de nombreux sont les artisans, très talentueux, cela crée une émulation entre nous. En France ce serait bien plus compliqué de trouver des partenaires pour faire construire des meubles faits main. Et puis, c’est un peu cliché de dire ça, mais c’est vrai : les gens sont simples, accueillants, bienveillants.

Y a t’il des choses qui te déplaisent à Dakar ?

Bien sûr ! Je ne suis pas très original mais les gens qui conduisent n’importe comment m’exaspèrent au même titre que le mépris du respect de l’environnement.

As-tu des endroits favoris ?

La plage des Mamelles, pour le paysage, mais aussi pour l’ambiance. C’est vraiment une catastrophe ce projet d’usine de dessalement, à la fois en termes écologiques, esthétiques et sociales. Je crois que cette plage c’est l’endroit préféré de nombreuses personnes. J’aime aussi beaucoup Toubab Diallaw, j’y ai rencontré des personnes qui m’ont beaucoup touché. C’est une station balnéaire très tournée vers les arts : la musique, la danse.

Un petit conseil pour les nouveaux venus ?

Il faut être ouvert d’esprit, apprendre à garder le sourire et être tolérant. Le Sénégal a tout à offrir à qui est patient.

 

Contact : +221 78 636 31 17

laure solé
Publié le 21 février 2019, mis à jour le 6 janvier 2021

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