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LE DIEU DU CARNAGE – Une metteuse en scène passionnée entre Shakespeare et Molière

Écrit par Lepetitjournal Brisbane
Publié le 5 octobre 2016, mis à jour le 5 octobre 2016

Brisbane accueillera bientôt la pièce de théâtre de Yasmina Reza, « Le Dieu du Carnage » au Growl Theatre. LPJ en a profité pour interroger Emily Miller, metteuse en scène australienne passionnée de la France.

Apporter le théâtre français en plein c?ur de l'Australie, le partager dans sa forme la plus pure en gardant les sonorités de la langue de Molière et en la sur-titrant dans celle de Shakespeare, un pari fou que s'est lancée Emily Miller, metteuse en scène au Growl Theatre de Brisbane.

Un pari fou
Si l'entreprise peut apparaître surréaliste, elle a pourtant fait l'objet d'un succès incontestable l'année dernière. Sur les planches du même théâtre, la pièce « Trois versions de la vie », de la dramaturge française traduite dans trente-cinq langues Yasmina Reza était jouée à guichet fermé par une troupe d'acteurs amateurs talentueux. Une troupe guidée avec passion par Emily.

Véritable chef d'orchestre des phrases, des émotions et des corps, elle a su délivrer au public une expérience théâtrale inoubliable, à cheval entre Molière et Shakespeare tous deux rois dans l'art de magnifier les « petites gens » à l'intelligence redoutable tout en se jouant des princes et des puissants, détenteurs d'un pouvoir usurpé.

Cette année, Yasmina Resa sera de nouveau mise à l'honneur avec sa pièce « Le Dieu du Carnage », jouée pour la première fois en 2008 au Théâtre Antoine de Paris.

Cette pièce « raconte la discussion entre deux couples de parents au sujet de la bagarre de leurs fils », explique Emily. L'échange de civilité se transformera au fur et à mesure en pugila, tous essayant de se rejeter la responsabilité de l'explosion de violence tout en sombrant peu à peu dans le carnage.

Passion, entendez-le bien : PASSION ! Je le répète afin que vous compreniez à quel point ce mot est important : la passion des acteurs-bénévoles tout d'abord, la passions des propriétaires du Growl Theatre qui ont cru en ce projet ensuite, et enfin, la passion d'Emily Miller, clef de voute sans laquelle l'ébauche serait resté à l'état d'idée.

Emily de la lumière à l'ombre ?
« Je suis née dans une toute petite ville du Bush, à plusieurs heures de Brisbane » confie la jeune metteuse en scène de 26 ans. Rien ne semblait la prédestiner, ni à son amour de la France, ni à celui du théâtre, et encore moins à la rencontre des deux.

Pourtant, « dès l'âge de sept ou huit ans », le premier coup de foudre s'opère « à l'occasion d'un spectacle de magie où on devait passer sur scène devant nos parents ».

Terrorisé, l'un de ses petits camarades refuse de se frotter aux planches. Pour Emily « il fallait éviter que le spectacle s'arrête avec un grand blanc » en d'autres termes : « The show must go on ! »

En toute témérité, elle s'avance : « Quelle est la différence entre les brocolis et les crottes de nez ? » lance-t-elle au public, avant d'ajouter : « les enfants ne mangent pas de brocolis ! ». Les rires de la foule qui en découle lui donnent alors une certitude : « la scène, c'est ce que je veux faire ! ».

Ses parents la soutiennent dans son amour du théâtre, elle joue très jeune « le rôle de la Vierge Marie à l'école » s'amuse-t-elle, avant d'obtenir un petit rôle à 14 ans dans la pièce « l'Avare » de Molière. Emily postule alors dans une école d'art dramatique extrêmement sélective et est acceptée. Son rêve de lumière prend forme et son destin d'actrice se dessine.

Mais un drame survient, de ceux qui changent la vie. Pour elle impossible de fouler de nouveau le parquet : « Je ne me voyais plus sur scène » constate-t-elle. L'actrice décide donc de jouer une nouvelle partition à l'ombre des rideaux du théâtre : celle de metteuse en scène.

Emily Miller

Parlez-vous français ?
La joie de vivre communicative de la jeune australienne pétillante ne s'éteint pas pour autant et une nouvelle passion la frappe : le français. Elle l'apprend toute seule en lisant puis à l'Alliance Française de Brisbane.

En 2011, elle part vivre à Montpellier pour devenir assistante de langue où elle donne des cours d'anglais et des cours d'art aborigène. Deux ans plus tard, ce sera au tour de Lyon d'être sa ville d'adoption, elle y réalise ses études en Histoire, Culture et Littérature française avec un Mémoire rédigé sur les : "Représentations théâtrales et cinématographiques contemporaines des Chibanis à la retraite en France". Impressionnant non ?

De retour en Australie et fraichement diplômée d'un Bachelor of Arts, Emily est accepté au programme UQ French Honours. Récompensée à de nombreuses reprises pour son travail, l'idée germe de mêler ses deux passions : le théâtre et le français, « Trois versions de la vie » d'abord, puis « Le Dieu du Carnage » en seront les expressions.

Les représentations se tiendront cette année : le vendredi 28 octobre et le samedi 29 octobre ainsi que le vendredi 4 novembre et le samedi 5 novembre au Growl Theatre, mais également le samedi 12 novembre pour une représentation exceptionnelle au USQ Arts Theatre de Toowoomba.

Prix : 18$ par adulte, et 15$ pour les seniors ou les étudiants

Attention, dépêchez-vous de réserver vos places puisque 30% ont d'ores et déjà été vendue.

MP (lepetitjournal.com/brisbane), mercredi 5 octobre 2016.

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GT

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Publié le 5 octobre 2016, mis à jour le 5 octobre 2016

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