EXPOSITION- Klimt au Musée des Beaux-Arts

Plus de 200 ?uvres du groupe viennois Secession y compris celles de Gustave Klimt sont exposées au Musée des Beaux-Arts de Budapest. Le noyau de cette exposition est composé par des ?uvres, avant tout dessins et ?uvres graphiques multipliées de l'Albertina de Vienne, complété par d'autres dessins et certaines peintures majeures provenant des collections publiques et privées en Suisse, aux États-Unis et au Japon

Si vous passez devant le Musée des Beaux-Arts de Budapest vous pourrez constater que les travaux de construction souterrains promis tant de fois pour cette année ne sont pas encore commencés. Par contre une grande affiche illustrant une figure féminine nue nous invite à nous approcher un peu plus pour mieux voir de quoi il s'agit exactement.

On peut constater avec fierté qu'après tant d'expositions à succès allant de Monet, passant par Van Gogh et Turner pour arriver à Titien et Boticelli (ordre chronologique des expositions du musée) une autre "vedette? a mis les pieds sur le sol de la capitale hongroise. Il s'agit bien du grand maître de l'art nouveau, Gustave Klimt.

(Photo: www.museum.hu)

Jusqu'au 9 janvier prochain nous aurons la possibilité de voir de près plus de 200 ?uvres d'art en provenance essentiellement du musée viennois Albertina, mais on peut aussi trouver de magnifiques dessins et quelques peintures arrivés des États-Unis et même du Japon. A part les ?uvres de Gustave Klimt vous pourrez voir aussi celles des collègues contemporains et de ceux dont la nouvelle tendance du début du siècle précédent a été d'une grande influence. La pièce la plus plus attendue de l'exposition est bien évidemment celle intitulée Nuda Veritas (la vérité nue) et celle portant le nom La vie est une lutte (le Chevalier doré) arrivant directement du Japon. Cette exposition s'insère à la série présentant la naissance et l'évolution de l'art moderne. Dans cette conception donc, nous avons déjà eu la chance de voir auparavant quelques merveilles de Gustave Moreau, d'Alfons Mucha, de Ferdinand Hodler, de Degas et même de Pablo Picasso. Le fait que ce salon aurait du être réalisé il y a deux ans, à la mémoire du 90ème anniversaire de la mort de Klimt, n'enlève rien au bonheur d'avoir enfin ces trésors chez nous. En fait, il y a deux ans, les autorités autrichiennes n'avaient pas les moyens de nous prêter la Nuda Veritas pour des raisons de protection de l'?uvre artistique. Mais la direction du musée hongrois n'avait pas abandonné l'idée de présenter au public la naissance et les début de l'art nouveau et nous voilà en possession provisoire de quelques centaines de pièces magnifiques. Outre les peintures et les dessins des plus grands de l'époque, comme Josef Engelhart, Maximilian Lenz, Alfred Roller et Kolo Moser, nous pouvons aussi voir plusieurs dizaines de gravures de ces mêmes auteurs, mais aussi de Ferdinand Andri, Carl Moll, Emil Orlik, Max Klinger, Ludwig von Hofmann, Edvard Munch, Ferdinand Hodler et de Giovanni Segantini dont l'une des pièces les plus belles est intitulée l'Ange de la vie et qui est une des acquisitions dont le musée hongrois est très fier.

Klimt et les maîtres du groupe Secession

L'exposition actuelle a comme but de montrer d'une façon authentique combien cette tendance artistique que l'on appelle l'art nouveau, durant officiellement seulement d'avril 1897, date de la naissance de l'Association des artistes autrichiens jusqu'à juin 1905, date où le groupe de Klimt quitte l'Association en question. En quelque huit années, une quantité énorme de pièces artistiques d'une très haute qualité a vu le jour, les premières cinq années étant particulièrement fructueuses. L'exposition de Budapest montre bien l'évolution de la tendance surtout à travers les dessins et les estampes. Quelques exemplaires de la revue Ver Sacrum (Sacré Printemps) sont exposés de même, étant la revue qui a suivi très fidèlement les années glorieuses de l'art nouveau comportant des illustrations, des gravures, photos et articles originaux de l'époque.

Un des thèmes préférés de Klimt tout au long de sa vie était l'illustration érotique du sexe féminin, et ce concept ne pouvait bien sûr pas manquer ici non plus. Klimt qui était lui-même un grand admirateur - et obsédé de la beauté de la créature féminine - illustrait avec passion des corps de femmes nus décorés souvent avec des touffes de cheveux ou avec un foulard de soie. La Nuda Veritas, venue jusqu'à Budapest avec ses cheveux roux, ne cache vraiment rien, et montre d'une manière crue la réalité telle qu'elle est. Nous devons admettre qu'elle est profondément belle. Il vaut la peine de profiter de cette occasion là car à partir de janvier prochain, cette fois-ci, il est certain que le musée des Beaux-Arts de Budapest fermera ses portes pour de longs mois afin de pouvoir enfin commencer les travaux d'élargissement souterrain. La place des Héros aura bientôt un niveau souterrain avec plein de trésors artistiques. Histoire à suivre prochainement.

Bálint Seres (www.lepetitjournal.com/Budapest) vendredi 8 ocobre 2010