Donner vie à ses dessins. Voilà un rêve que chérissent beaucoup d'enfants et qui nourrit encore l'imagination de leurs parents. A l'heure où l'on s'interroge sur les effets des nouvelles technologies sur le développement et la créativité des enfants, Wakatoon propose un moyen innovant de provoquer celle-ci en utilisant les outils numériques. Rencontre avec le concepteur, ancien élève du lycée Français de Cotonou au Bénin, Pierrick Chabi.
Provoquer la créativité et faire découvrir les mythes africains
Passé par l'école des Flamboyants en Côte d'Ivoire, Pierrick arrive en France en 2000. D'une classe prépa nantaise, il intègre Télécom Saint-Etienne et se spécialise en vision artificielle. C'est en observant son neveu passer son temps sur des écrans que lui vient l'idée de créer Wakatoon, un livre de coloriage qui s'anime grâce à une application. L'enfant colorie des dessins qu'il suffit ensuite de photographier avec l'application pour qu'ils s'animent et racontent une histoire.
Convaincu que son idée peut révolutionner le dessin pour enfant, Pierrick se lance dans l'entreprenariat pour mettre à bien son idée. Aujourd'hui, Wakatoon emploie une équipe de 10 salariés, illustrateurs, scénaristes, ingénieurs et lance une campagne de prévente qui se terminera lundi 12 décembre. Vous pouvez participer et recevoir votre livre de coloriage animé en cliquant ICI.
Le projet a bien grandi depuis la première commercialisation du premier cahier Wakatoon en 2015. Si bien qu'il attire des personnalités reconnues dans le monde de la bande dessinée, comme Marguerite Abouet, la célèbre écrivaine et dessinatrice ivoirienne, auteure de Aya de Youpogon, qui a prêté sa plume pour scénariser le nouveau livre de coloriage Wakatoon, Essi dans la forêt des monstres.
Cette histoire qui s'anime plonge le spectateur/dessinateur dans les mythologies de l'Afrique de l'Ouest. Au détour d'un coup de crayon, on croise ainsi les Andjonous, ces fées à un seul bras et une seule jambe qui vivent dans les forêts et enlèvent les chasseurs. Espiègles mais bienveillantes, elles font passer une initiation aux chasseurs égarés qui reviennent au village avec des pouvoirs de guérison. On y rencontre aussi les Sasabossam, ces singes vampires qui à la différence de leurs cousins des Carpathes vivent le jour.
L'origine du nom Wakatoon entretient la magie du concept, qu'on la trouve dans l'anglais « Wake a toon » (réveiller un personnage) ou du mot « Waka » (« Allons-y » en Yoruba, la langue du père de Pierrick).
Wakatoon : vers de nouvelles utilisations !
Preuve du succès de Wakatoon, la confiance de l'Education nationale qui prévoient de mettre la technologie Wakatoon à disposition des instituteurs de la maternelle au CE2, « les premiers tests ont déjà lieu avec le soutien de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) ». Nouveauté de la version Wakatoon Studio destinée aux élèves, l'enfant peut modifier la narration en enregistrant sa propre voix.
Plus qu'un divertissement, Wakatoon pourrait donc devenir un véritable instrument pédagogique !
L'avenir se profile radieux pour Wakatoon, Pierrick et ses auteures réfléchissent déjà à de nouveaux modes de narration, à de nouvelles histoires à raconter. En plus du partenariat avec l'Education nationale, la technologie développée par l'entreprise intéresse des publicitaires d'entreprises comme Center Park, des laboratoires pharmaceutiques qui aimerait faire de la pédagogie grâce à ce nouvel outil. L'Atelier Renault sur les Champs-Elysées s'est aussi associé à Wakatoon pour proposer une activité de coloriage animé aux enfants.
Finie la passivité avec Wakatoon, la tablette ou le smartphone n'interviennent qu'à la toute fin du processus de création, pour animer les dessins. La technique remplit donc parfaitement son rôle d'outil, destinée à favoriser et non à supplanter la créativité des enfants.
Robin Marteau (www.lepetitjournal.com) dimanche 11 décembre 2016
Une bande d'annonce à colorier de Essi dans la forêt des monstres est d'ores et déjà disponible en cliquant ICI.
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