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ARCHITECTURE - Kopaszi gát, une perle cachée au bord du Danube

Écrit par Lepetitjournal Budapest
Publié le 16 septembre 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

Le plan d'urbanisme de la capitale détermine Kopaszi gát comme une zone d'intérêt prioritaire pour toute la ville par ses caractéristiques naturelles et son emplacement dans le tissu urbain. Malgré un projet ambitieux, ce nouvel espace de loisirs reste sans âme

Une des zones du bord du Danube, délaissées pendant des décennies, au sud du pont Lágymányosi à Buda commence à regagner sa place dans le tissu urbain de la capitale. L'aménagement de ce tronçon du Danube a été décidé vers 1930. Pour diminuer la largeur du fleuve de 1050 à 380 mètres, des barrages ont été construits des deux côtés des rives. Au pilier sud du pont, côté Buda, le lit du fleuve n'a été que partiellement comblé. La baie, d'une largeur d'environ 200 mètres, délimitée par le barrage ou plus exactement la presqu'île Kopaszi, servait de port industriel. Abandonné par la suite, c'était un endroit romantique orné d'une végétation foisonnante,  haut lieu de « l'architecture spontanée » avec ses baraques en bois, garages pour canots, son restaurant renommé « le Poisson d'or » et le bureau de la police fluviale au nord du site.

Photo: infobomba.hu

La construction du pont Lágymányosi et l'extension de la ville vers le sud a redonné de la valeur à ce terrain délabré, oublié. La municipalité du 11e arrondissement de Budapest a donc décidé la réhabilitation et le développement complexes du terrain à l'aide de capitaux privés, tout en diminuant progressivement son rôle durant le projet. En 2004 une compétition a été organisée pour la réhabilitation de la zone de quelque 20 hectares entourant la baie. Le but du concours était de promouvoir l'architecture contemporaine tout en prenant en compte l'ambiance originale du lieu, la proximité de l'eau et la richesse naturelle de la végétation.

Réhabilitation environnementale
La première étape du chantier était la réhabilitation environnementale : dragage de deux mètres de vase polluée, démolition des bâtiments délabrés, transport de déchêts et abattage de la végétation vieillie. Le premier élément construit à Kopaszi gát était le bâtiment de la station fluviale et du bureau de la police fluviale. Ce bâtiment, d'une forme de caillou enfoncé dans le sable, renouvelle la relation de Kopaszi gát par rapport au fleuve. Pour redonner le caractère d'origine au Kopaszi gát, le bureau T2architectes a conçu quatorze petits pavillons alignés le long de la presqu'île. Il fallait créer des espaces architecturaux pour des fonctions saisonnières en perpétuel changement. Concevoir des formes et des façades différentes pour des fonctions quasi semblables était un défi dans le but de narguer les conventions dans une approche ludique. Les quinze pavillons sont reliés d'une part  par une large et droite « promenade gastronomique » et d'autre part par une piste en revêtement en bois zigzaguant entre les pavillons et la rive, se penchant parfois au-dessus de l'eau de la baie comme un pont.

Un parc magnifique
Les bâtiments sont entourés d'un parc magnifique. Les zones plus basses ont été replantées d'espèces végétales résistant aux crues de plus de 8,5 mètres, tandis que la végétation des parties surélevées est plus variée. A la courbe de la rive, une scène mobile flotte sur la baie. La pente naturelle du terrain est utilisée pour aménager des gradins de bois où les spectateurs peuvent s'asseoir. En face de cet amphithéâtre se trouve une plage couverte de sable que jouxte une piste de jogging. Dans l'un des pavillons vides de Kopaszi gát on peut admirer la maquette de toute la zone : aquaparc, patinoire, bureaux, hôtel et restaurants. Cette maquette montre bien les rêves au début grandioses de l'investissement estimé à quelque 35 milliards de forints (125 millions d'euros). Le pont pour piétons reliant le sud de la presqu'île avec le bord du Danube n'a pas été construit. La plupart des quatorze pavillons destinés à la restauration sont vides, faute de demande. Les habitants de la capitale ne connaissent pas cet endroit agréable et convivial de promenade et de loisirs.

On ne peut qu'espérer que son développement perdure  et  que cette zone de récréation retrouve la place qu'elle mérite de par sa qualité et son emplacement unique.

(www.lepetitjournal.com Budapest) jeudi 16 septembre 2010

Publié le 16 septembre 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

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