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MEDIAS EN LIGNE – Un état des lieux du monde arabe

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Écrit par Parler Darija
Publié le 1 juin 2015, mis à jour le 18 octobre 2018

 Les médias en ligne du monde arabe sont en phase avec la société dans laquelle ils évoluent. C'est ce qui ressort du rapport de Canal France International (CFI), agence française de coopération dans le domaine des médias, qui dresse un état des lieux de la presse digitale du monde arabe. Huit pays du Maghreb et du Moyen-Orient sont passés au crible de cette étude: l'Algérie, l'Égypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Palestine, la Syrie et la Tunisie. L'enquête se base sur une série d'entretiens réalisés entre l'été 2014 et 2015 et dresse un panorama des récentes mutations liées à l'émergence de la presse digitale.

Des sites d'info en phase avec leur lectorat

Les nouveaux médias digitaux du monde arabe ont déployé une stratégie gagnante en bouleversant les codes linguistiques traditionnels de la presse. De nombreux sites d'information et webradios utilisent l'arabe dialectal (darija) qui remplace, en Tunisie, l'arabe standard moyen imposé aux médias par l'ancien régime ou, dans les autres pays traditionnellement francophones, la très élitiste langue française. L'étude relève également un usage croissant de l'arabizi, nouvelle langue née sur les forums internet et dans les SMS qui transpose l'alphabet arabe en alphabet latin et les sons sans équivalent en chiffres. En adaptant leur langage à la réalité sociale du pays, les médias en ligne optent pour un positionnement qu'on peut qualifier de militant : démocratiser l'information, ne pas s'adresser seulement à l'élite du pays mais à la société toute entière.

Soucieux de toucher un public large et dépasser les frontières nationales, d'autres préfèrent cependant s'exprimer en différentes langues à l'image du site d'info tunisien Nawaat qui mêle articles en arabe, en français et en anglais.

Nawaat en Tunisie, Mada Masr l'égyptien, El Watan l'algérien, nombreux sont les pure players arabes qui fournissent un travail journalistique de qualité et livrent de très bonnes analyses et enquêtes de terrain.

Une presse traditionnelle qui n'a pas franchi le pas du web

Aujourd'hui, les médias traditionnels du monde arabe doivent assumer la concurrence des pure players,  ces sites d'information qui se sont lancés directement sur la plateforme web sans passer par l'étape papier. Ces pure players ont profité de l'absence des traditionnels « piliers » de l'information sur le web pour lancer leur propre média en ligne.

Ces dernières années donc, le numérique a fait de l'ombre aux médias arabes traditionnels. Nouveau support d'information, Internet arrache un bon nombre de lecteurs à la presse papier et lui rend la vie dure. Pourtant, face à cette concurrence acerbe, l'étude montre que beaucoup de ces médias ne cherchent toujours pas à s'implanter sur le web. 

Si quelques publications papier ont migré vers la toile et comptent aujourd'hui parmi les sites d'information les plus consultés (Al-Masry Al-Youm en Égypte ou Al Ghad en Jordanie, et les formules payantes L'Orient-Le Jour ou Aujourd'hui le Maroc), d'autres n'exploitent toujours pas les possibilités d'élargir leur audience sur Internet. Ils n'ont pas développé d'éditions web ou entretiennent un « service minimum » en se contentant par exemple de mettre en ligne le contenu de l'édition papier une fois par jour.

 

(lepetitjournal.com/Casablanca) le 4 juin 2015

Le rapport est disponible ici. Il fournit également une liste des médias digitaux de référence pour les huit pays étudiés.

parler darija
Publié le 1 juin 2015, mis à jour le 18 octobre 2018

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