le rhinocéron (photo www.tsf-world.org)
C'est une première mondiale. L'insémination a eu lieu le 8 septembre 2005 et la gestation qui peut atteindre 18 mois pour le rhinocéros blanc, a duré 16 mois et demi. Un premier essai avait eu lieu en 2004 mais l'animal était mort-né en août 2005. Zoltán Hanga, porte-parole du zoo, a précisé qu'une heure après sa naissance, le bébé de sexe féminin pesait 58 kg et se tenait sur ses pattes. Cette naissance est le résultat de plusieurs années de travail d'une équipe austro-hungaro-allemande.
Le public ne sera pas admis à voir le rhinocéron, avant plusieurs mois. Il n'a pas encore reçu de nom et l'établissement aimerait bien qu'il soit parrainé. Loulou, sa mère a vu le jour en Afrique en 1980, le père, Easy Boy, est né en 1979 au safari-parc de Longleat en Angleterre. Ils sont pensionnaires du zoo de Budapest depuis 1983. Ces deux animaux n'éprouvant aucune attirance particulière l'un pour l'autre, on a dû recourir à l'insémination.
Une espèce en danger
Le rhinocéros blanc, en réalité gris, le Ceratotherium simum, appartient à une catégorie d'ongulés qui compte cinq espèces. Pourvu de deux cornes sur le nez, il mesure plus de trois mètres, peut dépasser les 3 tonnes, vit une cinquantaine d'années et la femelle met bas tous les 3 à 4 ans. Il est essentiellement herbivore et vit dans les savanes africaines. Comme les quatre autres espèce, le rhinocéros blanc est très menacé. Depuis une vingtaine d'années la population a diminué de quelques 85%. Les rhinocéros sont en général chassés ou victimes du braconnage pour leur corne: constituée de poils agglomérés, elle est utilisée réduite en poudre dans la médecine chinoise traditionnelle pour ses vertus curatives. Elle est aussi très appréciée en Asie pour les qualités aphrodisiaques très surestimées, voire illusoires, qu'on lui prête. Elle est d'ailleurs l'objet d'un commerce fort lucratif puisque le kilo peut coûter jusqu'à 20.000 euros. Dans d'autres régions, les cornes servent à confectionner des objets sculptés, particulièrement des manches de poignards, au Yemen. Il semblerait pourtant que maintenant ces animaux soient davantage surveillés.
Colette DEHALLE. (www.lepetitjournal.com - Budapest) lundi 12 février 2007