

Danseuse et chorégraphe de renommée internationale, Germaine Acogny est la figure historique et emblématique de la danse contemporaine en Afrique. De son premier studio de danse africaine fondée en 1968 à la création de l'association Jant-Bi / l'École des Sables en 1998, la franco-sénégalaise a su combiner tradition et modernité à travers son art. Elle revient sur scène pour un solo où elle est l'interprète d'un autre chorégraphe.
Photo : Antoine Tempé
Surnommée "la mère de la danse contemporaine africaine", Germaine Acogny a mis au point sa propre technique de danse influencée par l'héritage gestuel de sa grand-mère, prêtresse Yoruba. Un style moderne et africain qui reflète son apprentissage des danses traditionnelles africaines et des danses occidentales (classique, moderne). En reconnaissance de son travail et accomplissement dans la danse et la culture de manière générale, le 9ème festival de danse Kaay Fecc de Dakar lui rend hommage. Ainsi Germaine Acogny revient sur scène pour interpréter la pièce « Sacre 2 mon élue noire », une chorégraphie du Français Olivier Dubois.

Après s'être absentée de la scène pendant plusieurs années, la danseuse fera son solo ce samedi 20 mai à 20 h 30 à l'Institut français de Dakar. Un come-back qu'elle dédie à 4 figures de la culture sénégalaise disparues : le percussionniste Doudou Ndiaye Rose, le choriste Julien Jouga, le sculpteur Ousmane Sow et le peintre Joe Ouakam. Née au Benin en 1944, la septuagénaire interprétera « l'élue noire » mythique de Maurice Béjart, qui ne l'a jamais dansé.
Ancienne directrice de Mudra Afrique à Dakar créé par Maurice Béjart et le président Léopold Sédar Senghor, elle fonde avec son mari Helmut Vogt en 1998 l'école des sables, un centre international de danses traditionnelles et contemporaines d'Afrique. Situé à Toubab Dialaw, localité à une cinquantaine de kilomètres au sud de Dakar, Germaine Acogny y reçoit des danseurs en provenance du monde entier, à qui elle enseigne sa propre technique de danse, mais aussi l'ouverture culturelle et le respect de la tradition à travers l'expression contemporaine.
« Fille noire spirituelle » de Maurice Béjart, Germaine Acogny collabore aujourd'hui avec des écoles et des centres de danses internationaux et donne régulièrement des master class. Pour mieux partager son art, elle écrit en 1980 un livre « Danse Africaine » édité en trois langues (Français, Anglais et Allemand) où elle transcrit le mouvement artistique dans lequel elle inscrit son propre travail.

Maguy Gueye (www.lepetitjournal.com/dakar) jeudi 18 mai 2017







