Renault y est favorable, le nouveau patron des constructeurs s'y oppose: le gouvernement a demandéau secteur automobile de participer au contrôle des prix et àla maîtrise de l'inflation. D'autant que les ventes de véhicules grimpent en flèche. Bilan d'un secteur d'activitéen pleine reprise.
Les constructeurs s'attendent àune production record au moment du prochain salon de l'automobile, qui a lieu tous les deux ans.
"Nous sommes bien conscients que le contrôle de l'inflation est une prioritépour l'économie argentine àcourt terme", expliquait ces jours-ci le président de Renault Argentine, Dominique Maciet, qui s'est engagéàmaintenir les prix de ses véhicules. Fernando Fraguío, directeur général d'Iveco Argentine (groupe Fiat) et nouveau président de l'Association des constructeurs automobiles (Adefa), s'est montrénettement plus réservé. A la demande du gouvernement de geler les prix, il a répondu: "Rien n'est définitif, la seule chose qui l'est, c'est ce qui au cimetière". Déclaration tempérée d'un "nous n'avons pas vocation àfavoriser une poussée inflationniste". Ce qui est sûr, c'est que le secteur automobile est l'un de ceux qui tirent la reprise économique argentine.
Au cours de sa conférence de presse de prise de fonction, Fernando Fraguío a annoncéun bilan très positif: la production a augmentéde 38,8% d'octobre 2005 àoctobre 2006. Sur les dix premiers mois de l'année, 343.983 unités sont sorties des usines et les constructeurs espèrent atteindre les 500.000 unités en 2007, àcomparer au record de 507.367 en 1994. Les exportations de véhicules et pièces détachées ont augmentéde 29,9% en un an, un record depuis quinze ans. Le client principal, pour près de la moitié, est le Brésil. Les constructeurs ont prévu d'investir 6 milliards de dollars sur la période 2004-2008, qui permettront, àterme, de créer 110.000 postes de travail. "L'industrie automobile est l'un des grands moteurs de la production nationale, et 35% des exportations viennent de ce secteur", a préciséle président de l'Adefa.
Un meilleur accès au crédit, la création d'emplois et les augmentations de salaires expliquent la bonne santédu secteur. Selon les derniers chiffres de l'institut des statistiques (Indec), les hausses salariales sont supérieures àl'inflation: de 15,44% entre janvier et septembre pour le travail "au noir", de 15,20% pour le secteur privé"formel"et de 10,01% pour les salariés du public, pour une inflation à7,1%.
Laurence RIZET. (www.lepetitjournal.com) 10 novembre 2006