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PORTRAIT - Laurent Baltasar, soixante ans d'Argentine

Écrit par Lepetitjournal Buenos Aires
Publié le 18 novembre 2008, mis à jour le 9 janvier 2018
Il est l'une des figures historiques de la communauté française d'Argentine. Une semaine après la commémoration du 11 novembre, Laurent Baltasar, éminent membre de l'Union des anciens combattants, se livre dans Le Petit Journal

C'est au restaurant des anciens combattants que Le Petit Journal a rencontré Laurent Baltasar / DR
La France, il l'a quittée il y a 60 ans, quelques mois après l'armistice de la seconde guerre mondiale. Même s'il a vécu la plus grande partie de sa vie sur les rives du Rio de la Plata, Laurent Baltasar, éminent membre de l'Union des Anciens Combattants français en Argentine, reste foncièrement attaché à son pays.
Né à Bagnère de Luchon, proche de la frontière espagnole, Laurent Baltasar conserve l'accent de sa région, et l'attachement à ses terres qu'il a vu meurtries : "J'ai vécu en France sous la botte allemande mais ce qu'on appelait la zone libre ne l'était pas forcément".
Ainsi, il décide de passer en Espagne, où il se fait arrêter par la police, puis relâcher. Il traverse l'Espagne pour se rendre en Afrique du Nord. Laurent Baltasar a 19 ans, plein de courage et d'envie. Il incorpore les forces françaises et participe en août 1944 au débarquement de Provence dans la 5eme Division blindée de tanks Sherman américains. Arrivé à Toulon, il rejoint Aix-en-Provence, passe par Lyon, les Vosges, Belfort, participe à la libération de Strasbourg, se rend en Allemagne, traverse la forêt noire pour arriver en Autriche.
Il y apprend l'armistice le 8 Mai 1945, et reste 15 mois dans la zone en tant que sous-officier dans l'armée d'occupation française, "dans la meilleure zone, proche du lac de Constance".

60 ans en Argentine
Laurent Baltasar a beaucoup de choses à raconter. Sa vie, la France, l'Argentine, Pétain... L'homme est un conteur précis, souvent interrompu par des amis de passage au restaurant « Les Anciens Combattants » que Laurent Baltasar a choisi comme quartier général.
Après ces 15 mois en territoire ennemi, Laurent Baltasar passe le reste de sa vie à Buenos Aires. Il y occupe diverses fonctions, directeur de filiale de société française, import-export, agent officiel d'autres sociétés, dont la Banque de Suez ou Compagnie Nationale du Rhône. Parmi ses chantiers, la mise en place d'un projet de barrage dans la Nord Ouest de l'Argentine, ainsi qu'en Bolivie. "J'étais représentant local entre les entités officielles argentines et les groupes français". Puis il rajoute, "ce projet était vraiment important, cela permettait de dompter la sècheresse et les inondations qui s'enchaînent dans ces régions pauvres". Malheureusement, le projet n'a pas abouti au grand regret de Laurent. "La cause ? La corruption! C'est le plus gros problème en Argentine. Selon des études, l'Argentine est classé 96eme dans le cadre de la corruption générale, ce n'est pas un secret, tout le monde le sait ! Cela paralyse souvent ce pays qui fait cinq fois la France, un paradis de richesses et de beautés".

Chanteur né
Laurent Baltasar aime l'Argentine, c'est pour cela qu'il ose la critiquer. Laurent aime parler, il voue une grande admiration pour sa femme, et leurs "53 ans de mariage et d'amour". L'amour, Laurent aime aussi le chanter. Entre autres dans son répertoire, "Les feuilles mortes", "La vie en rose"ou "L'important, c'est la rose". "Je suis né avec ce talent, je suis né chanteur, mais il ne suffit pas d'avoir une belle voix, il faut des sentiments". Laurent Baltasar ne l'invente pas, il a été désigné comme meilleur chanteur français d'Argentine. Il ajoute avec un sourire, "On m'a tellement dit que j'étais bon, que je commence à y croire".
Laurent Baltasar garde le sourire, la bonne humeur, aime raconter, que ce soit en parlant ou en chantant.

Grégory Varagnol (www.lepetitjournal.com - Buenos Aires) le 18 novembre 2008
lepetitjournal.com Buenos Aires
Publié le 18 novembre 2008, mis à jour le 9 janvier 2018

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