Ingénieur électricien et grand sportif, Gérard Bourland dirige Dalkia Energia depuis 2008
Dans la maison de Gérard Bourland le thermomètre s'arrête à 19 degrés. Le PDG de Dalkia dont le métier principal consiste en la production de chaleur et d'électricité, montre un bon exemple de l'autorégulation. "Nous devons réfléchir à long terme en concoctant des stratégies qui prennent en considération des besoins et des possibilités réels des consommateurs. En Hongrie, les coûts des réseaux de chaleur représentent un problème grave pour beaucoup de gens, notamment ceux qui habitent les HLM. Normalement, comme dans le cas des transports publics, les coûts devraient représenter une charge moindre par rapport à un usage particulier. Mais tout dépend de la contribution de l'Etat, très importante pour les transports, moindre avec le chauffage. Le but de Dalkia n'est pas de pousser à la consommation, ce qui pourrait être avantageux à court terme mais nous raisonnons à long terme, donc il nous paraît indispensable d'optimiser la consommation d'énergie en contribuant par exemple à la mise en place des compteurs individuels. Le but n'est pas toujours de gagner le plus d'argent en très peu de temps mais d'en gagner à long terme tout en participant au bien-être des consommateurs" .
Originaire du Sud-Ouest de la France, Gérard Bourland chosit l'Ecole Nationale d'Ingénieurs Electriciens de Grenoble pour pousuivre ses études supérieures. Très attiré par les centrales nucléaires, il travaille presque 20 ans dans différents sites nucléaires de EDF. Arrivé en Hongrie en 2001 en tant que no. 2 der BE Rt, une filiale de EDF, il en devient le Directeur Général puis le PDG. De 2007 à 2008 il travaille comme PDG de Pannonpower, filiale de Dalkia en Hongrie. En 2008 il est nommé PDG de Dalkia Energia (Hongrie), filiale de Veolia. Grand sportif, joueur et entraîneur de rugby, il vante les mérites de l'esprit d'équipe - non seulement dans le sport. "Dans le rugby on ne peut pas tricher sur le terrain. C'est un sport dur mais très fair play et intégrateur aussi. Toutes les couches de la population y sont représentées et les joueurs apprennent à respecter l'autre. J'applique les mêmes règles dans mon travail en tant que "capitaine" d'une grande équipe. Un des rôles importants d'un patron est de travailler avec une équipe qu'il hérite en faisant évoluer les hommes en place. Je n'ai jamais licencié personne de mon équipe en place mais j'ai toujours essayé de trouver la meilleure position pour chaque employé. Comme le métier de Dalkia est essentiellement local, la compagnie recrute directement dans les environs de ses sites, les métiers s'apprennent essentiellement sur le tas. Dans une entreprise multinationale comme Dalkia, c'est le pays qui définit le modèle du fonctionnement, dans le respect de la solidarité et de l'indépendance locale. La direction centrale joue un rôle important mais les sites locaux doivent prendre leurs responsabilités dans les décisions majeures."
En réponse à la question si son entreprise avait été touchée par les récentes décisions du gouvernement hongrois, Gérard Bourland répond que Dalkia devait payer une somme importante comme taxe spéciale. Pour lui, une certaine contribution au sauvetage du budget de l'Etat hongrois serait acceptable si les buts de ces taxes étaient destinés aux investissements et non pour boucher les trous du budget. Le dirigeant français trouve dangeureux la taxation des secteurs stratégiques surtout si ces mesures ne forment pas une politique économique cohérente au niveau national.
Père de deux enfants, Gérard Bourland est très fier de sa fille qui fait des études en Grande-Bretagne et de son fils de 17 ans, élève du Lycée français de Budapest. La famille est tellement bien enracinée en Hongrie que son fils serait bientôt membre de la sélection de l'équipe nationale hongroise junior de rugby...
Mihály Rózsa (www.lepetitjournal.com/budapest.html), jeudi 17 mars 2011
Photo: courtesy de Gérard Bourland
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