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Théâtre - "La remontée des cendres"

Tahar Ben Jelloun « La remontée des cendres » Tahar Ben Jelloun « La remontée des cendres »
Écrit par Lepetitjournal Dakar
Publié le 13 mars 2018, mis à jour le 6 janvier 2021

Représentation au Théâtre National Daniel Sorano à Dakar, le 13 mars à 20 heures

Inspiré par une œuvre du renommé auteur marocain Tahar Ben Jelloun « La remontée des cendres » est mis en scène par le réalisateur italien Massimo Luconi, bien connu dans le milieu théâtral italien. Massimo Luconi, suite à une résidence artistique à Saint Louis (de 2011 à 2014), a donné naissance à un groupe théâtral de jeunes acteurs sénégalais. Ces jeunes, qui sont les protagonistes de la pièce, ont déjà joué plusieurs fois en Italie et ils ont été toujours très bien accueillis par le public et par la critique italienne.

La représentation de «La remontée des cendres» est donc le fruit d’une coopération trilatérale, intéressante et fructueuse, entre le Sénégal (les acteurs), le Maroc (le texte de la pièce) et l’Italie (le réalisateur).

Il s’agit d’une pièce touchante et intense, un acte d’accusation contre la stupidité tragique de la guerre, dans toutes ses formes et nature. Il s’agit donc d’une pièce de valeur universelle qui va au-delà des frontières culturelles et historiques.

La pièce sera répliquée à Pikine (Théâtre de Verdure), le 19 mars à 18 heures, dans le but de rapprocher les jeunes de la banlieue à la culture comme expression de liberté et moteur de développement.

Tous les deux événements prévus sont ouverts à tout public intéressé : entrée libre et gratuite.

 

Le remontée des cendres

 

« 
La remontée des cendres » de Tahar Ben Jelloun, avec Ibrahima Diouf
, Gnagna Ndiyae, Papa Abdou Gueye, Mouhamed Sow.

Mise en scène et décors : Massimo Luconi

Musique originale : Mirio Cosottini

 

Une fois qu'il s’est propagé une couverture de sable et de cendres sur des milliers de corps anonymes, est cultivé l'oubli. Et puis que la poésie est soulevée. Par nécessité. Parole devient urgent dans le désordre où la dignité est piétinée

Le thème des morts des guerres, abandonné dans le désert ou dans la mer, est extrêmement actuel, mystérieuse et sanglante.
La guerre ne laisse que des ruines, mais aussi des milliers de corps non enterrés qui errent sans-abri, par le sable, la neige ou l'eau, des fantômes, qui errant entre ciel et terre.

La remontée des cendres est un acte d'accusation contre la stupidité tragique de la guerre (de toute les guerres) même des guerres justes, les guerres humanitaires, guerres pour aider les autres.
Auteur nettement symbolique et en même temps réaliste, dans ce travail écrit après la guerre du Golfe de 1990, Ben Jelloun, parvient à combiner ces deux aspects différents avec une harmonie parfaite, avec un rythme narratif réel que se glisse dans un plan onirique et poétique.

La poésie peut devenir la voix de tous les morts et tous les dispersés de toutes les guerres, proches de nous, lointains et exotiques, guerres hypermoderne ou archaïques, mais pas différent dans leur cortège de mort et de destruction.


Sur la scène complètement blanche, le corps dévastée par un soldat, qui donne la parole Ibrahima Diouf, un des jeunes talents du Sénégal venu du laboratoire de la formation de théâtre que le réalisateur Luconi a tenu à St Louis de 2011 à 2014.

 

La sensibilité et la forte spiritualité des Sénégalais, leur mysticisme naturel et la capacité d'être directement en contact avec les ancêtres, sont des éléments qui permettent la communication théâtrale, poétique et onirique, douce et forte, simple et profonde en même temps.

Pour le spectacle, le réalisateur a utilisé cette source très profonde expressive des prières, des percussions, chants mystérieux qui appartiennent à la mémoire des acteurs, entre le théâtre populaire africaine et les influences du théâtre européen.
Sur scène à ses côtés dans le rôle des anges qui soulèvent la poussière de la mémoire, quatre jeunes acteurs qui ont fait partie du travail d'Antigone.

Le récit se déroule dans une sorte de Babel linguistique, entre français et wolof, qui rejoint le chant parfois imprégné parfois intrusive et percussion; sort une sorte de veillée où le public regarde immergé dans un rite archaïque.

 

Tahar Ben Jelloun

 

Quand le vent se lève sur ces cendres vous allez mettre sur les yeux des vivants. Et ceux sans rien savoir
marche triomphante avec un peu de la mort sur le visage 

 

logofbdakar
Publié le 13 mars 2018, mis à jour le 6 janvier 2021

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