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Caroline Traverse : "La 9e circonscription est la plus fascinante, la plus complexe"

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Écrit par Lepetitjournal Casablanca
Publié le 25 mars 2023, mis à jour le 25 mars 2023

Dans la perspective des prochaines élections législatives partielles, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats dans les circonscriptions des Français de l’étranger concernées. Caroline Traverse, candidate à la 9ème circonscription pour Renaissance a répondu à nos questions. 

Les Français résidant au Maghreb et en Afrique de l’Ouest voteront sur place au premier tour le dimanche 2 avril et le deuxième le dimanche 16 avril. En ligne, les votes se déroulent plus tôt, du 24 au 29 mars pour le 1er tour et du 7 au 12 avril pour le 2e. 

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Avocate de formation, j'ai vécu 10 ans au Maroc. Je suis mère de 2 enfants, nés à Casablanca où j'ai construit ma vie de famille et installé mon cabinet de conseil juridique. J'habite à Dakar depuis 4 ans où j'ai suivi mon conjoint. J'ai eu très tôt une vocation associative et politique. En 2015, j'ai co-fondé et pris la présidence, aux côtés de Français victimes de licenciements abusifs, de l'Association de Défense des travailleurs Français et Européens résidant au Maroc (ADFEM).

 

Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?

J'ai souhaité me présenter pour pouvoir nous représenter à l'Assemblée nationale et au sein de la majorité présidentielle. Je vis dans la circonscription depuis 14 ans, je connais la plupart des pays et surtout je connais parfaitement les difficultés auxquelles nous pouvons être confrontés (santé, scolarité, bancaire, etc...). Je suis convaincue qu'il est possible de les surmonter mais encore faut-il connaitre ces difficultés pour pouvoir les résoudre, or jusqu'à présent, les différents députés et candidats des grands partis n'ont jamais été des résidents de la circonscription. En cela ma candidature en binôme avec Maher ATTYE, mon remplaçant est innovante et c'est d'ailleurs une demande qui a été adressée par les militants au Parti Renaissance. Par ailleurs, je crois que ma formation de juriste et de fiscaliste, que je partage avec Maher, est un atout pour pouvoir intégrer des commissions importantes, telles que la Commission des lois et la commission des Finances et porter notre voix.

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

J'y suis très attachée, je ne saurais choisir entre le Maghreb et l'Afrique de l'Ouest, tellement d'histoire, de beauté et de peuples différents! C'est selon moi la circonscription la plus fascinante et peut être la plus complexe aussi, mais je suis une personne passionnée et j'aime les défis.

Ma première rencontre avec l'Afrique a été en 2003, à l'occasion d'un voyage au Niger. Ensuite, j'ai quitté l'Europe à l'âge de 26 ans, je vis dans cette circonscription depuis 14 ans, mes enfants sont nés au Maroc, ils se considèrent d'ailleurs Français, Belges (par mon mari) et Marocains et depuis 4 ans ils se déclarent aussi "Sénégaulois"... Cette vie a profondément changé ma personnalité, j'ai eu la chance d'accéder à de nouvelles cultures qui sont venues m'enrichir, je reste par ailleurs profondément attachée aux valeurs de la France et je mesure la chance que nous avons d'être Français.

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?

J'ai commencé ma vie de Française de l'étranger comme Volontaire Internationale en Entreprise (VIE), ensuite je me suis mariée, je suis devenue maman, j'ai scolarisé mes enfants, j'ai été représentante des parents d'élèves, j'ai pris la présidence de l'ADFEM au Maroc pour lutter contre les licenciements abusifs des Français à l'étranger. Parallèlement à ce parcours personnel de Française de l'étranger, je suis régulièrement intervenue gracieusement auprès de nos compatriotes du fait de mes compétences juridiques et c'est la récurrence de certaines sollicitations qui a forgé mon engagement (en matière de droit du travail, de fiscalité et de problématiques bancaires notamment).

 

Comment voyez-vous le mandat de député ?

L'enjeu du mandat de député est double :

D'une part le député doit porter les sujets à l'Assemblée nationale pour pouvoir les faire avancer et, en cela, être de la majorité est selon moi une évidence, car en réalité les Français de l'étranger sont une minorité, donc il n'y a aucune chance d'être entendu si on incarne une minorité dans la minorité...

D'autre part il faut être le représentant de tous les Françaises et les Français de notre circonscription, sans communautarisme aucun et dogmatisme, notre dénominateur commun devant être nos valeurs en qualité de Françaises et Français, et pour cela il est impératif d'abord de s'appuyer sur les réseaux associatifs existants et les élus consulaires des 16 pays, car ils sont tous les jours confrontés aux réalités spécifiques de leur pays. Ensuite, il faut voyager dans les 16 pays, pour s'imprégner des enjeux et pouvoir agir positivement sur la condition de nos compatriotes de la circonscription.

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?

Nous avons un défi d'inclusion : en nous faisant comprendre, nous serons entendus. L'éloignement ne peut justifier que l'État ne soit pas à l'écoute ou à la hauteur des préoccupations de nos concitoyens. Adapter et simplifier les liens entre les citoyens établis hors de France et l'Etat, c'est participer d'une démarche inclusive qui profitera à tous. Il est temps que notre situation de Français de l'Etranger ne soit plus un frein dans notre quotidien à l'accès aux services publics.

Nous avons un défi quant à nos valeurs communes : Nous devons être les ambassadeurs des valeurs de la France et de la francophonie à l'international. Nous avons enfin un défi de transmission : nous devons préserver les relations d'amitié qui existent entre la France et les pays de la Circonscription, cela peut se traduire par le fait d'assumer certaines erreurs, récentes ou anciennes, mais c'est aussi le fait d'envisager une histoire à venir commune, basée davantage sur l'investissement solidaire que sur l'aide.

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

Ma campagne est organisée de façon dématérialisée et en présentiel. J'ai fait une tournée au Maroc de 5 jours, je reviens de Tunisie où j'ai eu accueil exceptionnel, je suis actuellement au Sénégal jusqu'au 26 mars, ensuite j'irai à Abidjan à partir du 27 mars. Par ailleurs, j'organise deux réunions en visioconférence le 22 et le 23 mars, pour les compatriotes que je n'ai pas pu aller voir. Pour le deuxième tour, j'espère retourner au Maroc et me rendre en Algérie, dans tous les cas j'entends multiplier les visioconférence compte tenu du mois de Ramadan, pour permettre au plus grand nombre de nos compatriotes de pouvoir échanger avec moi.

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élue ?

Je souhaite proposer une loi d'inclusion pour faciliter le quotidien des Françaises et Français de l'Etranger, cette loi aura notamment pour effet d'entrainer l'amélioration des parcours informatiques dans tous les secteurs publics et privés. Je souhaite également simplifier la vie de nos compatriotes et avoir davantage l'accès aux données sur les flux économiques. Ensuite, je souhaite qu'il y ait une égalité de traitement bancaire et fiscal pour nos compatriotes. Enfin, j'attache beaucoup d'importance à ce que soit conservée une solidarité dans les secteurs essentiels pour les Français de la circonscription que sont la santé et l'éducation.

logofbcasa
Publié le 25 mars 2023, mis à jour le 25 mars 2023

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