"Partis de rien", Augustin Paluel-Marmont et Michel de Rovira, les deux fondateurs de "Michel et Augustin" ont fait de leur marque un acteur incontournable sur le marché alimentaire français avec une prévision de chiffre d'affaires de 25 millions d'euros en 2013 après moins de 10 ans d'existence. Aujourd'hui, les deux "trublions du goût" ont de grandes ambitions et veulent exporter leur marque dans le monde entier. Lors de leur passage à Casablanca pour une conférence, Lepetitjournal.com est allé écouter la success story de la marque.
Michel et Augustin" est l'histoire de deux amis qui décident en 2004 de créer leur propre entreprise de fabrication de produits alimentaires. Désireux de proposer des produits "faits comme à la maison", ils fabriquent eux-mêmes leurs gâteaux de façon artisanale.
En 2007, ils lancent une gamme de yaourts à boire, dont la fabrication est confiée à une usine respectant scrupuleusement les règles sanitaires. Leur "vache à boire" est un succès, et leur ouvre les portes des enseignes Carrefour et Monoprix.
Grâce à son humour et sa communication décalée, "Michel et Augustin" est rapidement médiatisée ; c'est pour l'entreprise un grand accélérateur de croissance. "Nous incarnons une génération d'entrepreneurs, ce qui est très bénéfique pour nous".
Dès ses débuts, la marque est destinée à une population urbaine. Elle touche d'abord Paris puis s'étend aux principales grandes villes françaises et investit de nombreux points de vente, tels que les petites épiceries, grands magasins, cinémas, aéroports?
Chiffres et raisons de son succès
Selon Augustin Paluel-Marmont, le succès de la marque repose sur différentes forces ; c'est tout d'abord l'amitié des deux fondateurs, couplée à leur bon sens, leur audace et leur capacité à bien s'entourer. A la "Bananeraie", le laboratoire expérimental de leurs recettes installé à Boulogne-Billancourt dans les Hauts de Seine, 55 salariés partagent tous la même culture d'entreprise. Cette culture est le ciment de la marque car, comme le rappelle Augustin : "si un produit peut se copier, la culture d'entreprise, elle, est unique !".
L'entreprise favorise également le goût et la qualité en cherchant à apporter une réelle valeur ajoutée pour le consommateur. Elle est également proche du celui-ci : elle lui ouvre les portes de la "Bananeraie" pour des cours de cuisine, des conférences, etc. et va jusqu'à lui montrer en temps réel ce qu'il s'y passe grâce aux réseaux sociaux.
Aujourd'hui, "Michel et Augustin" commercialise quelque 80 produits : des biscuits sucrés et apéritifs, des desserts frais, des yaourts à boire et des produits de snacking. Les ventes ne cessent de s'accroitre et pourtant les produits "ne seront jamais bon marché car la qualité a un coût. Nous visons avant tout les gens sensibles au goût".
Enfin, tout récemment, la société Pinault a pris possession de 70% du capital en rachetant les parts des 40 petits actionnaires des débuts et en investissant 12 millions d'euros supplémentaires. Les fondateurs restent cependant maîtres de leurs projets et de leurs idées. Grâce à ce partenariat, "Michel et Augustin" projette de faire passer le chiffre d'affaire de 25 à 100 millions d'euros d'ici 5 ans !
Un modèle économique original
Le modèle économique du "fabless", qui consiste à externaliser la fabrication, est rare dans le milieu de l'alimentaire. C'est pourtant ce modèle que la société "Michel et Augustin" a décidé d'adopter pour tous ses produits. Malgré son caractère audacieux, les fondateurs de la marque sont aujourd'hui persuadés du bien-fondé de leur choix. Certaines entreprises, petites ou grandes, fabriquent de très bons produits et il est tout à fait possible de collaborer avec elles dès lors qu'elles partagent le même esprit d'entreprendre et laissent à "Michel et Augustin" le choix des recettes et des matières premières.
Aujourd'hui, la société travaille donc avec 6 entreprises françaises de différentes tailles et une entreprise portugaise pour la fabrication des palmiers allongés. Avec humour, Augustin résume la situation "Nous ne sous-traitons rien? sauf la production !".
En effet, côté communication et marketing, tout est traité en interne dans les locaux de la "Bananeraie". La créativité de l'équipe a été récompensée en 2010 par le Prix Phénix de l'Union des Annonceurs grâce à ses slogans "Agitez votre imagination, pas votre porte-monnaie", "Ce qu'il y a marqué dessus, c'est ce qu'il y a dedans".
Ouverture à l'international
Actuellement, 15% du chiffre d'affaires se fait à l'étranger (Suisse, Belgique, Moyen-Orient, Asie). La Suède, le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont en train de s'ouvrir à leurs produits.
"Nous faisons du business là où il y a de la croissance et là où l'on nous demande". "Michel et Augustin" ambitionne aujourd'hui d'être présente dans toutes les grandes villes du monde. Elle se tourne en priorité vers l'Europe du Nord et l'Asie, recevant chaque jour des sollicitations de Hong-Kong, Tokyo, Shanghai ou Singapour.
Augustin concède que "cela n'est pas facile de se réinventer quand tout va bien et de sortir de sa zone de confort" mais étant passionnés, ils ont envie de prendre des risques et de réaliser de grands projets.
Lorraine Pincemail (www.lepetitjournal.com/casablanca) Vendredi 11 octobre 2013
Page Facebook de "Michel et Augustin"
L'annuaire 
