Édition internationale

PATRIMOINE - Sauvons les salles de cinéma au Maroc !

Écrit par Parler Darija
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 9 décembre 2009
Les chiffres sont lourds et la situation alarmante : il y a 30 ans, le Maroc comptait plus de 250 salles de cinéma et 50 millions de spectateurs par an. Aujourd'hui, quelques 2 millions de spectateurs se répartissent les 37 salles survivantes. Les autres salles ont fermé, peu à peu, surtout durant les 10 dernières années [article déjà paru le 16/11/09]

Une situation alarmante
Les causes semblent multiples : taxes élevées, faible rentabilité, coûts d'entretien et de rénovation, avènement du DVD (pirate), baisse de la fréquentation.

Cinéma Verdun (photo SCIM)

Farid R., responsable depuis 17 ans du cinéma Verdun (Boulevard Bordeaux, Casablanca) constate : « il y a encore 10 ans, le cinéma proposait 2 séances, plusieurs films à l'affiche et l'on voyait défiler près de 300 spectateurs par jour. Aujourd'hui, le cinéma Verdun n'offre plus qu'une seule séance l'après-midi et seulement 20 spectateurs par jour en semaine, 50 durant le week-end».. Pour lui, « le cinéma c'est fini, c'est mort ».



Un contraste saisissant
Alors que certaines villes, telles Ouarzazate ou El Jadida, ont vu leurs salles de cinéma disparaître, le cinéma marocain quant à lui s'exporte relativement bien (récemment, « Casa Negra » de Nour-Eddine Lakhmari, deux fois primé au Festival International du Film Indépendant de Bruxelles).

Étiquetage de DVD piratés (photo SCIM)

A l'heure où l'accès à la culture pour tous, bon marché et de proximité s'efface, on constate le fleurissement de festivals au Maroc (Festival International de Marrakech, Festival du Documentaire d'Agadir, Casa Ciné, Festival National du Film de Tanger?).

Face à ce constat, on peut se demander si la compétitivité cinématographique n'est pas privilégiée, au détriment du patrimoine architectural et culturel marocain?



Action !
Depuis 3 ans, L'association « Sauvons les Salles de Cinéma au Maroc » (SCIM), présidée par Tarik Mounim ? acteur, se bat pour la survie des salles de Cinéma au Maroc. « Il s'agit de communiquer, réunir et fédérer » nous précise Tarik, « sensibiliser les particuliers et principalement les jeunes ».

Tarik Mounim, Président SCIM (Photo SCIM)


De multiples actions sont menées de front : recensement des salles de cinéma abandonnées et en péril, campagnes de sensibilisation, étiquetage des pochettes de DVD piratés?

Le partenariat avec Architecture du Maroc, au travers de la publication de son numéro « Les salles de cinéma. Patrimoine à classer! », a permis de mettre en exergue la valeur architecturale des salles de cinéma, et l'urgence de sauvegarder ce «patrimoine urbain exceptionnel », précise Selma Zerhouni, Rédactrice en chef du magazine Architecture du Maroc.



Le symbole de la lutte : la réhabilitation du Cinéma Eden à Marrakech
Le cinéma Eden est l'une des premières salles de cinéma construites à Marrakech en 1926, et « la seule des plus anciennes salles de la ville qui n'a pas été détruite », précise Tarik Mounim.
Fermé en janvier 2009, l'association SCIM a pu éviter qu'elle ne soit détruite.

En partenariat avec l'Ecole Supérieure des Travaux Publics de Paris, l'Ecole Nationale d'Architecture de Rabat et l'Ecole Supérieure d'Art Visuel de Marrakech, SCIM prévoit de rénover l'Eden qui comprendra entre autres, un lieu d'exposition, un espace vert, un café théâtre et un cinéma?

Espérons que l'Eden accueillera prochainement « The Shepherd », court métrage de Nicolas Pierre Morin tourné à Casablanca, dans lequel Tarik Mounim a joué récemment.

Simon LAVABRE. (www.lepetitjournal.com - Casablanca), lundi 16 novembre 2009


Sauvons les Salles de Cinéma au Maroc : http://www.savecinemasinmarocco.com/
parler darija
Publié le 9 décembre 2009, mis à jour le 9 décembre 2009
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