Vous souhaitez partir au vert pour des vacances ? L’agro-tourisme ne cesse de monter en popularité, en France mais aussi au Sénégal. De nombreux projets, tel que l’écovillage Kamyaak, prennent forme dans la campagne sénégalaise, et la plupart d’entre eux accueillent des volontaires avec plaisir. Partage de compétences, découverte de techniques agricoles, expérience humaine riche en émotions, le volontariat dans des éco-lieux ou dans des fermes est à ne pas manquer !
Le Sénégal est référencé dans les pays qui accueillent des volontaires sur le site de Wwoofing. On y trouve une dizaine d’éco-lieux qui proposent de les rejoindre le temps d’un séjour allant de quelques jours à quelques mois. Le principe du Wwoofing ? Contre un maximum de 6h de travail par jour, vous serez logé et nourri sur place gratuitement, avec les week-ends de libre et des temps pour explorer la région et profiter du lieu. C’est un bon plan de vacances pour les jeunes - et moins jeunes - à la recherche d’expériences humaines à petit prix.
Parmi les dix éco-lieux recensés sur le site, l’écovillage Kamyaak, situé dans la Commune Tattaguine, à deux heures de route de Dakar. Quelle est la genèse de ce projet ? Nous avons discuté avec l’équipe de l’écovillage Kamyaak.
Comment a été créé l'écovillage Kamyaak ?
L'écovillage de Kamyaak est une initiative de développement de l'artiste compositeur et entrepreneur social Sahad Sarr. Sénégalais d'origine, Sahad est un visionnaire et un militant pour les droits des personnes. En Afrique de l'Ouest, particulièrement au Sénégal et de façon encore plus précise dans la région de Fatick, la migration est un grand fléau local. Dans une perspective radicale de repenser les imaginaires, Sahad Sarr s'est allié avec des Sénégalais de Dakar et des personnes venant des quatre coins du monde pour construire un projet de développement alternatif, naviguant entre tradition et modernité.
Kamyaak est un écovillage intentionnel, un lieu d'apprentissage où s'entremêlent savoirs locaux et initiatives personnelles, on y apprend à vivre en communauté, à bâtir ensemble et avancer coûte de coûte.
La présentation du village présente un aspect humanitaire, comment cela est-il coordonné avec le reste de vos activités ?
L'Occident s'est inscrit depuis longtemps dans un modèle de développement strictement économique. Mais nous croyons qu'un bon modèle de développement se doit d'être environnemental, social, culturel, spirituel, économique et éducatif. Voilà un peu la définition d'un développement humain. Donc oui, notre écovillage s'inscrit dans un modèle de développement humanitaire. L'aspiration à devenir plus humain nous motive. Nous luttons contre l'individualisme, contre l'égoïsme et la surconsommation. Nous tentons de bâtir des projets de co-constructions de savoirs où tout le monde a une voix au chapitre. Depuis la création en 2018, nous avons développé un jardin communautaire où se déroule des petits cours de permaculture et où on travaille à y faire un champ de plantes médicinales locales. Douze femmes des villages environnants fabriquent aujourd'hui des savons naturels fait de Moringa et de Neem que l'on trouve localement (en vente en Europe sur tanganika.org, savons KADDU). Nous commençons la production/torréfaction de café Touba afin d'employer de jeunes hommes locaux et nous venons de lancer notre marque de vêtements JIKO fait par cinq femmes artisanes qui travaillent la teinture au village.
Vous êtes inscrits en hôte pour du Wwoofing, comment accueillez-vous les volontaires ?
Une de nos valeurs les plus fortes est l'apprentissage. Kamyaak est un lieu ou nous apprenons les uns des autres. S'ouvrir au Wwoofing, c'est devenir un lieu d'apprentissage pour les autres et cela nous permet d’apprendre de ceux qui nous rendent visite. Nous n'effectuons aucune discrimination, toutes les personnes sont les bienvenues, tant qu'elles respectent les dynamiques locales.
Retrouvez l'écovillage de Kamyaak sur Wwoof, Instagram et Facebook