

Le premier festival de théâtre francophone pour jeunes vient de s’achever à l’Institut Français. Le festival 10 sur 10 réunissait 17 classes de 6 écoles de Dakar et alentours. Retour sur l’apothéose d’un travail de longue haleine.
C’est autour des journées de la francophonie que ce festival s’est articulé. Le but était de célébrer la langue française, sa diversité culturelle, et son aspect sans cesse évolutif. De plus, il s’agissait de valoriser les élèves dans leur volonté de s'approprier la langue, mais aussi de leur permettre d’acquérir une certaine confiance en soi.
Les dix-sept classes des six écoles qui ont candidaté au programme ont toutes été acceptées. Certaines étaient des écoles à programmes sénégalais ou à programmes français, d’autres encore à programmes biculturels.

C’est un tour du monde que ce festival. Les dix pièces jouées à Dakar par plus de 350 élèves ont été écrites par des auteurs en résidence en Pologne. Ils étaient dix auteurs, chacune des pièces devait durer dix minutes et devait pouvoir être jouées par plus de dix comédiens. C’est l’association Draméducation qui est à l’origine du programme : en septembre ils sont venus donner deux jours de formation aux professeurs et instituteurs participant au programme. Ce festival est le résultat d’un partenariat entre l’Institut Français, l’Ambassade de France, l’Institut de la Francophonie pour la formation et l’éducation ainsi que la délégation de Wallonie Bruxelles.
Les représentations commençaient à 18h au théâtre de verdure, après une longue après-midi de répétitions. Les primaires ont présenté leurs pièces lundi, les collégiens et lycéens mardi. “Lundi soir c’était plein !”, témoigne Ingrid Perronno, responsable d’une classe de seconde des Maristes.

Il y a plus de classes que de scripts, alors certaines pièces sont jouées deux fois. Ennuyeux? Pas du tout selon Xavier Wasson, chargé de coopération éducative à l’Ambassade de France : "les pièces ne se ressemblent pas du tout, et c’est passionnant d’observer les différences que l’on peut observer entre deux interprétations, par la richesse de la mise en scène".
Les thèmes abordés dans les pièces varient beaucoup d’une pièce à l’autre, et abordent différent sujets qui touchent directement la jeunesse : l’acceptation de soi, le harcèlement, la démocratie…

Fatima, élève de seconde aux Maristes, aime beaucoup la pièce qu'elle a dû jouer : “Les Oiseaux ne Chantent plus” : sur fond de seconde guerre mondiale ; cette pièce parle de jeunes forcés d’aller à la guerre et de faire des choses dont ils ne comprennent pas l’utilité. Alors ils s’isolent souvent entre eux dans les toilettes pour en discuter. Chaque pièce amène à des réflexions sur différentes valeurs.

Nathalie Basset est professeur de français au collège Jeanne d’Arc, la pièce que sa classe présente est jouée par des sixièmes, tous volontaires et issus de trois classes différentes. Ils s’entraînent depuis novembre à raison d’une heure par semaine, puis depuis janvier deux heures par semaine. La pièce s’appelle “Pas peur du loup” et raconte les déboires d’un groupe d’enfants qui se perdent dans la forêt.
“Je pense que je referai le festival sans hésiter !”, confie Nathalie Basset. Tout a été soigneusement organisé, la formation a créé des des liens agréables. De plus les élèves des classes ont pu rencontrer quelques-uns des auteurs des pièces. “Evidemment c’est source de trac pour les élèves mais c’est un stress nécessaire, et c’est très enrichissant au final”, déclare la professeure.

Il semblerait ce festival ne s’arrêtera pas à cette première édition, la prochaine résidence d’auteurs pourrait avoir lieu à Saint Louis. Peut-être alors que des jeunes roumains, ou hongrois joueraient à leur tour des pièces mettant en scène des dimensions de l’histoire et la culture sénégalaise
